Bilan de la session CNU de la 10e section (2020)
Bilan de la session CNU de la 10e section (2020),
établi par le bureau de la section 10 (Présidente : Anne-Gaëlle Weber, Vice-présidente : Isabelle Krzywkowski, Assesseurs : Emilie Picherot et Raphaëlle Guidée)
Session de qualification
Le ministère examine la recevabilité des dossiers dématérialisés. Il est indispensable de présenter un dossier complet au moment de la date limite de dépôt, sinon le dossier sera déclaré irrecevable. Le bureau de la section 10 invite les candidats à consulter la liste des pièces obligatoires et à prendre connaissance, sur le site de la CP-CNU, des recommandations de la section qui mentionnent notamment la nécessité, pour permettre une expertise approfondie, de faire figurer dans le dossier le mémoire de doctorat, en particulier pour les candidats à une première qualification.
Résultats chiffrés de la procédure de qualification aux fonctions de Maître de Conférences en 2020 :
Sur 185 dossiers inscrits, 172 ont été déclarés recevables.
72 dossiers ont été qualifiés ou requalifiés, soit 42% environ
51 dossiers n’ont pas été qualifiés, soit 29,6%
49 dossiers ont été classés « hors-section », soit 28,4%
Le taux de qualification des dossiers qui correspondent aux attentes disciplinaires est donc de 58,5%.
Nota Bene : ces chiffres sont issus des délibérations de la section 10. 3 candidats ont fait appel lors de la procédure d’examen dite « intergroupe » et n’ont pas été qualifiés.
À titre de comparaison, les résultats chiffrés en 2019 étaient les suivants :
Sur 173 dossiers inscrits, 158 avaient été examinés,
66 qualifiés ou requalifiés soit 41,8%,
42 non qualifiés, soit 26,6 %
50 « hors section » soit 31,6 %.
Résultats chiffrés de la procédure de qualification aux fonctions de Professeur des Universités en 2020 :
Sur 17 dossiers inscrits et recevables,
9 ont été qualifiés, soit 53 % environ
6 non qualifiés, soit 35 %
2 classés « hors-section », soit 12%.
Le taux de qualification des dossiers qui correspondent aux attentes disciplinaires est donc de 60%.
À titre de comparaison, les résultats chiffrés en 2019 étaient les suivants :
27 dossiers inscrits
24 dossiers examinés
2 équivalences refusées
9 qualifiés ou requalifiés (37,5%)
10 non qualifiés
3 hors section
Remarques
Les résultats restent donc stables. On peut noter une augmentation substantielle du nombre de
candidates et candidats à la qualification et se réjouir de la vitalité de notre discipline. Corrélativement, on peut regretter que le nombre de postes ouverts au recrutement soit aussi faible. Ainsi l’augmentation constatée est aussi due en partie au nombre toujours conséquent de demandes de requalification.
Le pourcentage d'avis hors section demeure toujours aussi important pour les dossiers de candidature à la qualification aux fonctions de Maître de Conférences notamment. La dématérialisation des dossiers encourage de manière manifeste les candidatures multiples. Le bureau de la section 10 a de nouveau précisé les critères de la candidature et de la qualification sur le site de la CP-CNU et encourage vivement les candidats à consulter ce site. Il est entre autres choses rappelé aux candidats à la qualification que sont attendus notamment l’envoi du mémoire de doctorat ou de l’inédit de l’Habilitation à Diriger des Recherches et la mise en évidence de la maîtrise de langues étrangères.
Enfin, pour l’année 2021, compte tenu de la crise sanitaire, le Ministère a élargi le calendrier des dépôts de candidature.
Session de promotions
En 2020 ont été attribuées 3 promotions à la hors-classe des Maîtres de conférences, 2 à la classe exceptionnelle des Maîtres des Conférences, 2 à la première classe des Professeurs, 2 à la classe exceptionnelle 1 et 1 à la classe exceptionnelle 2. Les quotas de promotions par grade n’ont donc absolument pas varié depuis 2019, alors même que le nombre de candidats à la hors-classe des Maîtres de Conférences et à la classe exceptionnelle des Professeurs ne cesse d’augmenter.
