événement
‘(Re)lectures écocritiques : lhistoire littéraire européenne à lépreuve de la question environnementale’, AàC revue Loxias
APPEL A CONTRIBUTIONS LOXIAS 52 (15 mars 2016)
"(Re)lectures écocritiques : lhistoire littéraire européenne à lépreuve de la question environnementale"
Sous la direction de Justine de Reyniès et Odile Gannier
Apparue aux États-Unis il y a une vingtaine dannées, lécocritique sinstalle aujourdhui dans le paysage des Humanités. Alors quoutre-Atlantique elle est en passe de devenir un pôle majeur des cultural et literary studies (à côté des études de genre ou des études postcoloniales), son rayonnement commence à sétendre en Europe, où se multiplient les initiatives témoignant de la volonté dinterroger le rôle joué par les langages artistique et littéraire dans la formation dune conscience écologique.
Lunité du terme ne doit pas dissimuler la pluralité des perspectives et des méthodes quil recouvre. Conçue comme branche des études culturelles ou de lanthropologie, lécocritique se borne à étudier le traitement des thèmes environnementaux dans les uvres littéraires, ainsi considérées comme simples reflets de préoccupations extra-littéraires (relevant de lécologie politique ou scientifique). Sa dimension ouvertement engagée sest parfois traduit par une approche pragmatique de la littérature : reposant dans les termes renouvelés dune éco-philosophie la question de lutilité morale et politique des uvres dimagination, des spécialistes comme William Rueckert ou Joseph Meeker se sont intéressés à leur capacité à former ou modifier les représentations que lhomme se fait de son rapport à la biosphère, et partant son attitude à légard de celle-ci ; dautres, comme Hubert Zapf, les envisagent comme une force de compensation et de régénération au sein de « lécosystème culturel ».
Sil propose un modèle fonctionnel de la littérature, ce dernier nen a pas moins souligné le risque dune vision étroitement didactique des uvres et la nécessité de prendre en compte leur spécificité médiale dans létude de leur rôle civilisateur. Des auteurs comme Nathalie Blanc rappellent ainsi le défi qui se pose à une écocritique revendiquant légitimement sa place au sein des études littéraires : celui de sinterroger sur « le travail écologique de lécriture littéraire », sur lélaboration ou la réélaboration du concept de nature au sein même de la langue et de limagination poétique.
Initialement circonscrite à un corpus anglo-saxon et axée sur les prémices romantiques dune pensée écologique, sur les représentations littéraires de la nature, en particulier dans le genre du nature writing, lenquête sest ensuite élargie, couvrant un vaste spectre de productions littéraires et culturelles et remontant le fil de lhistoire jusquaux sources de la civilisation occidentale. Revendiquée par les éditeurs de certains ouvrages collectifs (Laurence Coupe ; Karla Armbruster et Kathleen R. Wallace ; Richard Kerridge et Neil Sammells), cette extension du domaine dinvestigation entre dans la logique dune écocritique qui entend faire justice à ce qui appartient en propre à son objet détude pour sinscrire pleinement dans la discipline littéraire. En effet, réfléchir sur la capacité de limagination poétique à figurer et reconfigurer le concept culturel de « nature » demande quon sautorise à porter son regard au-delà (autour, mais aussi en amont) dune littérature ouvertement engagée dans la cause écologique, et en particulier vers les textes anciens, « classiques » ou méconnus.
Pourtant, cet examen rétrospectif nen est quà ses balbutiements. Comme le fait remarquer Timothy Clark, nul ne sest encore aventuré, par exemple, à « lire T. S. Eliot, Shakespeare ou Dante en relation avec les bouleversements que le réchauffement climatique entraîne dans la connaissance humaine ». De fait, le courant écocritique se montre encore réfractaire à lanalyse diachronique. Parmi les quelques tentatives faites dans ce sens, rares sont celles qui ont fait lobjet dun effort de systématisation. Les travaux sur la pastorale (depuis Leo Marx et Raymond Williams jusquà Terry Gifford) constituent une exception exemplaire puisque le souci de la longue durée et des continuités historiques, posant la nécessité de redéfinir le terme dans un sens qui lui confère une pertinence dans le monde présent, a permis de raccorder tout un pan de la production contemporaine, représentative de ce quon pourrait appeler la « post-pastorale », à une longue tradition issue de lAntiquité.
