Éditos
Le 8e Congrès du « Réseau européen d’études littéraires comparées / European Network of Comparative Literary Studies » (REELS/ENCLS), devenu la Société européenne de Littérature comparée / European Society of Comparative Literature (SELC/ESCL), qui se tiendra du 26 au 30 août 2019 à l’Université de Lille, marque un retour aux sources. Le REELC/ENCLS remonte, en fait, à une initiative franco-italienne : c’est en 1999, au lendemain du Congrès de la SFLGC à Lille (déjà!), que Danielle Chauvin et Bertrand Westphal, alors respectivement Présidente et VP chargé des relations internationales de la SFLGC, ont lancé le projet d’un réseau comparatiste européen. Après un série de prises de contacts avec des sociétés homologues dans toute l’Europe, REELC/ENCLS a officiellement vu le jour le 6 octobre 2001 lors d’une réunion à la Sorbonne (Paris-IV), Mario Domenichelli, alors président de l’association italienne de littérature comparée, ayant été élu premier coordonnateur général du « Réseau ». Le but était dès le début de favoriser la communication entre les comparatistes européens par le lancement d’un site cogéré et l’organisation commune d’événements, créant ainsi un relais intermédiaire entre les sociétés nationales et l’AILC. Dès mai 2003, une première manifestation officielle étiquetée REELC/ENCLS, organisée par Bart Keunen à Bruxelles, a permis de poursuivre le travail de structuration du réseau.
Si la mise en place du site internet a connu quelques difficultés, qui seront finalement résolues grâce à son hébergement par l’Université de Ljubljana et l’investissement de collègues slovènes, notamment Ales Vaupotic, épaulé par Markus Winkler de l’Université de Genève, le programme des congrès bi-annuels a vite pris forme : le premier Congrès a été organisé en 2005 à Florence, le deuxième, consacré aux « Fortunes et infortunes des genres littéraires en Europe »,en 2007 par Alain Montandon à Clermont-Ferrand. Ont suivi : Vilnius en 2009, Skopje-Ohrid en 2011, Madeire en 2013, Dublin-Galway en 2015 et Helsinki en 2017. – On le voit : après un démarrage franco-italo-belge, les activités se sont déplacées vers la périphérie de l’Europe ; cela a eu pour avantage l’intégration dans le « Réseau » de collègues de pays où « la comparée » est moins institutionnalisée qu’en France et de connaître les spécificités et difficultés du comparatisme dans les différentes aires culturelles européennes. Est-ce, en revanche, cet éloignement (relatif) qui a fait que les comparatistes français semblent avoir perdu un peu de vue les initiatives du « Réseau » – malgré les efforts d’information que nous avons entrepris avec Bernard Franco et Jean-Louis Haquette, les VP RI successifs de la SFLGC ? Toujours est-il que depuis 2007 la participation française à ces congrès a souvent été modeste (en nombre – pas en qualité, car quelques jeunes collègues ont bien saisi l’occasion pour se faire connaître!), ce qui nous a motivés à proposer Lille comme lieu du Congrès de 2019, proposition acceptée l’année dernière à Helsinki, en même temps que la transformation du REELC/ENCLS en SELC/ESCL, une association régie par la loi (française) de 1901 (selon le modèle de la SFLGC) et dont le siège social a été fixé, grâce à l’initiative de B. Franco, à l’Université Paris-Sorbonne. Un retour aux sources aussi en ce qui concerne le thème général du congrès : en appelant à travailler sur l’idée de la transmission et de la circulation des créations littéraires (et artistiques), nous avons voulu inciter la communauté comparatiste à réfléchir sur le défi que représentent les nouvelles technologies et la mondialisation pour cette approche «classique » du comparatisme.
Rappelons que la date limite pour l’envoi de propositions a été reportée au 22 juillet 2018.