La section 10 du CNU, par la voix de son bureau et en accord avec l’avis général des autres sections, a fait savoir son mécontentement au Ministère : le nombre extrêmement réduit de promotions pouvant être attribuées par le CNU ne reflète en aucun cas la grande qualité des dossiers de candidature présentés et le remarquable et durable investissement dont ces dossiers témoignent.
Cette année, comme souvent, la section ne disposait que d’un unique CRCT (Congé pour recherches ou conversions thématiques) d’un semestre.
PEDR
Le CNU a pour tâche d’examiner les dossiers de demande de PEDR et de les classer. Les conditions d’évaluation sont les suivantes : des quotas imposés par le ministère et un Procès-Verbal qui empêche de changer ces quotas ou de ne pas les respecter.
Le classement se fait en trois groupes dont 20% de dossiers « de la plus grande qualité » et 30% « satisfaisant pleinement les critères » selon les termes employés par le Ministère.
Les membres du CNU ont été très embarrassés ; beaucoup de dossiers dépassaient par leur nombre de productions et par leur qualité, par leur rayonnement et par l’investissement dans l’encadrement de la recherche dont ils témoignaient les normes exigées par le ministère pour être considérés comme des « dossiers satisfaisants ». La 10e section a donc été contrainte à classer comme non prioritaires des dossiers de très bon niveau et souhaite que les candidats malheureux n’hésitent pas à déposer de nouveau leur candidature.
Le bureau du CNU encourage tous les collègues qui le peuvent à continuer à déposer une candidature à la Prime d’Encadrement Doctoral et de Recherche puisque le pourcentage imposé pour chacune des catégories repose sur le nombre de dossiers de candidature.
En 2020, la section 10 a examiné 14 dossiers de Maîtres de conférences et 18 dossiers de Professeurs. Dans le premier corps, la répartition imposait n’autorisait à classer dans la première catégorie que 3 candidats, dans la seconde 4 et 7 dans la troisième. Dans le second corps, 4 dossiers pouvaient être regroupés dans la première catégorie, 5 dans la seconde et 9 dans la troisième.
Les critères d’évaluation de la section figurent sur le site de la CP-CNU. Pour éviter une évaluation uniquement quantitative, la 10e section invite les candidates et candidats à envoyer un article pour compléter le dossier, possibilité qu'exploitent très peu de collègues.
« Suivi de carrière »
La section 10 continue à refuser de mettre en place le suivi de carrière et n'a donc pas siégé à cette fin en 2020. 27 des 55 autres sections refusent toujours de mettre en œuvre ce suivi de carrière. La question de la pertinence de ce suivi de carrière sera de nouveau discutée lors des assemblées générales de la CPCNU.
Remarques générales
Le CNU se prononce sur la qualification aux fonctions de maître de conférences et de professeurs des universités ; il attribue un contingent de promotions et de CRCT (congés sabbatiques) et depuis 2014, il délivre une expertise sur les demandes de PEDR (primes d’encadrement doctoral et de recherche, qui sont attribuées par les universités). Parmi ses missions, figure en outre désormais le « suivi de carrière » des enseignants-chercheurs.
La section 10 est très attachée à la procédure de qualification ; celle-ci est la seule garante d’une évaluation disciplinaire, nationale et équitable. Cette évaluation par ailleurs est la seule qui ne prenne pas seulement en compte le doctorat mais aussi l’ensemble des productions et activités d’enseignement des candidats. Cette procédure est de nouveau remise en cause par la « Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche » à laquelle se sont opposés de nombreux enseignants-chercheurs. La section 10 du CNU a unanimement voté et divulgué des motions contre cette loi, dès la parution des pré-rapports en janvier dernier et dès l’annonce du passage accéléré de cette loi devant l’Assemblée, sans réelle concertation avec les représentants du CNU, en juin. Elle demeurera vigilante et s’opposera à toutes les menaces qui pèsent sur les libertés académiques et sur le statut des enseignants-chercheurs et personnels de la recherche.