Lenjeu dune telle relecture est double. Il sagit dabord de mettre en perspective la crise environnementale, en montrant dans quelle mesure la littérature a contribué, ou résisté, à la formation dun paradigme intellectuel qui a rendu possible la domination technico-scientifique de la nature. Tâche qui engage à remonter aux origines des littératures vernaculaires européennes : faut-il rappeler que le « géocide » (Michel Deguy) en cours plonge ses racines dans le tournant épistémologique que constitue lapparition des sciences modernes tournant qui, comme la montré Vittorio Hösle, trouve lui-même ses fondements intellectuels dans la nouvelle conception de la nature qui sélabore au Moyen Âge ? Le volume projeté ne prédéfinit pas la valeur des résultats de cette enquête : tournée aussi bien vers les manifestations dune « écophilie » que celles dune « écophobie » (Simon Estok), elle peut être conçue comme anatomie de nos maux présents ou comme quête dexemples salutaires.
Mais il sagit également, par un retour réflexif, de sinterroger sur les remaniements que la mutation épistémologique contemporaine de lentrée dans lère anthropocène entraîne dans la pratique de lhistoire littéraire (que nous prenons ici au sens large, comme histoire de la littérature et du littéraire, mais aussi de la théorie poétique et de la critique). Sans doute celle-ci ne peut-elle se tenir à lécart de laggiornamento quimpose la faillite de modèles de pensées séculaires révélée par la destruction de lhabitat planétaire. Comme le suggèrent la richesse des perspectives ouvertes par les travaux ayant porté la question environnementale sur le terrain de laltérité historique, létude des littératures antérieures au XIXe siècle gagneraient à se saisir des problématiques propres aux green studies. Elle serait ainsi conduite à se demander quelle vision de lécoumène sous-tendent les cadres de pensée, les grilles danalyse et les concepts qui ont guidé, dans lhistoire de la littérature occidentale, la composition et linterprétation des uvres :
- Quelle place les formes et les genres traditionnels font-ils au thème de la biosphère et dans quelle mesure lui permettent-ils de sinscrire dans léconomie de luvre ? Son absence implique-t-elle nécessairement, du reste, quil reste extérieur aux signifiés du texte ? La prise de conscience dune dépendance de lhomme à légard de son environnement ne va pas sans reconfigurations dans léchelle des valeurs et des priorités : quels reclassements induit-elle dans les canons littéraires ou la hiérarchie des genres ? Sur le modèle des études pionnières de lécocritique qui ont uvré à la (ré)habilitation du genre américain du nature writing, on pourrait par exemple être amené à redécouvrir et reconsidérer la place, dans le panthéon des lettres, de tout un ensemble duvres non fictionnelles, anciennes ou plus récentes : bestiaires, poèmes géorgiques ou topographiques, « promenades », etc.
- Sil est vrai que les catégories héritées de la poétique aristotélicienne, qui place la représentation de laction humaine au cur de la mimèsis, sont de nature à favoriser une vision anthropocentriste, la littérature européenne offre-t-elle des exemples de fictions dramatiques ou narratives qui échappent à ce modèle ? On prêtera ainsi attention aux récits, aux drames qui placent la nature brute et inconsciente en position dagent, font entendre sa voix ou restituent son point de vue, ou qui rendent laction et la destinée humaines solidaire du devenir cosmique.
- On a souvent souligné le pouvoir de résistance (ou de compensation) qua représenté la vision poétique, fondée sur lusage du trope, face à dune conception cartésienne, mécaniste et instrumentaliste de la nature. En brouillant les frontières entre lanimé et linanimé, la métaphore transcenderait la scission entre le sujet et lobjet opérée par la science moderne. Dans quelle mesure la pensée analogique favorise-t-elle des modes de conscience différents de ceux imposée par la pensée technicienne ? Peut-on assigner une valeur cognitive ou heuristique à lanthropomorphisme issu de lactivité figurative de limagination : ouvre-t-il à laltérité du non-humain ou bien représente-t-il au contraire un obstacle à la compréhension de cette altérité ?
- La question de la figure rejoint celle de la référence et de linterprétation. Sur le modèle de quelques spécialistes de la première modernité (Simon Estok, Ken Hiltner), on pourrait sinterroger sur le type de lecture (allégorique ou littérale) quappellent les allusions à lenvironnement concret dans les formes de la pastorale, les genres tels que le conte, la fable, les voyages allégoriques, etc. Sont-elles exclusivement là, comme le veut la tradition critique, pour tenir lieu dautre chose ?
Cest à des questions de ce genre, et bien dautres, que médiévistes, spécialistes de la Renaissance ou de lâge classique sont donc invités à réfléchir : il sagira dexaminer, à partir de cas détude, les enjeux théoriques et méthodologiques dune reconsidération des uvres ou des traditions littéraires à la lumière des enjeux contemporains. Suivant une dynamique inverse, rétrospective celle-là, on pourra aborder une production plus récente, voire contemporaine, pour tenter de la situer dans la longue durée.
