Éditos
Cet été, le premier Prix de thèse en littérature comparée, créé à l’initiative d’Yvan Daniel, sera attribué par la SFLGC. 28 thèses sont parvenues au jury, qui attestent de l’excellente qualité de la recherche en littérature comparée en France, et du renouvellement des perspectives critiques qu’elle permet. Cette capacité d’innovation sera également mise à l’honneur lors des prochaines Doctoriales de Littérature comparée, qui seront organisées à l’Université de Picardie-Jules Verne en janvier 2020.
Ce constat cependant ne peut qu’être assombri par le très faible nombre des postes offerts au recrutement cette année encore à ces jeunes docteures et docteurs brillants. La mise en place par Yen-Mai Tran-Gervat cette année d’un « Observatoire de la Littérature Générale et comparée », qui prolonge l’enquête lancée en 2017 sur le mouvement des postes en LGC dans 26 universités de Métropole et d’Outre-Mer témoigne de notre préoccupation à cet égard. Les données rassemblées par ces enquêtes pourront ponctuellement servir d’appui aux comparatistes dans ces universités pour défendre la place de la recherche et de l’enseignement de la littérature comparée dans leurs formation. Le soin apporté à ces opérations de veille ne peut cependant que souligner la réalité de la situation : aucune création de poste en comparée, trop peu de reconductions, trop de postes publiés en double section ou entièrement perdus au profit d’une section voisine.
Nous publions cette semaine un éditorial envoyé à la SFLGC par un groupe de jeunes docteur.e.s, qui exprime une inquiétude que nous partageons vivement.
La place de la littérature générale et comparée dans les formations d’universités en pleine mutation est plus essentielle que jamais. Elle ne peut être assurée que par le recrutement rapide de jeunes collègues, qui assurent partout le renouvellement des méthodes et la prise en considération des nouveaux enjeux de la recherche.