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Comparatistes en quarantaine (10): Pouchkine
Avec l’épidémie, un poème est apparu dans l’Internet russe, attribué à Pouchkine. Il est en effet écrit dans le même esprit que sa “petite tragédie” « Le festin lors de la Peste » et aurait été écrit à Bodino au moment d’une épidémie de choléra.
Des collègues russes (Alexandre Arkhangelsky en particulier) remettent cependant en cause cette attribution. Selon eux, l’auteure serait une femme qui écrit sous le nom d’Urri Grim, au Kazakhstan.
Peut importe finalement qui en est le véritable auteur. Nous le proposons à votre méditation dans une traduction de Jean-Louis Backès : il peut nous insp
(...)Comparatistes en quarantaine (9): Ce que la littérature nous apprend de l’épidémie
William Marx
(Collège de France)
La littérature est un réservoir de discours. On y retrouve la mémoire parcellaire, composite, déformée et reformée des événements qui marquèrent l’histoire de l’humanité. Plus exactement : grâce à la littérature, tout événement nous parvient sous les espèces d’un discours qu’il nous appartient de déchiffrer et d’interpréter et dont le fait historique lui-même ne peut qu’avec peine s’isoler comme une réalité entièrement objectivable. C’est pourquoi, si les épidémies appartiennent à l’expérience universelle et immémor
(...)Comparatistes en quarantaine (8) un poème pour Pâques
La lumière, changée
Nous ne nous voyons plus dans la même lumière,
Nous n’avons plus les mêmes yeux, les mêmes mains,
L’arbre est plus proche et la voix des sources plus vive,
Nos pas sont plus profonds, parmi les morts.
Dieu qui n’es pas, pose ta main sur notre épaule,
Ébauche notre corps du poids de ton retour,
Achève de mêler à nos âmes ces astres,
Ces bois, ces cris d’oiseaux, ces ombres et ces jours.
Renonce-toi en nous comme un fruit se déchire,
Efface-nous en toi. Découvre-nous
Le sens mystérieux de ce qui n’est que simple
Et fût tombé sans feu dans des mots sans amour.
Yves Bonne
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