Voici une liste non exhaustive des thèmes et des axes détude qui pourront être explorés :
- Genres ou inspirations : lhéritage des Bucoliques et des Géorgiques, le poème de la nature et la poésie topographique, la littérature de voyage
- Mythes et motifs environnementaux : Arcadie, Eden, Prométhée, Pan, déluge, apocalypse, désert/wilderness, pollution, nature, Terre (et ses incarnations mythiques ou archétypales, de Gaïa à Dame-Nature), frontières entre lhumain et le non-humain et construction symbolique des espèces
- Catégories rhétoriques et poétiques : drame et récit, personnage, point de vue, voix, figures
- La constitution de la tradition littéraire : hiérarchie des genres, textes canoniques et uvres mineures
Indications pratiques
Ce numéro sera publié sur la page http://revel.unice.fr/loxias le 15 mars 2016.
Prière denvoyer vos propositions sous forme dun résumé dune demi-page et dun bref CV avant le 20 octobre 2015.
Adresser votre proposition conjointement à Justine de Reyniès et Odile Gannier
Les textes dont le principe sera retenu par le comité de lecture devront être envoyés pour le 15 janvier 2016 au plus tard, en respectant très scrupuleusement les indications aux auteurs http://revel.unice.fr/loxias/index.html ?id =2155 .
"(Re)lectures écocritiques : lhistoire littéraire européenne à lépreuve de la question environnementale"
Sous la direction de Justine de Reyniès et Odile Gannier
Apparue aux États-Unis il y a une vingtaine dannées, lécocritique sinstalle aujourdhui dans le paysage des Humanités. Alors quoutre-Atlantique elle est en passe de devenir un pôle majeur des cultural et literary studies (à côté des études de genre ou des études postcoloniales), son rayonnement commence à sétendre en Europe, où se multiplient les initiatives témoignant de la volonté dinterroger le rôle joué par les langages artistique et littéraire dans la formation dune conscience écologique.
Lunité du terme ne doit pas dissimuler la pluralité des perspectives et des méthodes quil recouvre. Conçue comme branche des études culturelles ou de lanthropologie, lécocritique se borne à étudier le traitement des thèmes environnementaux dans les uvres littéraires, ainsi considérées comme simples reflets de préoccupations extra-littéraires (relevant de lécologie politique ou scientifique). Sa dimension ouvertement engagée sest parfois traduit par une approche pragmatique de la littérature : reposant dans les termes renouvelés dune éco-philosophie la question de lutilité morale et politique des uvres dimagination, des spécialistes comme William Rueckert ou Joseph Meeker se sont intéressés à leur capacité à former ou modifier les représentations que lhomme se fait de son rapport à la biosphère, et partant son attitude à légard de celle-ci ; dautres, comme Hubert Zapf, les envisagent comme une force de compensation et de régénération au sein de « lécosystème culturel ».
Sil propose un modèle fonctionnel de la littérature, ce dernier nen a pas moins souligné le risque dune vision étroitement didactique des uvres et la nécessité de prendre en compte leur spécificité médiale dans létude de leur rôle civilisateur. Des auteurs comme Nathalie Blanc rappellent ainsi le défi qui se pose à une écocritique revendiquant légitimement sa place au sein des études littéraires : celui de sinterroger sur « le travail écologique de lécriture littéraire », sur lélaboration ou la réélaboration du concept de nature au sein même de la langue et de limagination poétique.
Initialement circonscrite à un corpus anglo-saxon et axée sur les prémices romantiques dune pensée écologique, sur les représentations littéraires de la nature, en particulier dans le genre du nature writing, lenquête sest ensuite élargie, couvrant un vaste spectre de productions littéraires et culturelles et remontant le fil de lhistoire jusquaux sources de la civilisation occidentale. Revendiquée par les éditeurs de certains ouvrages collectifs (Laurence Coupe ; Karla Armbruster et Kathleen R. Wallace ; Richard Kerridge et Neil Sammells), cette extension du domaine dinvestigation entre dans la logique dune écocritique qui entend faire justice à ce qui appartient en propre à son objet détude pour sinscrire pleinement dans la discipline littéraire. En effet, réfléchir sur la capacité de limagination poétique à figurer et reconfigurer le concept culturel de « nature » demande quon sautorise à porter son regard au-delà (autour, mais aussi en amont) dune littérature ouvertement engagée dans la cause écologique, et en particulier vers les textes anciens, « classiques » ou méconnus.
