parution

Serpillières, mansardes et dominations. Femmes domestiques dans la littérature européenne
: Cécile Kovacshazy
: fr
: Cécile Kovacshazy
: Cécile Kovacshazy
: 9782406166733
: Classiques Garnier, Paris, 2024
: 2024 Classiques Garnier
: https://classiques-garnier.com/serpillieres-mansardes-et-dominations-femmes-domestiques-dans-la-litterature-europeenne.html
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la figure littéraire de la servante, très étudiée au théâtre, n’avait, avant le présent ouvrage, fait l’objet d’aucune étude comparatiste sur les périodes plus récentes et sur un corpus narratif. Pour cet essai, Cécile Kovacshazy a exploré plusieurs centaines de récits de toute l’Europe dans lesquels l’héroïne est une bonne ou une femme de ménage. Elle pose le constat que ce personnage féminin subalterne récurrent demeure stéréotypé et que, sous des apparences de fronde subversive, la pourvoyeuse de soins ne s’émancipe pas au fil du temps. Malgré certaines avancées sociales, les récits ancillaires demeurent conservateurs et objets des fantasmes et des pratiques les plus misogynes. Partageant une étroite intimité avec ses maîtres, la bonne incarne pour ces derniers l’abjection de l’altérité. Or les écrivains sont du côté des employeurs. En passant du théâtre au roman réaliste, la bonne est passée du rire aux larmes. Elle concentre une triple domination, de sexe, de race et de classe.

 

Surprising as it may seem, the literary figure of the maid, much studied in the theater, had not, until the present work, been the subject of any comparative study of more recent periods and on a narrative corpus. For this essay, Cécile Kovacshazy explored several hundred stories from all over Europe in which the heroine is a maid or housekeeper. She finds that this recurring subaltern female character remains stereotyped and that, under the guise of a subversive sling, the caretaker does not emancipate herself over time. Despite certain social advances, ancillary narratives remain conservative and the object of the most misogynistic fantasies and practices. Sharing a close intimacy with her masters, the maid embodies for the latter the abjection of otherness. But writers are on the employers' side. In the transition from theater to the realist novel, the maid has gone from laughter to tears. She is the embodiment of a triple domination: gender, class and race.

 
: Cécile Kovacshazy