La section 10 du CNU met en œuvre cette évaluation de la manière la plus transparente possible en alimentant la page dévolue à la section sur le site de la CP-CNU afin de préciser les critères de candidature à la qualification en section 10.
La section 10 refuse par ailleurs l'autopromotion, malgré les avertissements du Ministère qui voudrait que certaines sections renoncent aux principes éthiques au nom desquels elles ont recueilli le soutien des spécialistes de leur discipline. Les membres de la section ont renoncé à candidater aux promotions attribuées sur le contingent national. Cela n'interdit pas de se présenter dans les établissements mais cela peut entraîner de réels retards de carrière.
Les quotas imposés pour l’évaluation des dossiers de candidature à une Prime d’Encadrement Doctoral et de Recherche ont contraint les membres de la section à placer, par glissement successif, des dossiers dans la dernière moitié du classement imposé. Cette position ne rend évidemment pas justice au travail effectif des candidats et au remarquable investissement local, national et international des collègues en poste. Il convient aussi de rappeler que le CNU évalue les dossiers mais n’attribue pas cette prime puisque cela est du ressort des établissements.
Comme plus d’une vingtaine de sections du CNU, la section 10 a refusé de mettre en œuvre la procédure de suivi de carrière car elle s'oppose à toute évaluation récurrente supplémentaire des enseignants-chercheurs. Ce point fera l’objet d’une discussion en assemblée plénière de la section en janvier prochain afin que puissent être affirmées des positions collégiales claires.
Le bureau de la section 10 tient également à souligner l’extraordinaire rigueur du travail effectué par les membres de la section, dans une période particulièrement trouble et incertaine. La crise sanitaire a perturbé cette année le calendrier des sessions et la forme des réunions puisque la session dévolue aux « promotions » qui traditionnellement a lieu en mai, a été retardée à l’automne.
Le bureau se félicite aussi de la richesse des échanges scientifiques ; l’examen des procédures de qualification est notamment l’occasion pour tous d’observer l’émergence de nouvelles voies scientifiques, de nouvelles tendances thématiques et de réfléchir aux frontières de la discipline. En 2020, les échanges ont été particulièrement fournis lors de l’étude de travaux consacrés à l’intermédialité ; ils entraîneront sans doute de nouvelles réflexions sur le rapport entre études culturelles et littérature comparée. Il convient toutefois de rappeler que la comparaison de différentes aires linguistiques et culturelles est au fondement de notre discipline dont la spécificité, en France, est de réserver un sort particulier à la littérature, ne serait-ce qu’en réfléchissant aux critères de « littérarité ».
CNU 10e section
Cette page est consacrée aux actualités de la 10e section du CNU, qui concerne les recherches et les enseignements universitaires en littérature comparée.
Pour publier vos propositions, écrivez à contact@sflgc.org.
Pour participer au débat, ajoutez un commentaire à la suite de chaque article.
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Ressources agrégation « Poésies américaines »
Des documents pour la préparation de la nouvelle question de littérature comparée "Poésies américaines. Peuples, langues, mémoires" sont en ligne! D'autres s'ajouteront au cours de l'été.
