événement

Transposition comparatiste : des Messes musicales de {Requiem} à la scène et au poème
THÉÂTRE DU NORD-OUEST
13 rue du Faubourg-Montmartre 75009 Paris
métro Grands Boulevards

lundi 12 mai 2008

19 h salle Laborey
entrée 5 euros

Daniel ARANJO, UN REQUIEM EN FRANÇAIS

Mise en lecture Nathalie Hamel et Philippe Ariotti
Ce texte, inspiré au départ par le début du Requiem de Verdi, puis par beaucoup d'autres Requiem musicaux, paraphrase et élargit le texte liturgique de la messe des morts. On a déjà donné ici même, le 13 février 2007, successivement : Requiem, Kyrie, Graduel, Évangile, Libera, In Paradisum, Amen. On donnera cette fois l'intégralité de la section centrale des Messes de Requiem, tour à tour infernale, biblique et évangélique, bruyante et apaisée, le Dies iræ (successivement Dies iræ, Tuba mirum, Mors stupebit, Quid sum miser, Recordare, Qui Mariam, Et latronem, Confutatis, Lacrymosa, Judicandus, Amen)

Dies iræ

Jour de colère, en ce jour-là!
Jour de colère, en ces jours-là!
Jour de colère ce jour-là!
Déliant dans la cendre un siècle passé!
Sous la cendre couvrant un siècle à passer!
Couvrant sous le crachat le trône de la cendre!
Cendre à passer! Jour de colère!
Jour de colère, en ces jour-là!
Témoin David, et l'ultime des choses!
Jour de colère en ces jours-là!
Témoins David et la Sibylle!

Sous l'essieu des Soifs, pourquoi prier vos dieux?
Vain rite auprès de puits! La terre est-elle cri
Et la récolte, voix? O pères du Soleil!

Que de crainte à venir pour quel Juge à venir!

Que de crainte à venir, ô Jugement futur!
Tunique divisée au fil net de l'épée!
Tunique partagée au feu clair des épées!
Verdict, rumeur étrange aux tombes des régions!
Verbe ployant les cous sous la force du Trône!
Tunique séparée sur l'essence des choses!
Sentence, étrange chœur aux sépulcres du sang!

Tunique séparée sur les tempes du feu!

Résurrection des morts! Résurrection des corps!


Tuba mirum

Damnation du honni! Résurrection des corps!

Prodige
Du matin, trompette, étrange son!
Sépulcre des régions! Trompette, étrange son

(D'un souffle déliant la corde des prisons!)

Trompette
Eclatant d'hymnes au bruit de Midi!

(Et quelle main délie les portes du caveau,
Et quel souffle défait les liens du tombeau?)

Promesse, éclat du bronze aux membres réunis!

Alliance du souffle au sang chaud de sa bouche!

Alliance du souffle à l'âme qui naissait!

Nations
Et cités! Parturientes! Craignez

La
Sueur et la sanie par le pore du cuir!
Le
Squelette d'un astre au racloir du bestiau!
L'écho
Des vieilles pluies, et le chœur et le cri!

Et la
Naissance impie en couches de fléau!

Le bronze sue la foudre et s'embrase de pleurs!

Par le thrène et le voile, ô Jours, fêtez-nous tous ces jours!
Par le thrène et l'anneau et la taie et le rire de l'or!

(Chaque épaule soulève un Siècle de racines
Et se veine de marbre au socle de ce Bras!)


Mors stupebit

O

Stupeur de la fin! La Mort recule
Et fuit!

La Mort reculera: et la Nature aussi!

Qu'on produise le Livre!
Le livre où se montre l'écrit!
Qu'on dise l'hiéroglyphe des tables!
Le livre écrit sera produit!
Où tout est contenu!
Le livre où tout se lit!

Qu'on dise l'hiéroglyphe des sables!
(Qui se prononce auprès de la Justice!)
Qu'on dise auprès du roc!
(Et donc le Juge, quand Il siège,
Révèle toute marque!
Et donc le Juge, quand Il siège,
Aux grottes incise un jugement de feu!)

Tout ce qu'il cache apparaîtra!
(Or donc le Juge, sur son Trône,
Sculpte une épaule aux livres qu'Il épelle!)
Tout ce qu'ils cachent apparaîtra!
Qu'on lise auprès des rocs!
L'eau sans vengeance ne sourdra!
(Et donc le Juge, quand il siège,
En pleurs aux grottes fixe une statue de sel!)