Agrégation
ARTICLE
*** A lire absolument et en toute priorité.
** Article ou ouvrage important sur la pièce.
* Analyse un thème ou un aspect souvent discuté de l’œuvre.
Éditions anglaises
-Timon of Athens, ed. H.J. Oliver, Londres, Methuen, (The Arden Shakespeare), 1959.
-Timon of Athens, ed. Karl Klein, Cambridge, Cambridge University Press, 2001.*
-Timon of Athens, ed. John Jowett, Oxford, Oxford University Press (Oxford World’s Classics), 2004.***
[Excellente édition qui comporte une longue et remarquable introduction de 164 pages. John Jowett analyse les principaux thèmes de Timon d’Ahtènes en les replaçant dans l’ensemble de l’œuvre shakespearienne, différenciant nettement au passage les scènes écrites par Shakespeare de celles écrites par Thomas Middleton. C’est la première fois que la collaboration de ces deux dramaturges, souvent évoquée comme une simple hypothèse, est présentée comme indiscutable, ce qui éclaire la pièce d’un jour nouveau. D’autre part, la pièce n’est plus divisée en actes et en scènes, comme c’est la règle, mais en un ensemble de 17 scènes successives.]
Traductions
- Carrière, Jean-Claude, Timon d’Athènes, adaptation française et préface, Paris, Centre international de création théâtrale, 1974.*
- Timon d’Athènes, trad. Victor Bourgy, in William Shakespeare. Œuvres complètes (Tragédies II), Paris, Robert Laffont, 1995.*
- Timon d’Athènes, trad. Jean-Michel Déprats, in Shakespeare. Tragédies, vol. II, Paris, Gallimard (éditions de la Pléiade), 2002.**
Critique
ADELMAN, Janet, Suffocating Mothers. Fantasies of Maternal Origins in Shakespeare’s Plays, Hamlet to The Tempest, New York et Londres, Routledge, 1992.***
(Chapitre 7 “Making Defect Perfection: Imagining Male Bounty in Timon of Athens and Antony and Cleopatra”, 165-94)
[L’auteur analyse le fantasme de Timon qui rêve de s’approprier la fertilité et les qualités nourricières du corps féminin.]
BACQUET, Paul, « Réflexions sur la technique dramatique de Shakespeare dans Timon d’Athènes » in Hommage à Shakespeare. Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, mai-juin 1965, 150-51.
BARATAUD, Christian, « La vie de Timon d’Athènes de Shakespeare : un festin de cannibales », RHR (Renaissance, Humanisme et Réforme), Montpellier, 1992, 67-97.
BONNARD, Georges, « Notes sur les sources de Timon d’Athènes », Etudes Anglaises 7 (1954), 59-69.
BRADBROOK, Muriel C., “Blackfriars: the Pageant of Timon of Athens”, in Shakespeare the Craftsman, Cambridge, Cambridge University Press, 1969, 144-67.
BROCKBANK, Philip, “ Jesus, Shakespeare and Marx : Timon of Athens and The Merchant of Venice : Parables for the City” in On Shakespeare, Oxford, Basil Blackwell, 1989, 3-29.**
[La saeva indignatio de Timon dépasse la pose du cynique et du misanthrope car elle est ici transcendée par une forme de nihilisme (« And nothing brings to me all things », V.1.188)].
CAMPBELL, Oscar J., Shakespeare’s Satire, Londres, Oxford University Press, 1943.
ELLIS-FERMOR, Una, “Timon of Athens: An Unfinished Play”, Review of English Studies, 18, 1942, 270-83.
[Développe l’idée, dont l’effet s’est révélé assez négatif sur la réputation de cette œuvre déjà mal aimée, selon laquelle Timon d’Athènes serait une pièce inachevée et fragmentaire. Les études critiques les plus récentes invalident ce point de vue en mettant plutôt en avant la collaboration entre Shakespeare et Middleton. Voir sur ce point les précisions apportées par John Jowett dans son introduction à l’édition Oxford].
FULTON, Robert C., “Timon, Cupid and the Amazons”, Shakespeare Studies, 9, 1976, 283-99.
[Etude du masque des Amazones dans la scène 2 de l’acte I].
GIRARD, René, Shakespeare, les feux de l’envie (Chapitre XX “Le désordre de vos contraires. Timon d’Athènes), Paris, Grasset, 1990, p. 217-19.
HUNTER, G.K., Dramatic Identities and Cultural Tradition. Studies in Shakespeare and his Contemporaries, Liverpool, Liverpool University Press, 1987.**
(Chapitre 10 : “Shakespeare’s Last Tragic Heroes”, 251-69).
[Range Timon d’Athènes aux côtés de Macbeth, Coriolan et Antoine et Cléopâtre, au sein de ce qu’il appelle « les pièces de l’exil » (p. 254)].
JACKSON, Ken, « One Wish or the Possibility of the Impossible: Derrida, the Gift, and God in Timon of Athens », Shakespeare Quarterly, Vol. 52, N° 1 (Printemps 2001), 34-66.*
[En dehors de considération philosophiques un peu confuses, l’article s’interroge à la fin sur les différences qui peuvent exister entre la misanthropie d’Apemantus et celle de Timon].
JONES-DAVIES, Marie-Thérèse, « L’or sur la scène élisabéthaine. Une aventure sociale » in Marie-Thérèse Jones-Davies ed., L’or au temps de la Renaissance, Paris, Les Belles Lettres, 1978, 49-59.
[Étudie la fonction métaphorique de l’or et de l’argent dans Timon d’Athènes à travers laquelle s’opposent deux conceptions du monde, la politique et la providentielle].