Documents journée d’agrégation Sorbonne-Nouvelle 27/01/23
Des documents (textes, fichiers audios...) relatifs à la journée d'agrégation organisée à la Sorbonne-Nouvelle le 27/01 par Claudine Le Blanc (programme "théâtre de l'amour et de la mémoire") ont été mis en ligne.
http://www.univ-paris3.fr/journee-d-agregation-lgc-27-01-23-documents-774571.kjsp
Participer à la consultation citoyenne sur le recrutement des enseignants-chercheurs
Participer à la consultation citoyenne sur le recrutement des enseignants-chercheurs
Comme vous le savez sans doute, suite aux débats suscités par la LPR et certains amendements de dernière minute, la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur a lancé une consultation sur le recrutement des enseignants chercheurs, qui porte sur 5 thèmes :
La formulation des questions trahit très clairement les présupposés du Ministère, et témoignent d’une suspicion globale sur les fonctionnements des COS et du CNU.
Il est encore temps de répondre à cette consultation, ouverte à tous. Les contributions sont à déposer sur le site dédié jusqu’au 20 mars (https://gouvernement-et-citoyens.consultation.etalab.gouv.fr/project/recrutement-des-enseignants-chercheurs/questionnaire/donnez-votre-avis-sur-le-recrutement-des-enseignants-chercheurs)
Vous trouverez sur ce lien les réponses de la 10e section du CNU, pour votre information comme pour susciter vos propres contributions sur le site de la consultation.
Il est important que les acteurs des procédures de recrutement fassent part de leur opinion.
Bilan de la session CNU de la 10e section (2020)
Bilan de la session CNU de la 10e section (2020),
établi par le bureau de la section 10 (Présidente : Anne-Gaëlle Weber, Vice-présidente : Isabelle Krzywkowski, Assesseurs : Emilie Picherot et Raphaëlle Guidée)
Session de qualification
Le ministère examine la recevabilité des dossiers dématérialisés. Il est indispensable de présenter un dossier complet au moment de la date limite de dépôt, sinon le dossier sera déclaré irrecevable. Le bureau de la section 10 invite les candidats à consulter la liste des pièces obligatoires et à prendre connaissance, sur le site de la CP-CNU, des recommandations de la section qui mentionnent notamment la nécessité, pour permettre une expertise approfondie, de faire figurer dans le dossier le mémoire de doctorat, en particulier pour les candidats à une première qualification.
Résultats chiffrés de la procédure de qualification aux fonctions de Maître de Conférences en 2020 :
Sur 185 dossiers inscrits, 172 ont été déclarés recevables.
72 dossiers ont été qualifiés ou requalifiés, soit 42% environ
51 dossiers n’ont pas été qualifiés, soit 29,6%
49 dossiers ont été classés « hors-section », soit 28,4%
Le taux de qualification des dossiers qui correspondent aux attentes disciplinaires est donc de 58,5%.
Nota Bene : ces chiffres sont issus des délibérations de la section 10. 3 candidats ont fait appel lors de la procédure d’examen dite « intergroupe » et n’ont pas été qualifiés.
À titre de comparaison, les résultats chiffrés en 2019 étaient les suivants :
Sur 173 dossiers inscrits, 158 avaient été examinés,
66 qualifiés ou requalifiés soit 41,8%,
42 non qualifiés, soit 26,6 %
50 « hors section » soit 31,6 %.
Résultats chiffrés de la procédure de qualification aux fonctions de Professeur des Universités en 2020 :
Sur 17 dossiers inscrits et recevables,
9 ont été qualifiés, soit 53 % environ
6 non qualifiés, soit 35 %
2 classés « hors-section », soit 12%.
Le taux de qualification des dossiers qui correspondent aux attentes disciplinaires est donc de 60%.
À titre de comparaison, les résultats chiffrés en 2019 étaient les suivants :
27 dossiers inscrits
24 dossiers examinés
2 équivalences refusées
9 qualifiés ou requalifiés (37,5%)
10 non qualifiés
3 hors section
Remarques
Les résultats restent donc stables. On peut noter une augmentation substantielle du nombre de
candidates et candidats à la qualification et se réjouir de la vitalité de notre discipline. Corrélativement, on peut regretter que le nombre de postes ouverts au recrutement soit aussi faible. Ainsi l’augmentation constatée est aussi due en partie au nombre toujours conséquent de demandes de requalification.
