Éditos

En mémoire de Robert Kahn

Notre collègue et ami Robert Kahn nous a quittés le lundi 6 avril, après s’être courageusement battu contre une longue maladie.

Né en 1954 en Lorraine, ancien élève de l’ENS Saint-Cloud, agrégé de Lettres modernes, il a soutenu en 1996, à l’Université Paris-3-Sorbonne nouvelle sous la direction de Michel Cadot, sa thèse sur « Temps du langage, temps de l’Histoire : Marcel Proust et Walter Benjamin », puis rejoint, en tant que Maître de conférences, l’équipe des comparatistes du Département de Lettres Modernes et du Cérédi à l’Université de Rouen, où il est resté en poste jusqu’à son départ à la retraite en 2016.

De ses travaux ressort clairement sa triade préférée : Proust – Bejamin – Kafka, mais Robert Kahn a travaillé aussi, toujours dans une perspective comparatiste, sur Curtius, sur Auerbach et sur d’autres auteurs germanophones comme Joseph Roth, et W.G. Sebald ; par ailleurs, il a participé à l’Histoire des traductions en langue française (HTLF ) en rédigeant, pour le volume XXe siècle,  le chapitre sur les « Retraductions », et, dans un autre registre, a assumé un programme d’Agrégation (« Poétiques du récit d’enfance : Benjamin – Sarraute – Nabokov »).

Excellent germaniste et traducteur, il venait de faire paraître la première traduction intégrale des Journaux de Kafka (édition NOUS, 2020), traduction saluée par la presse littéraire. Parmi les publications récentes, il faut aussi signaler sa traduction du livre d’Ottmar Ette sur Hans-Robert Jauss, L’Affaire Jauss (PU de Rouen et du Havre, 2019, dt. Der Fall Jauss. Wege des Verstehens in eine Zukunft der Philologie, Berlin, Kadmos, 2016).

Robert Kahn a défendu les intérêts de la Littérature comparée en tant que membre de la section 10 CNU (2011-2015). Apprécié de ses étudiants et de ces collègues pour ses compétences, sa discrétion et sa modestie, il laisse le souvenir d’un serviteur passionné de la connaissance des grands auteurs du XXe siècle, avec lesquels il entretenait une familiarité passionnée qui frappait tous ceux qui le rencontraient.

Le bureau / le CA de la SFLGC présente ses sincères condoléances à sa veuve Nicole et à ses amis. En hommage à la mémoire de Robert Kahn, nous publierons prochainement sur notre site un de ses articles. Un article s’y trouve déjà, « Stalingrad » sur le front de la fiction : Theodor Plievier et Vassili Grossman.