Éditos

Prix de thèse 2024

Le sixième Prix de thèse de la SFLGC a été remis lors de l’Assemblée Générale, le samedi 23 mai 2024, à Cassandre Martigny pour sa thèse intitulée « Devenir Jocaste. Naissances et renaissances du personnage de l’Antiquité à nos jours », réalisée sous la direction de Véronique Gély et Marie-Pierre Noël (Sorbonne Université).

Dans sa thèse, et selon ses termes, Cassandre Martigny « analyse les différentes manifestations du ”devenir” du personnage de Jocaste en Occident, en étudiant la réception des scénarios transmis depuis l’Antiquité grecque, en littérature mais aussi en sciences humaines. Elle retrace ainsi l’histoire du couple mythique en changeant de perspective par rapport aux études déjà faites sur le sujet. Elle met en évidence l’élaboration d’un mythe de Jocaste à l’intérieur du mythe d’Œdipe, en accordant une attention particulière aux contextes sociaux, religieux, politiques et philosophiques des différentes œuvres, ainsi qu’aux théories mobilisées ou sous-jacentes, comme par exemple les théories psychanalytiques et féministes dans les réinterprétations contemporaines. Si le mythe d’Œdipe a été lu comme mythe de la condition humaine, celui de Jocaste fait émerger des problématiques liées à la condition féminine, à la place des femmes dans la société et aux conceptions du féminin ».

Le jury a attribué une mention spéciale à Aurore Turbiau, pour sa thèse intitulée « Pensées et pratiques féministes de l’engagement littéraire (France-Québec, 1969-1985) », réalisée sous la direction d’Anne Tomiche (Sorbonne Université).

La thèse d’Aurore Turbiau « s’intéresse, selon ses termes, à l’engagement littéraire des écrivaines de la cause des femmes, en France et au Québec, entre 1969 et 1985. En héritières de théories littéraires qui les précèdent et les accompagnent, les écrivaines féministes réorientent l’opposition entre engagement et avant-gardes. Elles la repensent en inventant des politiques littéraires ”situées”, insolentes et utopistes, dont les esthétiques de rupture sont aussi largement des projets de fondation et de lien noué entre femmes. Les enjeux de cette thèse, théoriques (penser l’engagement des années 1970), stratégiques (réfléchir aux moyens méthodologiques d’écrire une histoire mixte), sont aussi comparatistes : il s’agissait de contribuer au décloisonnement de la notion historiquement, linguistiquement et géo-culturellement située d’engagement, en proposant une perspective francophone transatlantique sur l’histoire des mouvements féministes ».

Le jury salue la grande qualité de l’ensemble des thèses qui lui ont été soumises et félicite chaleureusement les lauréates.