William Marx, dont le dernier et très beau livre, Un savoir gai, est paru aux éditions de Minuit en 2018 a été élu fin mars à la chaire de Littératures comparées du Collège de France. On s’en réjouit d’autant plus que le renouvellement des analyses sur ce qui constitue, aujourd’hui comme au XXe siècle, la modernité esthétique – où figure peut-être avant tout la nature des réactions que suscite la littérature — n’a jamais été aussi nécessaire. William Marx explore aussi bien les discours qui provoquent ou accompagnent la dévalorisation de la littérature que le sens et les effets de la haine sur laquelle ces discours débouchent, dans ses manifestations contemporaines comme dans les formes plus connues qu’elle a pu prendre depuis Platon. Mais ses travaux célèbrent également avec bonheur et précision dans la poétique de Valéry « l’union singulière, exceptionnelle, difficile à prolonger de la voix avec la pensée même » (Valéry, 1918). Une œuvre critique bienvenue et de brillants cours en perspective.