Le pourcentage d'avis hors section demeure toujours aussi important pour les dossiers de candidature à la qualification aux fonctions de Maître de Conférences notamment. La dématérialisation des dossiers encourage de manière manifeste les candidatures multiples. Le bureau de la section 10 a de nouveau précisé les critères de la candidature et de la qualification sur le site de la CP-CNU et encourage vivement les candidats à consulter ce site. Il est entre autres choses rappelé aux candidats à la qualification que sont attendus notamment l’envoi du mémoire de doctorat ou de l’inédit de l’Habilitation à Diriger des Recherches et la mise en évidence de la maîtrise de langues étrangères.
Enfin, pour l’année 2021, compte tenu de la crise sanitaire, le Ministère a élargi le calendrier des dépôts de candidature.
Session de promotions
En 2020 ont été attribuées 3 promotions à la hors-classe des Maîtres de conférences, 2 à la classe exceptionnelle des Maîtres des Conférences, 2 à la première classe des Professeurs, 2 à la classe exceptionnelle 1 et 1 à la classe exceptionnelle 2. Les quotas de promotions par grade n’ont donc absolument pas varié depuis 2019, alors même que le nombre de candidats à la hors-classe des Maîtres de Conférences et à la classe exceptionnelle des Professeurs ne cesse d’augmenter.
La section 10 du CNU, par la voix de son bureau et en accord avec l’avis général des autres sections, a fait savoir son mécontentement au Ministère : le nombre extrêmement réduit de promotions pouvant être attribuées par le CNU ne reflète en aucun cas la grande qualité des dossiers de candidature présentés et le remarquable et durable investissement dont ces dossiers témoignent.
Cette année, comme souvent, la section ne disposait que d’un unique CRCT (Congé pour recherches ou conversions thématiques) d’un semestre.
PEDR
Le CNU a pour tâche d’examiner les dossiers de demande de PEDR et de les classer. Les conditions d’évaluation sont les suivantes : des quotas imposés par le ministère et un Procès-Verbal qui empêche de changer ces quotas ou de ne pas les respecter.
Le classement se fait en trois groupes dont 20% de dossiers « de la plus grande qualité » et 30% « satisfaisant pleinement les critères » selon les termes employés par le Ministère.
Les membres du CNU ont été très embarrassés ; beaucoup de dossiers dépassaient par leur nombre de productions et par leur qualité, par leur rayonnement et par l’investissement dans l’encadrement de la recherche dont ils témoignaient les normes exigées par le ministère pour être considérés comme des « dossiers satisfaisants ». La 10e section a donc été contrainte à classer comme non prioritaires des dossiers de très bon niveau et souhaite que les candidats malheureux n’hésitent pas à déposer de nouveau leur candidature.
Le bureau du CNU encourage tous les collègues qui le peuvent à continuer à déposer une candidature à la Prime d’Encadrement Doctoral et de Recherche puisque le pourcentage imposé pour chacune des catégories repose sur le nombre de dossiers de candidature.
En 2020, la section 10 a examiné 14 dossiers de Maîtres de conférences et 18 dossiers de Professeurs. Dans le premier corps, la répartition imposait n’autorisait à classer dans la première catégorie que 3 candidats, dans la seconde 4 et 7 dans la troisième. Dans le second corps, 4 dossiers pouvaient être regroupés dans la première catégorie, 5 dans la seconde et 9 dans la troisième.
Les critères d’évaluation de la section figurent sur le site de la CP-CNU. Pour éviter une évaluation uniquement quantitative, la 10e section invite les candidates et candidats à envoyer un article pour compléter le dossier, possibilité qu'exploitent très peu de collègues.
« Suivi de carrière »
La section 10 continue à refuser de mettre en place le suivi de carrière et n'a donc pas siégé à cette fin en 2020. 27 des 55 autres sections refusent toujours de mettre en œuvre ce suivi de carrière. La question de la pertinence de ce suivi de carrière sera de nouveau discutée lors des assemblées générales de la CPCNU.
