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Milton Hatoum en traductions française, anglaise et néerlandaise. Affirmation d'identité régionale et traduction globale

ARTICLE

Milton Hatoum est né à Manaus, de père libanais et de mère descendante de libanais. Hatoum a vécu en Amazonie jusqu’à ses quinze ans, après quoi il a habité successivement à Brasilia, en Espagne et en France, pays où il a fait des études. Entre 1984 et 1999, Milton Hatoum retournera habiter en Amazonie, où il travaillera comme professeur de littérature à l’Université de Manaus. Depuis 1999 Hatoum habite São Paulo. Nous analyserons trois traductions du roman Deux frères de Hatoum [1] : la française, l’anglaise et la néerlandaise [2] . La question est de savoir ce qui subsiste des intentions plus ou moins avouées de l’auteur, lorsque son œuvre est traduite, lorsqu’elle dépend tellement d’un matériau linguistique régional, comme c’est le cas.

Milton Hatoum se défend pourtant toujours d’être un écrivain « régional », et encore plus d’être un écrivain « exotique ». Dans plusieurs interviews il s’oppose à tout rapprochement avec ce genre de littérature et s’insurge avec véhémence contre tout parallèle qui pourrait être fait avec des figures célèbres du boom latino-américain, du réalisme magique, genre García Márquez. Il a d’ailleurs trouvé un allié en la personne d’un autre écrivain amazonien, également ou plus célèbre encore, João Ubaldo Ribeiro. « J’ai horreur du régionalisme, de l’exotique de la forêt » [3] dit Hatoum en 2000 dans une interview au Jornal de Letras portugais. Dans la même interview l’auteur nous rappelle d’ailleurs une autre de ses obsessions : la migration. Il est lui-même le fils d’un émigré, et dans ses interviews, Hatoum se plaint à diverses reprises du trauma que cause l’exil.

Ce sentiment de déracinement, il le rattache, dans la même lancée, à l’isolement même de sa région natale, l’Amazonie, d’où il a lui-même, en quelque sorte émigré quand il avait quinze ans.

J’ai senti la nécessité de récupérer cette partie de mon passé, mais en l’incrustant dans le drame de l’émigration. En d’autres mots, je me suis intéressé à voir comment deux cultures différentes entrent en dialogue entre elles, dans une ville comme Manaus, dans une région brésilienne encore toujours isolée et méconnue. [4]

Le roman Deux frères traite de la haine que se vouent deux frères brésiliens, amazoniens, mais libanais, et la répercussion de leur haine au sein de leur famille. Cependant, mis à part l’histoire d’un drame familial, dans Deux frères le lecteur ne peut se défaire de l’impression que Hatoum a voulu faire une déclaration, formuler un manifeste. Le livre entier est, en effet, parsemé de mots amazoniens, qui n’appartiennent pas au vocabulaire du lecteur brésilien moyen. Le glossaire du traducteur anglais Gledson mentionne cinquante-cinq expressions, et il omet évidemment des tournures, expressions, verbes qui ne s’utilisent que dans le Nord du Brésil. Le lecteur a parfois l’impression que Hatoum en fait trop, qu’il devient, en paraphrasant Borges, un « amazonien professionnel ». Quand il dit par exemple qu’un enfant a été déguisé durant le carnaval en « sauim-decoleira », au lieu de « sagüi » une sorte de petit singe, ou quand il dit que quelqu’un pouvait « transformar um pau tosco num pequenino papa-açaí de peito encarnado », soit, comme le traduit Cécile Tricoire, « transformer un morceau de bois brut en un petit oiseau au jabot incarnat ». Le lecteur a l’impression que Hatoum sent le besoin d’affirmer une identité amazonienne, de défendre les intérêts d’un « peuple » marginalisé au sein de la fédération brésilienne. Dans un texte qui s’appelle d’ailleurs « Écrire en marge de l’histoire », Hatoum se plaint de cet isolement :

