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Notre quelque part, un roman de Nii Ayikwei Parkes traduit par Sika Fakambi : la multiplication des lieux romanesques contre le « point de vue de nulle part »

ARTICLE

En 2009 paraît aux éditions Vintage Books à Londres Tail of the Blue Bird [1] , le premier roman de l’écrivain britannico-ghanéen Nii Ayikwei Parkes, auteur jusque-là de deux recueils de poèmes publiés. La traduction française par Sika Fakambi de ce roman, sous le titre Notre quelque part [2] , paraît en 2014 aux éditions Zulma. Le roman, dans son rapport à la construction de l’espace, illustre la thématique des « nouveaux mondes, nouveaux romans » ; la raison d’être de cet article réside néanmoins essentiellement dans l’analyse de sa traduction en langue française. Quels « nouveaux mondes » sont créés par la traduction de romans d’un genre encore inédit en langue française, ici en l’occurrence un roman ghanéen paru dans un contexte postcolonial, marquant par diverses stratifications linguistiques divers espaces géographiques et littéraires ? M’intéressant à un roman africain anglophone, je sors de mon champ de compétences premier, puisque je suis à l’origine spécialiste d’histoire de la traduction des textes sacrés, et plus généralement d’histoire des théories traductives. La convergence entre ces deux domaines n’est néanmoins pas nulle, puisque j’observe, dans le cas concret de Notre quelque part, que le discours et la pratique de la traductrice Sika Fakambi vont dans le sens des théories récentes de la traduction défendues par Antoine Berman, qui s’inscrivent dans une perspective politique et éthique. La conjonction des études postcoloniales et de la traductologie n’est pas à prouver ; ce qui est ici intéressant, c’est la mise en pratique de cette conjonction, dans le cas concret d’un roman et de sa traduction.

 

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Notes

  • [1]

    Nii Ayikwei Parkes, Tail of the Blue Bird, Londres, Vintage Books, 2009.

  • [2]

    Nii Ayikwei Parkes, Notre quelque part, traduit de l’anglais (Ghana) par Sika Fakambi, Paris, Zulma, 2014.