KNIGHT, George Wilson, “The Pilgrimage of Hate: An Essay on Timon of Athens”, in The Wheel of Fire, Londres, Methuen, 1972 (1ère ed. 1930), 207-39.
_____________________, Shakespeare’s Dramatic Challenge: On the Rise of Shakespeare’s Tragic Heroes, Londres, Croonhelm et New York, Barnes and Noble, 1977.
LANCASHIRE, Anne, « Timon of Athens: Shakespeare’s Dr Faustus », Shakespeare Quarterly, Vol. 21, N°1 (Hiver 1970), 35-44.*
[A l’instar de Faust, Timon refuse de revenir en arrière. Timon d’Athènes n’est pas une tragédie comme Hamlet ou King Lear car elle est fondé sur l’exemplum moral et la tradition médiévale du débat. Comme dans Dr Faustus, les femmes sont marginalisées dans Timon d’Athènes].
LAROQUE, François, Shakespeare et la fête, Paris, P.U.F., 1988, pp. 277-79.
[Dans Timon d’Athènes, Shakespeare oppose les deux pôles extrêmes de la fête et de l’anti-fête].
LEVIN, Harry, « Shakespeare’s Misanthrope », Shakespeare Survey 26 (1973), 89-94.
[Montre la difficulté que Shakespeare aurait eue à représenter sur scène les thèmes de la solitude et de la misanthropie].
MARIENSTRAS, Richard, « La représentation et l’interprétation du texte », « Timon d’Athènes de Shakespeare et sa mise en scène par Peter Brook » in Les voies de la création théâtrale 5, Denis Bablet et Jean Jacquot eds., Paris, éditions du Centre National de la Recherche Scientifique, 1977, 15-57.**
[Une des grandes études de la pièce en français à l’occasion de la mise en scène de la pièce par Peter Brook aux Bouffes du Nord].
_______________________, « Amitié et démesure dans Timon d’Athènes » in Dominique Goy-Blanquet ed., Shakespeare, la Renaissance et l’amitié, Amiens, Presses de l’Université d’Amiens, 1988, 271-86.*
MERCHANT, W.M., « Timon and the Conceit of Art », Shakespeare Quarterly, VI, 3, 1955, 249-57.
MIOLA, Robert, « Timon in Shakespeare’s Athens », Shakespeare Quarterly, Vol. 31, N° 1 (printemps 1980), 21-30.**
[Replace la pièce et ses principaux thèmes dans le contexte intellectuel et philosophique de l’Athènes antique].
MUIR, Kenneth, « Timon of Athens and the Cash Nexus », Modern Quarterly Miscellany 1 (1947), 57-76.
NUTTAL, Anthony D., Timon of Athens, Londres, Harvester Wheatsheaf, 1989.*
RIBEYROL, Wendy, « L’amitié à l’épreuve de l’argent » in Dominique Goy-Blanquet ed., Shakespeare, la Renaissance et l’amitié, Amiens, Presses de l’Université d’Amiens, 1988, 255-69.
RUSZKIEWICZ, John J., Timon of Athens: an Annotated Bibliography, New York, Garland, 1986.
SIBONY, Daniel, Avec Shakespeare. Eclats et passions en douze pièces, Paris, Grasset, 1988, 127-49.
[Etude psychanalytique qui met en avant l’interaction de la haine et de l’amour dans Timon d’Athènes].
SOELLNER, Rolf, Timon of Athens : Shakespeare’s Pessimistic Tragedy, Columbus, Ohio State University Press, 1979.**
[Replace la pièce au sein de la tradition intellectuelle du pessimisme et de la misanthropie dans l’Angleterre du début du XVIIe siècle. L’auteur revient sur les images et le concept de Fortuna, sur l’opposition entre la Nature et l’Art et insiste sur les maux inhérents à la société du temps (économiques en particulier). Timon d’Athènes est bien ici considéré comme une tragédie à part entière et non comme une pièce inachevée ou fragmentaire, contrairement aux affirmations d’Una Ellis-Fermor. Voir supra].
TRAMBLING, Jeremy, « Hating Man in Timon of Athens », Essays in Criticism 50 (2000), 145-68.
[L’auteur voit principalement dans la pièce une allégorie de l’ennui et de l’épuisement].
VENET, Gisèle, « L’argent et la caution de l’être » in Marie-Thérèse Jones Davies ed., Shakespeare et l’argent, Paris, Les Belles Lettres, 1993, 9-22.
WALKER, Lewis, « Timon of Athens and the Morality Tradition », Shakespeare Studies 12 (1979), 159-77.*
[Retrouve la plupart des grands schémas de la Moralité médiévale dans l’allégorie des cinq sens, le rôle pris par les conseillers (Apemantus), le thème de la folie et des Vices incarnés par les compatriotes de Timon. Voir aussi Anne Lancashire supra].
WALTERS, D. Douglas, « Shakespeare’s Timon of Athens and Catharsis », Upstart Crow 8 (1988), 93-105.
Mises en scène
BANU, Georges, « L’écriture spatiale de la mise en scène », « Timon d’Athènes de Shakespeare et sa mise en scène par Peter Brook, in Les voies de la création théâtrale 5, Denis Bablet et Jean Jacquot eds., Paris, éditions du Centre National de la Recherche Scientifique, 1977, 61-120.*
_____________, Peter Brook. De Timon d’Athènes à La tempête ou le metteur en scène et le cercle, Paris, Flammarion, 1991.*
JOWETT, John ed., Timon of Athens, Oxford, Oxford University Press (Oxford World’s Classics), 2004 (“The Man Hater and after” in Preface, 89-120).
[Analyse détaillée et très complète des mises en scène de la pièce au théâtre, en Angleterre comme aux Etats Unis et en France, ainsi qu’à la télévision (Jonathan Miller, BBC Series)].