Un écrivain qui habite loin des centres irradiateurs de culture, mais près d’une des régions les plus exotiques du monde, doit répondre à une question : comment peupler de signes cet espace en blanc (la feuille de papier), en ayant comme référence symbolique un autre espace en blanc, conradien, un lieu lointain, un territoire perdu « dans un recoin de la forêt et dans une mansarde obscure de l’histoire ». [5]

Hatoum a écrit jusqu’à présent trois romans et un recueil de contes. Les trois romans ont des thèmes fort différents. Seul Deux frères incite à croire qu’il s’agit d’un auteur régional, vu justement la quantité de termes amazoniens déjà mentionnée. Cependant, de cette quête d’auto-affirmation amazonienne, de cette recherche même de l’identité libanaise, les lecteurs non-brésiliens n’ont que faire.

Comment survit cet élément, que l’on pourrait croire central, au moment de la traduction ? Deux frères traite, en effet, pour un Belge ou pour un Français, essentiellement d’une lutte fratricide sur fond de paysages exubérants et de nature luxuriante. On pourrait même prendre Hatoum pour un chantre de la forêt amazonienne, tel que l’est Jorge Amado pour le Bahia. Le portrait que dresse Milton Hatoum de Manaus est celui d’une ville de province, toute liée à la forêt, peuplée de plantes mystérieuses et d’animaux aux noms sonores et intrigants. On parle de jaguaritica, de tucumaré, matrinxa, pirarucu.

Beaucoup de ces termes, comme nous le disions, sont inconnus de la majorité des Brésiliens et le roman original en portugais n’a pas, comme ses traductions, de glossaire. Le lecteur brésilien devra nécessairement avoir recours à un dictionnaire, tout comme s’il était un peu étranger dans sa propre littérature. En lisant l’original on a constamment l’impression que l’auteur écarte son lecteur, le jette dans le désarroi de son ignorance inattendue. Mais qu’est-ce qu’une « infusão de crajiru » ? Qu’est-ce que « Ele enchia de mistérios o seu jamaxi » ? Le brésilien se sent diminué, exclu de sa propre langue, probablement ce qu’a voulu Hatoum.

Mais tout cet effort, toute cette pyrotechnie lexicographique, elle sert à quoi quand le lecteur est étranger, quand il ne parle pas le portugais ? Que font les premiers et les plus attentifs de ces lecteurs étrangers, les traducteurs, de ce charabia amazonien ?

 

 

Présentation des traducteurs

La traductrice de la version française, Cécile Tricoire, est une traductrice spécialisée en littérature lusophone. Au cours d’une période de 25 ans, elle a traduit une douzaine de livres du portugais, tous de littérature, sauf deux (de Fernando Henrique Cardoso et de Celso Furtado). John Gledson, le traducteur anglais, est assez connu en tant que traducteur de littérature brésilienne, ainsi que d’essais, notamment sur Machado de Assis, dont il a fait une anthologie pour la maison d’édition brésilienne Companhia das Letras. Jelle Noorman est un traducteur professionnel néerlandais, mais qui traduit surtout de l’anglais, du français et de l’espagnol.

Quelle est l’approche de ces traducteurs face à un texte fortement marqué par le régionalisme ? La personnalité des traducteurs se reflète non seulement dans leur travail, dont nous parlerons plus tard, mais aussi dans la présentation éditoriale de leur traduction. Ainsi la traduction de Cécile Tricoire, que l’on devine très cultivée à travers son texte, est accompagnée d’un glossaire, très bien fait. Le rabat de la jaquette, cependant, ne nous offre que peu de renseignements supplémentaires sur l’auteur. La couverture est sobre et ne fait aucune allusion aux tropiques, à l’Amazonie, mais préfigure plutôt le drame existentiel qui se déroulera dans les pages du livre : une tête sculptée en pierre aux airs classiques, fendue sur fond de marbre vert.