Remarques générales
Le CNU se prononce sur la qualification aux fonctions de maître de conférences et de professeurs des universités ; il attribue un contingent de promotions et de CRCT (congés sabbatiques) et depuis 2014, il délivre une expertise sur les demandes de PEDR (primes d’encadrement doctoral et de recherche, qui sont attribuées par les universités). Parmi ses missions, figure en outre désormais le « suivi de carrière » des enseignants-chercheurs.
La section 10 est très attachée à la procédure de qualification ; celle-ci est la seule garante d’une évaluation disciplinaire, nationale et équitable. Cette évaluation par ailleurs est la seule qui ne prenne pas seulement en compte le doctorat mais aussi l’ensemble des productions et activités d’enseignement des candidats. Cette procédure est de nouveau remise en cause par la « Loi de Programmation Pluriannuelle pour la Recherche » à laquelle se sont opposés de nombreux enseignants-chercheurs. La section 10 du CNU a unanimement voté et divulgué des motions contre cette loi, dès la parution des pré-rapports en janvier dernier et dès l’annonce du passage accéléré de cette loi devant l’Assemblée, sans réelle concertation avec les représentants du CNU, en juin. Elle demeurera vigilante et s’opposera à toutes les menaces qui pèsent sur les libertés académiques et sur le statut des enseignants-chercheurs et personnels de la recherche.
La section 10 du CNU met en œuvre cette évaluation de la manière la plus transparente possible en alimentant la page dévolue à la section sur le site de la CP-CNU afin de préciser les critères de candidature à la qualification en section 10.
La section 10 refuse par ailleurs l'autopromotion, malgré les avertissements du Ministère qui voudrait que certaines sections renoncent aux principes éthiques au nom desquels elles ont recueilli le soutien des spécialistes de leur discipline. Les membres de la section ont renoncé à candidater aux promotions attribuées sur le contingent national. Cela n'interdit pas de se présenter dans les établissements mais cela peut entraîner de réels retards de carrière.
Les quotas imposés pour l’évaluation des dossiers de candidature à une Prime d’Encadrement Doctoral et de Recherche ont contraint les membres de la section à placer, par glissement successif, des dossiers dans la dernière moitié du classement imposé. Cette position ne rend évidemment pas justice au travail effectif des candidats et au remarquable investissement local, national et international des collègues en poste. Il convient aussi de rappeler que le CNU évalue les dossiers mais n’attribue pas cette prime puisque cela est du ressort des établissements.
Comme plus d’une vingtaine de sections du CNU, la section 10 a refusé de mettre en œuvre la procédure de suivi de carrière car elle s'oppose à toute évaluation récurrente supplémentaire des enseignants-chercheurs. Ce point fera l’objet d’une discussion en assemblée plénière de la section en janvier prochain afin que puissent être affirmées des positions collégiales claires.
Le bureau de la section 10 tient également à souligner l’extraordinaire rigueur du travail effectué par les membres de la section, dans une période particulièrement trouble et incertaine. La crise sanitaire a perturbé cette année le calendrier des sessions et la forme des réunions puisque la session dévolue aux « promotions » qui traditionnellement a lieu en mai, a été retardée à l’automne.
Le bureau se félicite aussi de la richesse des échanges scientifiques ; l’examen des procédures de qualification est notamment l’occasion pour tous d’observer l’émergence de nouvelles voies scientifiques, de nouvelles tendances thématiques et de réfléchir aux frontières de la discipline. En 2020, les échanges ont été particulièrement fournis lors de l’étude de travaux consacrés à l’intermédialité ; ils entraîneront sans doute de nouvelles réflexions sur le rapport entre études culturelles et littérature comparée. Il convient toutefois de rappeler que la comparaison de différentes aires linguistiques et culturelles est au fondement de notre discipline dont la spécificité, en France, est de réserver un sort particulier à la littérature, ne serait-ce qu’en réfléchissant aux critères de « littérarité ».
