appel

Sociopétique de la baignade
: 05/12/2019
: Publication dans la Revue en ligne Sociopoétiques
Appel à textes pour le dossier du n°5 de la revue Sociopoétiques, à paraître en novembre-décembre 2020.

"Sociopoétique de la baignade"

Qu’elle soit représentée dans un contexte récréatif, hygiéniste, thérapeutique, cathartique ou sportif, la pratique de la baignade a été abondamment documentée, non seulement par les historiens mais aussi par l’art et la littérature, que l’on pense au Bassin de baignade d’Hubert Robert, aux Baigneurs et Baigneuses d’Honoré Daumier ou aux usagers de la piscine zurichoise dépeinte par l’écrivain Hugo Loetscher dans son roman de 1995, Saison.

Ce dossier thématique se propose de mettre l’accent sur l’écriture et la représentation de la baignade (en mer, en piscine, dans un établissement thermal...) comme témoignage de cette pratique culturelle et sociale à travers les époques. Les contributions pourront avec profit provenir d’aires culturelles et de champs d’études variés (littérature, études cinématographiques, histoire de l’art…).

Voici, à titre d’exemple, quelques aspects dont nous pensons qu’ils pourraient retenir l’attention des contributeurs :

  • les bains publics et la plage comme lieux et vecteurs de mixités (sociale, culturelle), comme c’est le cas dans le roman Aurélien de Louis Aragon ou dans le documentaire sud-africain de 2008 Sea point days.

  • bien que souvent associée à un moment de détente et de plaisir, la baignade peut aussi cristalliser et envenimer des tensions (familiales, amoureuses, amicales…) antérieures.

  • la baignade, le plus souvent rattachée à la saison estivale, a inspiré de nombreux créateurs de mode ainsi que des photographes, témoins de l’évolution des pratiques (corps bronzé, corps imberbe…).

  • impliquant la nudité au moins partielle du corps, la baignade, qui suppose de voir et d’être vu, est étroitement liée à la pudeur et se heurte parfois à des interdits moraux ou religieux.

  • la baignade interroge également les notions de désordre (fêtes, bains récréatifs) et de restauration de l’ordre, à travers les règlements et la figure du maître-nageur.

  • si la baignade peut être prétexte à des situations burlesques et cocasses, elle est aussi susceptible d’entraîner des événements tragiques dont peintres, cinéastes et écrivains ont souvent rendu compte (noyades, accidents, suicides...)

  • occasion idéale de laisser libre cours à son imaginaire, la baignade emmène souvent le nageur plus loin que les étroits couloirs de la piscine ou que la zone protégée que délimitent les bouées marines. La baignade permet ainsi de rompre avec le réel et le quotidien, ce que favorise la dualité de l’espace aquatique, partagé entre surface et profondeurs.

  • la baignade est certes un agent érotique, mais l’eau est aussi dans certains cas un élément matriciel et thérapeutique (d’un point de vue physiologique ou psychologique) qui confère à l’acte de se baigner une dimension consolatrice ou réparatrice.

  • dans certaines aires culturelles, au Japon ou en Corée, par exemple, la pratique du bain est une véritable institution sociale qui a inspiré de nombreuses représentations graphiques (estampes), photographiques et cinématographiques.

  • la baignade est souvent parée de vertus miraculeuses, comme en témoigne le mythe du « bain de jouvence », qui a inspiré les artistes à travers les âges, de Lucas Cranach à Ron Howard (Cocoon).


Afin de respecter la ligne éditoriale de notre revue, les textes devront impérativement présenter une orientation sociopoétique, telle que cette approche a été définie par Alain Montandon (http://sociopoetiques.univ-bpclermont.fr/mythes-contes-et-sociopoetique/sociopoetiques/sociopoetique)

Les propositions de texte doivent être inédites jusqu’au jour de la parution de la revue. Elles sont à adresser, pour le 05 décembre 2019, à Anne-Sophie Gomez (a-sophie.gomez@uca.fr). Après notification d’acceptation (vers le 10 décembre), les textes, d’une longueur d’environ 50 000 signes, devront ensuite être soumis pour le 15  février 2020 dernier délai.

Vous trouverez ici les normes de présentation de la revue Sociopoétiques : http://sociopoetiques.univ-bpclermont.fr/normes-aux-auteurs
: CELIS- Université Clermont auvergne (Anne-Sophie Gomez)