appel
Représentations – Approches comparatistes et pluridisciplinaires (webinaire international)
Date de l'échéance : 30/08/2020
Lieu de l'événement : En ligne
Nom de l'organisateur : Association des Jeunes Chercheurs Comparatistes
Site web de référence : https://ctjc.wordpress.com/
Appel à communications – Webinaire international
Représentations – Approches comparatistes et pluridisciplinaires
Destinataires : étudiant.e.s en licence et master, doctorant.e.s, chercheurs.euses postdoctoraux.ales.
Argumentaire
Peu de mots connaissent une telle diversité d’acceptions que celui de représentation. Pourtant, quelle qu’en soit la forme – plurielle ou singulière – ou la discipline qui s’en saisit, la représentation procède invariablement d’une médiation.
Terme hautement polysémique, les représentations se figurent chez le sociologue Émile Durkheim à l’échelle sociale, celle des représentations collectives. Substrats du sens donnant au réel une signification le constituant en réalité propre à chaque groupe, les représentations agissent comme un cadre donnant sens à l’expérience, et s’enrichissant lui-même de cette dernière. Pour le dire autrement, elles « assure[nt] une relation entre deux systèmes d’objets réels ou mentaux renvoyant l’un à l’autre » (Vignaux, 1988, p.206). Elles sont à la fois perceptions et fruits mûrs du vécu et d’une mémoire collective, formes composées de l’expérience collective et forces génératrices d’actions et de réactions.
En science politique, on regarde la représentation davantage à l’aune de l’intermédiaire par lequel le pouvoir est exercé. En d’autres termes, la représentation se génère par le moyen de l’élection ou du tirage au sort (Sintomer, 2007), donnant au corps politique le moyen de son expression. De là provient la thématique si contemporaine de la « crise de la représentation » – thème de la somme comparatiste de Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif (1995) –, sujet éculé et pourtant inépuisable recouvrant le déficit de représentativité allégué des gouvernants quant à un sous-groupe constitutif de la population concernée : minorité politique, ethnique, religieuse, etc.
Les significations que lui donnent la littérature, les Arts et les Lettres ne sont pas si éloignées des deux précédentes. À partir de La Poétique d’Aristote, Erich Auerbach (1946) et Paul Ricœur (1983) ont traité de la mimèsis comme opération littéraire double, de représentation et d’interprétation de la réalité. En des termes plus généraux, la représentation se traduit tantôt par une abstraction d’un réel perçu – on parlera alors de la représentation d’un pays ou encore d’une époque chez tel auteur –, tantôt dans le rôle joué par un personnage incarnant des traits singuliers ou des formes d’agir. Cette confluence disciplinaire se manifeste d’ailleurs dans le recours à la métaphore théâtrale d’un Thomas Hobbes dans Le Léviathan, lorsqu’il fait face à cette question de la représentation (Dockès, 2003). Le droit, enfin, ne manque pas de faire usage du terme, d’en repenser parfois les contours. Ainsi de la fonction médiatrice du juge, des institutions plus largement, ou plus spécifiquement encore du mandataire dont la marge de manœuvre vis-à-vis du représenté peut varier grandement selon que son mandat relève du droit privé ou bien du droit public, ou que le mandat soit dit impératif ou bien représentatif.
Axes suggérés (non exhaustivement)
Règles du processus et fonctionnement
Cet appel à communication est ouvert jusqu’au 31 août, ou jusqu’à ce que les places ouvertes soient pourvues.
Représentations – Approches comparatistes et pluridisciplinaires
Destinataires : étudiant.e.s en licence et master, doctorant.e.s, chercheurs.euses postdoctoraux.ales.
Argumentaire
Peu de mots connaissent une telle diversité d’acceptions que celui de représentation. Pourtant, quelle qu’en soit la forme – plurielle ou singulière – ou la discipline qui s’en saisit, la représentation procède invariablement d’une médiation.
Terme hautement polysémique, les représentations se figurent chez le sociologue Émile Durkheim à l’échelle sociale, celle des représentations collectives. Substrats du sens donnant au réel une signification le constituant en réalité propre à chaque groupe, les représentations agissent comme un cadre donnant sens à l’expérience, et s’enrichissant lui-même de cette dernière. Pour le dire autrement, elles « assure[nt] une relation entre deux systèmes d’objets réels ou mentaux renvoyant l’un à l’autre » (Vignaux, 1988, p.206). Elles sont à la fois perceptions et fruits mûrs du vécu et d’une mémoire collective, formes composées de l’expérience collective et forces génératrices d’actions et de réactions.
