parution
Spectres de Dostoïevski
Auteur : Nicolas Aude, Victoire Feuillebois et Karen Haddad (dir.)
Langue : fr
Éditeur : Classiques Garnier
Année de publication : 2024
Site web de référence : https://classiques-garnier.com/spectres-de-dostoievski.html
Des spectres présents chez l’écrivain aux traces qu’il a laissées dans la littérature mondiale, cet ouvrage se penche sur l’imaginaire et les représentations littéraires du fantôme chez Dostoïevski, afin de mieux comprendre la nature spécifique de sa réception transnationale.
Extrait
Sortis tout droit d’un passé qui ne passe pas, les fantômes manifestent que le présent porte encore le stigmate tenace d’un événement qui échappe au cours linéaire du temps et s’obstine à faire retour. Le spectre insaisissable vient parfois peser de tout le poids d’un remords inextinguible, rappeler constamment l’expérience violente qui a causé la disparition brutale d’un individu, pour mettre au jour une situation de « comble moral » ou pour mieux dresser le tableau d’une société déliquescente [...]
À l’heure où la Russie s’acharne à étendre ses frontières tout en s’isolant telle une forteresse de l’Europe tout entière, Dostoïevski traverse nos murs et nos rideaux de fer : ses fantômes nous rejoignent, ils aiment nous visiter car ils appartiennent aussi à notre ici et maintenant. S’intéresser au fantastique dostoïevskien et à la part spectrale qui entre dans sa relation aux textes et aux images, ce n’est donc pas se confiner à faire le portrait d’un homme tourmenté par ses propres fantômes, hanté par ses obsessions et travaillé par l’idée de la préservation ou de la restauration d’un idéal perdu : c’est aussi se donner la possibilité de réfléchir à ce qui fait de l’écrivain un des grands noms de la littérature mondiale, en soulignant que son appétence pour le retour des spectres lui a ouvert les caveaux de notre panthéon commun.
Extrait
Sortis tout droit d’un passé qui ne passe pas, les fantômes manifestent que le présent porte encore le stigmate tenace d’un événement qui échappe au cours linéaire du temps et s’obstine à faire retour. Le spectre insaisissable vient parfois peser de tout le poids d’un remords inextinguible, rappeler constamment l’expérience violente qui a causé la disparition brutale d’un individu, pour mettre au jour une situation de « comble moral » ou pour mieux dresser le tableau d’une société déliquescente [...]
À l’heure où la Russie s’acharne à étendre ses frontières tout en s’isolant telle une forteresse de l’Europe tout entière, Dostoïevski traverse nos murs et nos rideaux de fer : ses fantômes nous rejoignent, ils aiment nous visiter car ils appartiennent aussi à notre ici et maintenant. S’intéresser au fantastique dostoïevskien et à la part spectrale qui entre dans sa relation aux textes et aux images, ce n’est donc pas se confiner à faire le portrait d’un homme tourmenté par ses propres fantômes, hanté par ses obsessions et travaillé par l’idée de la préservation ou de la restauration d’un idéal perdu : c’est aussi se donner la possibilité de réfléchir à ce qui fait de l’écrivain un des grands noms de la littérature mondiale, en soulignant que son appétence pour le retour des spectres lui a ouvert les caveaux de notre panthéon commun.
Source de l'information : Nicolas Aude