La traduction anglaise s’est voulue sérieuse. Elle compte un glossaire plus volumineux que celui de la traduction française, inclut toutes les dédicaces du texte original, et si sur la couverture d’une des trois éditions figurait la photo d’une maison inondée dans un décor tropical, dans les deux autres éditions cette illustration a fait place, successivement, à une photo du marché public de Manaus, la même qui avait déjà été utilisée dans l’édition brésilienne, puis à deux découpes d’homme sur fond d’eau, symbolisant le Rio Negro et le Rio Amazonas, rivières qui se rencontrent à Manaus. Dans le cas de l’édition néerlandaise, on n’a rien trouvé de mieux que de faire un collage avec des photos de l’Opéra de Manaus, ce qui n’a vraiment rien à voir avec l’histoire.

Quant à la traduction elle-même, John Gledson, ancien professeur universitaire, connait son monde, tant celui de la traduction que celui de la littérature, en plus du Brésil et de la critique littéraire en général. Que fait-il de la pléthore verbale amazonienne de Hatoum ? Dans la moitié des cas, les termes typiquement amazoniens ne sont tout simplement pas traduits, mais maintenus dans l’original. Il est vrai que les termes les plus typiques sont tous de racine tupi, soit, indiens, et Gledson les explique dans son glossaire. Ainsi écrira-t-il :

“Look at the batuíras and jaçanas,” pointing at the birds skimming over the dark water, or splashing over the matted vegetation. She pointed to the hoatzins nestling in the twisted branches of the aturiás and jacamins, uttering strange cries as they cut across the magnificent sky, heavy with clouds. [6]

Dans sa traduction du même passage, Cécile Tricoire fait de même : 

Regarde !” s’écriait-elle en nommant pour moi les oiseaux : les batuiras que frôlaient l’eau sombre, les jaçanas que s’ébrouaient sur les feuilles de matupa, les ciganas nichant sur les branches tortueuses des aturias, les jacamins qui poussaient des cris étranges et coupaient en bande le ciel grandiose tout chargé de nuages. [7]

Tout comme John Gledson, Cécile Tricoire traduit de temps en temps les termes tupis, mais les préserve plus souvent que son collègue anglais. Le traducteur néerlandais, quant à lui, choisit la traduction de presque tous les termes amazoniens, bien qu’il en maintienne un certain nombre :

‘Kijk die batuira’s en die jaçanã’s eens,’ terwijl ze naar de watervogels wees die over het donkere water scheerden of door de massa’s waterplanten waadden; en ze wees naar de zigeunerhoenders die in de grillige takken van de aturia’s nestelden, en naar de trompetvogels, die met hun vreemde kreten in een zwerm de weergaloze hemel doorkliefden, een hemel zwaar van wolken. [8]

Pour ce qui concerne les batuiras, les jaçanãs et les aturias, le traducteur néerlandais fait comme ses collègues français et anglais. Pour ce qui concerne les ciganas et les jacamins, il préfère traduire et donne comme traduction zigeunerhoenders et trompetvogels. Voilà qui est bien instructif pour les lecteurs néerlandophones à qui, nous pouvons l’assurer, des zigeunerhoenders et des trompetvogels sont tout aussi étrangers que des ciganas et des jacamins. (Google débusque deux exemples de zigeunerhoender, sur des sites de mots croisés. Il est vrai qu’il y en a plus pour trompetvogel, quoique...). Le problème est bien sûr que l’édition néerlandaise n’inclut pas de glossaire, ce qui oblige le traducteur à traduire le plus de termes possible.

Parfois aussi Jelle Noordhof recourt à des explications en les insérant dans le texte, comme si c’était l’auteur lui-même qui s’expliquait. C’est, par ailleurs, le même procédé que l’on rencontre dans la traduction française. Ainsi la phrase « Esse gêmeo tem olhão de boto, se deixar, ele leva todo mundo para o fundo do rio » est traduite par « Ce jumeau à l’ oeil du boto : si on le laisse faire, il entraînera tout le monde au fond de l’eau [9] . Dans la légende indigène, le grand poisson attirait les personnes tombées sous son charme vers la ville engloutie dans le fleuve. » [10]

On remarquera que Cécile Tricoire aura maintenu le mot boto, alors que ses collègues néerlandais et anglais préféreront la traduction, un peu curieuse, de dolphin et de zoetwaterdolfijn.

