Éditos
Le Xe Congrès de la Société Européenne de Littérature Comparée (ESCL/SELC) Le Jeu : Gaming, Gambling and Play in Literature s’est déroulé du 2 au 6 septembre à la Sorbonne, en collaboration avec le CRLC et le Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) « Jeu et Sociétés ». Organisé par Bernard Franco et parfaitement orchestré par Salomé Paul, il a réuni 259 chercheurs et chercheuses de trois continents. Pierre Brunel, dans sa conférence inaugurale sur les jeux dans et sur l’Odyssée, a déterminé d’emblée deux axes principaux : le jeu comme thème dans la littérature mais aussi le côté ludique de la création littéraire. D’autres enjeux ont ensuite été explorés, comme celui de la réception, avec notamment Caroline Fischer (Pau), qui a mis l’accent sur l’importance de la dimension ludique dans la littérature excitante, de ses origines jusqu’à la New Romance. Sans surprise, le jeu d’échec a occupé une place importante dans de nombreuses communications et notamment dans la conférence plénière de Federico Bertoni (Bologna), qui a interrogé des œuvres de Nabokov, Calvino et Pérec sur le rôle crucial du jeu dans la construction de mondes fictionnels. Natalya Khatchatryan (Erevan) a abordé la signification du jeu de cartes dans de nombreuses traditions littéraires. Le jeu avec le diable dans la littérature européenne du xixe siècle a été analysé par Sándor Hites (Budapest) comme une parabole de l’existence moderne. Natascha Adamowsky (Passau) a rappelé les différentes façons de définir le jeu, avant de proposer une toute nouvelle approche. L’interaction entre le texte et ses lecteurs et lectrices a été le sujet des ateliers « Playing with the Reader », qui a été élargi par Hans-Joachim Backe (Copenhague) dans la conférence de clôture sur les frontières fluctuantes dans des jeux vidéo éminemment littéraires.
Le congrès a aussi donné lieu à la remise de deux prix : Romain Lebailly est le lauréat de la première édition du Prix des Fondateurs du GIS « Jeu et Sociétés » pour sa thèse d’histoire contemporaine Sega, une entreprise japonaise de jeux vidéo au cœur des échanges culturels globaux (1973-2001), tandis que Maxime Kamin en est le second lauréat, pour sa thèse sur Représentations et poétiques du jeu dans la poésie française (langue d’oïl et d’oc) et latine du Moyen Age (xiii e–xiii e siècles).
La Société européenne de Littérature comparée a décerné L’Excellence Award for Collaborative Research à l’équipe éditoriale des deux volumes de Landscapes of Realism (John Benjamins Publishing Company) ainsi qu’une mention spéciale pour Le Mythe au féminin et l’invisibilisation du corps féminin (Brill), dirigé par Brigitte Le Juez et Metka Zupančič.
Les conférences plénières sont disponibles en ligne. Les actes suivront !