Motion de la 10ème section du CNU contre la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR)
Conseil National des Universités
Motion de la 10ème section (Littératures Comparées)
contre la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR)
La 10ème section du CNU, consultée le 15 juin 2020, déclare son opposition au projet de la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) publiée le 07 juin 2020.
Elle constate que n’ont pas été prises en compte la plus grande part des multiples oppositions qui se sont exprimées dès la publication des pré-rapports.
Ce projet de loi introduit d’indéniables inéquités dans le traitement de la carrière et dans le recrutement des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs dans les Institutions de recherche et les Universités françaises. Il porte atteinte aux missions nationales du CNU en autorisant, sous couvert de l’excellence, une voie d’accès locale, par le biais de commissions ad hoc, aux postes de Professeures et Professeurs des Universités et Directeurs et Directrices de Recherche. Il fragilise le statut national des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs et met fin, à terme, aux procédures de recrutement nationales, seules garantes de l’équité et de l’excellence disciplinaire. Il introduit la précarisation dans le recrutement des enseignantes-chercheuses, des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des chercheuses aux grades de Professeures et Professeurs et de Directeurs et Directrices de Recherche. Il menace le statut de Maître de conférences.
Ce projet de loi porte atteinte à la liberté scientifique et académique en privilégiant la contractualisation de la recherche et l’embauche « sur objectifs ». Il minimise la part des recherches qui, de long terme et sans objets préconçus, sont à même de répondre à des situations de crise et à l’imprévisible.
Ce projet de loi fait porter la majeure partie des efforts budgétaires consentis sur des appels à projets, engageant des recherches de court terme. Il mène à la concentration des moyens sur un petit nombre d’unités de recherche et au renforcement d’une logique d’ingénierie scientifique qui entraînera la précarisation des personnels administratifs et des personnels scientifiques.
La 10ème section du CNU constate l’excellence des dossiers de candidature aux procédures de qualification et aux demandes de promotion. Elle déplore l’insuffisance du nombre de postes de Maîtres et Maîtresses de Conférences et de Professeures et Professeurs créés et ouverts dans les Universités, ainsi que l’insuffisance du nombre des promotions proposées au titre du contingent national, - promotions qui participent de la revalorisation du métier d’enseignant-chercheur et d’enseignante-chercheuse.
Elle demande que les efforts budgétaires annoncés soient consacrés prioritairement à la pérennisation de la recherche et au soutien financier des universités afin qu’elles créent des postes d’enseignantes-chercheuses et d’enseignants-chercheurs et ouvrent un avenir aux nombreux jeunes chercheurs et chercheuses précaires. Elle demande que soit augmenté de manière notable le nombre de promotions accessibles aux enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs titulaires au titre du contingent national En outre, elle demande que les Universités soient dotées de budgets pérennes suffisants pour augmenter le nombre de Congés pour Recherche et Conversion Thématique.
La 10ème section du CNU demande au ministère d’ouvrir un véritable dialogue avec la CP-CNU et de faire en sorte que toutes les candidates et tous les candidats à des postes de Professeures et Professeurs soient soumis aux procédures de qualification nationales, seules garantes d’une expertise disciplinaire, collégiale et équitable.
Enfin, au lendemain de la crise sanitaire aiguë liée à l’épidémie de COVID-19, la 10ème section s’inquiète des incitations à développer de manière pérenne et non plus exceptionnelle l’enseignement à distance en remplacement de l’enseignement présentiel. Tout en reconnaissant les mérites des formations développées spécifiquement à distance dans de nombreuses universités, elle tient à rappeler son attachement à l’enseignement en présence, avec un taux d’encadrement permettant un véritable suivi des étudiantes et des étudiants à tous les niveaux de la formation.