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Soutenance de thèse – Penser la communauté dans la postmodernité. Polyphonies romanesques (Bolaño, Chamoiseau, Morrison, Pynchon, Ribeiro)
: 01/12/2023
: 01/12/2023


Chères et chers collègues,

J'ai le plaisir de vous annoncer que je soutiendrai ma thèse le vendredi 1er décembre 2023 à 13h30, à l'Université Grenoble-Alpes, en salle Médiat.

Titre : Penser la communauté dans la postmodernité. Polyphonies romanesques (Bolaño, Chamoiseau, Morrison, Pynchon, Ribeiro)

La soutenance est publique. Un lien Zoom sera mis en place pour celles et ceux qui souhaiteraient y assister à distance. Pour l'obtenir, vous pouvez m'écrire à l'adresse suivante : camille.thermes@gmail.com

Cette thèse a été menée sous la direction de Mme. Delphine Rumeau.

Le jury sera composé de :

Emmanuel Bouju (Professeur à l'Université Paris III)

Raul Caplan (Professeur à l'Université Grenoble-Alpes)

Henri Garric (Professeur à l'Université de Bourgogne)

Mme. Yolaine Parisot (Professeure à l'Université Paris-Est Créteil)

Mme. Delphine Rumeau (Professeure à l'Université Grenoble-Alpes)

Mme. Tiphaine Samoyault (Directrice d'études à l'EHESS)

 



Résumé de la thèse :


En même temps que l’émergence d’une « condition postmoderne » (Lyotard) affectait les cadres de production et de transmission du savoir à la fin du XXe siècle, s’est manifesté dans les sciences sociales un regain d’intérêt notoire pour la notion de communauté. Notre thèse montre que, dans ce contexte, le roman peut être un lieu privilégié pour penser des enjeux collectifs. L’hypothèse initiale va ainsi à l’encontre de deux tendances générales, l’une voyant dans la postmodernité un étiolement des liens entre esthétique et politique, l’autre proclamant que la notion de communauté est devenue obsolète à l’heure des sociétés industrielles et libérales. Elle suppose également de se détacher d’un certain mode de découpage de l’histoire littéraire qui, après Hegel, Bakhtine et Lukács, pense le roman comme le genre de la modernité et de l’individu, et l’épopée comme le genre de l’Antiquité et de la collectivité. L’étude montre la capacité du genre à problématiser, élaborer et projeter la communauté dans la postmodernité, mais constate aussi deux mouvements : une évolution de la notion même de communauté (envisagée ici en dialogue avec les travaux de Nancy, Esposito, Agamben et Lingis majoritairement), et une série de transformations touchant l’écriture romanesque aux prises avec les différentes crises révélées par la postmodernité. Du point de vue littéraire, ces évolutions sont visibles en particulier dans les réactualisations conjointes des genres épique et picaresque, dans un usage renouvelé de l’événement historique, dans une écriture polyphonique et une attention particulière accordée aux plurilinguismes. Ces éléments témoignent à nos yeux d’une intensification et d’une redéfinition inédite des liens entre esthétique et politique à la fin du XXe siècle. Nous percevons leurs échos dans une littérature plus contemporaine qui pose à nouveaux frais la question de la place de l’écrivain dans la cité.

: Camille Thermes