 

Lecture du roman en traduction

Bien que les traductions française, anglaise et néerlandaise soient parfaitement acceptables, elles présentent toutefois des différences significatives. Cécile Tricoire est clairement partisane de la non-traduction des termes ‘typiques’. Pas toujours, néanmoins, et elle traduit tacacá par soupe et aningais para philodendron.

Gledson qui fait, nous le rappelons, le glossaire le plus élaboré, traduit néanmoins plus que sa collègue française, quoiqu’il maintienne bon nombre de vocables tupi. Ainsi nous rencontrons des mélanges un peu arbitraires comme la traduction de « vinha a Manaus pra vender sorva, fibras de piaçava e farinha » par « (he) came to Manaus to sell star-apples, piassavafibre and manioc-flour ». Cécile Tricoire préférera « qui venait à Manaus vendre des sorbes, des fibres de palmier et de la farine de manioc ».

On peut déduire de cette comparaison un certain nombre deconclusions. Premièrement, que les différentes composantes d’une traduction s’imbriquent comme un puzzle. Le fait d’avoir un glossaire, d’être donc un traducteur plus intellectuel, implique une façon de traduire propice au maintien de mots ou de fragments dans la langue originale. Tricoire et Gledson sentent moins le besoin de traduire parce que le terme ‘typique’, qui n’a pas d’équivalent évident dans la langue cible, peut être trouvé dans le glossaire. Le maintien de ces fragments, néanmoins, aboutira à augmenter la distance entre auteur et lecteur. Un point de vue similaire poussera également à une traduction plus littérale des métaphores, ce qui rendra le texte moins reconnaissable, plus étranger au lecteur. Ainsi la traduction néerlandaise, qui contient moins de « texte original », privilégie la part existentielle du récit, le compte rendu d’un drame familial pour lequel la toile de fond amazonienne est secondaire. L’oeuvre en néerlandais est dès lors moins régionale et correspond moins aux visées de revendications d’identité amazonienne de l’auteur. Tout l’effort qu’il aura mis à faire de son roman un ‘Musée du nord brésilien’ aura été en vain et le squelette du récit seul survit.

Il en est autrement des traductions scientifiquement plus fondées, académiquement plus satisfaisantes, de Tricoire et de Gledson. En essayant de rendre en toute son ampleur la panoplie des noms de plantes, animaux, mets régionaux amazoniens que Hatoum a rassemblés dans son roman, ils ont néanmoins été incapables, pour des raisons évidentes, d’en inclure l’arrière-plan politique, historique et sociologique. Les traductions plus méticuleuses et plus réfléchies de Gledson et de Tricoire réduisent le roman de Hatoum, bien contre son gré, à un roman bien fait, mais aux trop fortes saveurs exotiques, comme on a coutume d’appeler le régionalisme d’outremer.

Que pensons-nous devoir transmettre? Que pensons-nous que les traducteurs transmettent ? Qu’est-il possible de transmettre ? Deux frères de Hatoum est une histoire de haine entre deux frères, mais c’est aussi l’histoire d’une région brésilienne et d’une communauté d’immigrés se débattant en son sein. Il s’agit, de ce fait, d’une histoire familiale dans laquelle affleure une obsession de l’auteur, l’obsession d’une identité qu’il dit méconnue et qui lui pose apparemment problème. Le roman fonctionne parfaitement dans ce sens en portugais, et pour un public brésilien, mais que dire de la traduction ? Nous avons vu que tout ce qui renvoyait à cette affirmation explicite de l’identité était traduit de façon plus ou moins cohérente par Cécile Tricoire, plus ou moins par John Gledson et très peu par le traducteur hollandais.

