La récente publication Centres et périphéries de la littérature mondiale (dir. Amaury Dehoux, 2018) ranime les discussions autour de la République mondiale des Lettres de Pascale Casanova et des travaux de Franco Moretti, David Damrosch, Gisèle Sapiro, Jean-Marc Moura, Walter D. Mignolo, N. Álavez Mendez, Genara Pulido, Inocência Mata, Helena Buescu et bien d’autres. Deux approches semblent se dessiner. L’une, globale et centralisatrice, l’autre qui privilégie le regard périphérique et relativise, en les contextualisant, les postulats universaux.
Les littératures romanes – tant sur le plan des interactions au sein de l’Europe que sur celui des anciens centres européens et des littératures émergentes ou constituées d’Afrique, des Amériques et des autres continents – représentent un terrain d’investigation particulièrement riche et varié. L’histoire, la langue et la culture ont en effet formé des conditions particulières pour chacune des zones culturelles et leurs parties constituantes – francophones, hispanophones, lusophones, italophones – et pour leurs interactions régionales.
La configuration du champ littéraire et les relations entre centres et périphéries obéissent à des dynamiques historiques : les processus d’autonomisation ou de ‘dépériphérisation’ peuvent être aussi réversibles, la centralité peut migrer d’un lieu à un autre. La périphérie, notamment là où elle se trouve à l’intersection de plusieurs centres, peut devenir source de nouvelles esthétiques et influencer les anciens centres en y imposant des valeurs inédites.
Le séminaire que nous proposons dans le cadre de l’alliance EDUC (thématique « Culture et héritage ») se veut un lieu d’échange autour de différents thèmes, problématiques et approches méthodologiques.