Éditos
Le prochain congrès de la SFLGC aura lieu à Clermont-Ferrand, du 4 au 7 juin 2024. Il s’agira du quarante-quatrième organisé par notre société depuis celui qui eut lieu à Bordeaux en 1956 sur le thème « Littérature générale et histoire des idées ». L’intitulé de cette année, « Littératures et mondialisation », permettra à plus d’une centaine d’intervenants de présenter leurs travaux, afin d’éclairer les réflexions, les questionnements et les pratiques nés de l’élargissement mondial des sujets et des corpus qui caractérise désormais toujours davantage notre discipline. Rares sont les congrès ayant par le passé envisagé nettement les échanges et les transferts littéraires dans une perspective aussi large, hormis sans doute celui consacré en 1971 aux « Échanges de valeurs et de formes littéraires entre l’Europe et l’Asie au XXème siècle » (Xème Congrès, Aix-en-Provence). Toutefois, la proposition d’un point de vue global sur les littératures apparaît très tôt dans l’histoire du comparatisme français : il y a un peu plus d’un siècle, Fernand Baldensperger, dans le premier numéro de la Revue de Littérature Comparée, émet l’idée que la littérature comparée doit « rester attentive à des faits dont l’importance n’a pas manqué de s’accroître en un temps de relations incessantes et faciles sur le globe », pour « tenir à peu près la place […] que joue, en économie politique ou en histoire, l’étude des relations avec le dehors, des entreprises ou des pressions d’outre-frontière, des aventures et des fatalités extérieures par quoi les groupes humains enchevêtrent et compliquent leur activité. » (RLC, vol. 1, 1921, p. 28). Si le prochain congrès fait écho à d’autres événements comparatistes récents inscrits dans le sillage du « global turn » qui marque le début du XXIe siècle – comme le XXIIIe congrès de l’Association Internationale de Littérature Comparée (AILC), « Réimaginer les littératures du monde : mondial et local, grands courants et marges » (Tbilissi, 2022) ou le XVIIIe congrès de l’Association brésilienne de Littérature comparée, « A Literatura Comparada e a invençao de um mondo comun » (Salvador de Bahia, 2023) –, il répond donc aussi à des préoccupations plus anciennes, dont René Étiemble avait brillamment et avec force prolongé et enrichi l’expression dans la deuxième moitié du XXe siècle. On peut souhaiter que le congrès de 2024 marque une nouvelle étape dans cette riche histoire du comparatisme français, en favorisant les réflexions et les échanges à partir de perspectives élargies, et qu’il encourage les futurs chercheurs à apprendre les langues et à découvrir et étudier ces textes et ces cultures que l’on qualifie parfois encore de « distants ».
Le congrès sera organisé en treize sessions et neuf ateliers, dont vous pourrez découvrir le programme ici. La conférence inaugurale sera prononcée par M. William Marx, professeur de littératures comparées au Collège de France. Les autres conférences plénières verront intervenir Mme Lucia Boldrini, Goldsmiths University of London, présidente de l’AILC, et M. Jean-Marc Moura, Université Paris-Nanterre, Institut Universitaire de France. Le mercredi 5 juin dans l’après-midi, les congressistes seront invités à une ascension du Puy de Dôme, jusqu’au temple de Mercure Dumias.
Programme : https://sflgc.org/actualite/44e-congres-de-la-sflgc-litteratures-et-mondialisation/
Tous les membres de la SFLGC qui souhaitent assister à ces journées peuvent contacter les organisateurs qui faciliteront avec plaisir la préparation de leur séjour. Nous rappelons enfin que la participation au congrès est soumise à une adhésion à jour à la SFLGC (en ligne : https://sflgc.org/sflgc/adherer-a-la-sflgc/ )