En science politique, on regarde la représentation davantage à l’aune de l’intermédiaire par lequel le pouvoir est exercé. En d’autres termes, la représentation se génère par le moyen de l’élection ou du tirage au sort (Sintomer, 2007), donnant au corps politique le moyen de son expression. De là provient la thématique si contemporaine de la « crise de la représentation » – thème de la somme comparatiste de Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif (1995) –, sujet éculé et pourtant inépuisable recouvrant le déficit de représentativité allégué des gouvernants quant à un sous-groupe constitutif de la population concernée : minorité politique, ethnique, religieuse, etc.
Les significations que lui donnent la littérature, les Arts et les Lettres ne sont pas si éloignées des deux précédentes. À partir de La Poétique d’Aristote, Erich Auerbach (1946) et Paul Ricœur (1983) ont traité de la mimèsis comme opération littéraire double, de représentation et d’interprétation de la réalité. En des termes plus généraux, la représentation se traduit tantôt par une abstraction d’un réel perçu – on parlera alors de la représentation d’un pays ou encore d’une époque chez tel auteur –, tantôt dans le rôle joué par un personnage incarnant des traits singuliers ou des formes d’agir. Cette confluence disciplinaire se manifeste d’ailleurs dans le recours à la métaphore théâtrale d’un Thomas Hobbes dans Le Léviathan, lorsqu’il fait face à cette question de la représentation (Dockès, 2003). Le droit, enfin, ne manque pas de faire usage du terme, d’en repenser parfois les contours. Ainsi de la fonction médiatrice du juge, des institutions plus largement, ou plus spécifiquement encore du mandataire dont la marge de manœuvre vis-à-vis du représenté peut varier grandement selon que son mandat relève du droit privé ou bien du droit public, ou que le mandat soit dit impératif ou bien représentatif.
Axes suggérés (non exhaustivement)
- Images, imaginaires, figurations
- Mémoires, pratiques et lois mémorielles
- Écart entre réel et représentation
- Représentations factuelles et fictionnelles
- Sociologie de la représentation
- Relation représentant/représenté(s)
- « Crise de la représentation »
- Fonctions de la représentation et agentivité
- Représentation(s) et identité
- Représentation(s) et transparence
- Modalités de la représentation, élections, tirage au sort, référendum et démocratie directe
Règles du processus et fonctionnement
- Le webinaire est ouvert exclusivement aux « jeunes chercheurs.euses », compris comme étudiant.e.s en licence et master, doctorant.e.s et chercheurs.euses postdoctoraux.ales ; à toutes les disciplines des sciences humaines et sociales.
- Les propositions de communications doivent être transmises à l’adresse suivante : ajcc.ctjc2@gmail.com
- Elles doivent comporter un titre et un résumé (500 mots) consistant en la présentation générale du sujet (sur quoi travaillez-vous), l’énoncé des questions de recherche et hypothèses (que voulez-vous montrer), de la méthode employée (comment vous y prendrez-vous) ; enfin, la proposition doit s’inscrire dans une démarche comparatiste en justifiant des cas sélectionnés.
- La proposition devra être accompagnée de votre nom complet, de la ou des disciplines dans laquelle/lesquelles vous êtes inscrit.e ou diplômé.e, du nom de l’Université d’accueil et du laboratoire de rattachement, le cas échéant.
- Le webinaire se tiendra du 21 au 25 septembre, de 15h30 à 17h30 (heure de Paris-Bruxelles-Berne). Chaque jour se tiendra un panel de quatre personnes, avec une présidence et un discutant. En cas d’indisponibilité au cours de cette période, merci de nous en informer à l’adresse susmentionnée afin que l’équipe d’organisation puisse procéder aux ajustements nécessaires.
- Les propositions acceptées seront retenues en vue du numéro thématique des Cahiers Tocqueville des Jeunes Chercheurs et donneront lieu à des articles soumis à la révision par les pairs.
Cet appel à communication est ouvert jusqu’au 31 août, ou jusqu’à ce que les places ouvertes soient pourvues.
Source de l'information : Joëlle Légeret