Une oeuvre qui traite de l’identité, de la recherche d’une identité, de son affirmation, devient-elle inévitablement une oeuvre typique, régionale, si elle ne traite pas le thème de façon explicite. Tel est apparemment le constat auquel nous arrivons dans le cas de Deux frères. S’agit-il d’un échec des traducteurs, d’un échec de l’auteur, ou l’échec était-il inévitable de toute façon? Nous ne sommes jamais sûrs de l’intention de l’auteur. Il peut ne pas avoir d’intention autre que d’écrire, de décrire, il se peut qu’il n’ait point conscience de son intention, et il se peut même qu’il mente. Le traducteur, néanmoins, doit nécessairement se former une idée de ce que pourrait être cette intention, ne serait-ce que pour faire une traduction cohérente. Cohérents, les traducteurs de Hatoum ne le sont pas tout à fait. S’ils avaient lu plus d’interviews de l’auteur, ils auraient sans doute fait plus attention à la traduction des termes spécifiquement amazoniens et libanais dans le roman, mais ils auraient peut-être traduit d’une façon moins efficace du point de vue littéraire.

La faute en est peut-être au propre Hatoum. Une identité ne se proclame pas, elle s’exprime. C’est quand on en doute qu’on veut la construire. Construisez une fausse identité, elle revient au galop ! Les traducteurs n’y sont pour rien. S’ils n’ont pas compris, ils n’ont peut-être pas eu tort. L’identité c’est, entre autre, le répertoire de ce que l’on trouve normal et anormal dans les relations personnelles. Les expressions typiques n’en sont que des accessoires. On pourrait se demander si Milton Hatoum n’a pas été trop linéaire dans le résumé qu’il donne de l’Amazonie et de sa communauté libanaise. Elle n’est pas une affaire de mots. Elle est une affaire de comportements qui, eux oui, peuvent être décrits par des mots.

Bien sûr, il existe des exemples illustres de cette impossibilité de traduire l’oeuvre en même temps que son contexte et ces oeuvres y ont pourtant trouvé leur compte. Il y a plus de 400 ans, un écrivain espagnol écrivit un long récit d’aventures s’insurgeant contre « tout ce magasin d'inventions rêvées », « toda aquella máquina de aquellas soñadas invenciones », qu’étaient les romans de chevalerie et qui nous paraissent aujourd’hui plutôt anodins et peu dignes d’une réplique acharnée s’étalant sur mille pages. Le récit de l’Ingénieux Don Quichotte de la Manche n’a pourtant pas manqué sa cible.

Notes

  • [1]

    Milton Hatoun, Dois Irmãos, Companhia das Letras, São Paulo, 2000.

  • [2]

    Milton Hatoum, The Brothers, trad. John Gledson, Bloomsbury, London, 2002. Milton Hatoum, Deux frères, trad. Cécile Tricoire, Seuil, Paris, 2003. Milton Hatoum, Twee broers, trad. Jelle Noorman, Atlas, Amsterdam/Antwerpen, 2004.

  • [3]

    Jornal de Letras (Portugal), 19 de abril de 2000.

  • [4]

    Ibid.

  • [5]

    http://www.hottopos.com/collat6/milton1.htm#_ftn2 (consulté le 19 mars 2013).

  • [6]

    Milton Hatoum, The Brothers, trad. John Gledson, Bloomsbury Publishing, p. 68.

  • [7]

    Milton Hatoum, Deux frères, trad. Cécile Tricoire, op.cit., p.72.

  • [8]

    Milton Hatoum, Twee broers, trad. Jelle Noorman, Atlas, Amsterdam/Antwerpen, 2004, p.68.

  • [9]

    Ce qui suit est une explication de texte.

  • [10]

    Milton Hatoum, Deux Frères, op.cit., p.26.