Pourtant, cet examen rétrospectif nen est quà ses balbutiements. Comme le fait remarquer Timothy Clark, nul ne sest encore aventuré, par exemple, à « lire T. S. Eliot, Shakespeare ou Dante en relation avec les bouleversements que le réchauffement climatique entraîne dans la connaissance humaine ». De fait, le courant écocritique se montre encore réfractaire à lanalyse diachronique. Parmi les quelques tentatives faites dans ce sens, rares sont celles qui ont fait lobjet dun effort de systématisation. Les travaux sur la pastorale (depuis Leo Marx et Raymond Williams jusquà Terry Gifford) constituent une exception exemplaire puisque le souci de la longue durée et des continuités historiques, posant la nécessité de redéfinir le terme dans un sens qui lui confère une pertinence dans le monde présent, a permis de raccorder tout un pan de la production contemporaine, représentative de ce quon pourrait appeler la « post-pastorale », à une longue tradition issue de lAntiquité.
Lenjeu dune telle relecture est double. Il sagit dabord de mettre en perspective la crise environnementale, en montrant dans quelle mesure la littérature a contribué, ou résisté, à la formation dun paradigme intellectuel qui a rendu possible la domination technico-scientifique de la nature. Tâche qui engage à remonter aux origines des littératures vernaculaires européennes : faut-il rappeler que le « géocide » (Michel Deguy) en cours plonge ses racines dans le tournant épistémologique que constitue lapparition des sciences modernes tournant qui, comme la montré Vittorio Hösle, trouve lui-même ses fondements intellectuels dans la nouvelle conception de la nature qui sélabore au Moyen Âge ? Le volume projeté ne prédéfinit pas la valeur des résultats de cette enquête : tournée aussi bien vers les manifestations dune « écophilie » que celles dune « écophobie » (Simon Estok), elle peut être conçue comme anatomie de nos maux présents ou comme quête dexemples salutaires.
Mais il sagit également, par un retour réflexif, de sinterroger sur les remaniements que la mutation épistémologique contemporaine de lentrée dans lère anthropocène entraîne dans la pratique de lhistoire littéraire (que nous prenons ici au sens large, comme histoire de la littérature et du littéraire, mais aussi de la théorie poétique et de la critique). Sans doute celle-ci ne peut-elle se tenir à lécart de laggiornamento quimpose la faillite de modèles de pensées séculaires révélée par la destruction de lhabitat planétaire. Comme le suggèrent la richesse des perspectives ouvertes par les travaux ayant porté la question environnementale sur le terrain de laltérité historique, létude des littératures antérieures au XIXe siècle gagneraient à se saisir des problématiques propres aux green studies. Elle serait ainsi conduite à se demander quelle vision de lécoumène sous-tendent les cadres de pensée, les grilles danalyse et les concepts qui ont guidé, dans lhistoire de la littérature occidentale, la composition et linterprétation des uvres :
- Quelle place les formes et les genres traditionnels font-ils au thème de la biosphère et dans quelle mesure lui permettent-ils de sinscrire dans léconomie de luvre ? Son absence implique-t-elle nécessairement, du reste, quil reste extérieur aux signifiés du texte ? La prise de conscience dune dépendance de lhomme à légard de son environnement ne va pas sans reconfigurations dans léchelle des valeurs et des priorités : quels reclassements induit-elle dans les canons littéraires ou la hiérarchie des genres ? Sur le modèle des études pionnières de lécocritique qui ont uvré à la (ré)habilitation du genre américain du nature writing, on pourrait par exemple être amené à redécouvrir et reconsidérer la place, dans le panthéon des lettres, de tout un ensemble duvres non fictionnelles, anciennes ou plus récentes : bestiaires, poèmes géorgiques ou topographiques, « promenades », etc.
- Sil est vrai que les catégories héritées de la poétique aristotélicienne, qui place la représentation de laction humaine au cur de la mimèsis, sont de nature à favoriser une vision anthropocentriste, la littérature européenne offre-t-elle des exemples de fictions dramatiques ou narratives qui échappent à ce modèle ? On prêtera ainsi attention aux récits, aux drames qui placent la nature brute et inconsciente en position dagent, font entendre sa voix ou restituent son point de vue, ou qui rendent laction et la destinée humaines solidaire du devenir cosmique.
- On a souvent souligné le pouvoir de résistance (ou de compensation) qua représenté la vision poétique, fondée sur lusage du trope, face à dune conception cartésienne, mécaniste et instrumentaliste de la nature. En brouillant les frontières entre lanimé et linanimé, la métaphore transcenderait la scission entre le sujet et lobjet opérée par la science moderne. Dans quelle mesure la pensée analogique favorise-t-elle des modes de conscience différents de ceux imposée par la pensée technicienne ? Peut-on assigner une valeur cognitive ou heuristique à lanthropomorphisme issu de lactivité figurative de limagination : ouvre-t-il à laltérité du non-humain ou bien représente-t-il au contraire un obstacle à la compréhension de cette altérité ?
- La question de la figure rejoint celle de la référence et de linterprétation. Sur le modèle de quelques spécialistes de la première modernité (Simon Estok, Ken Hiltner), on pourrait sinterroger sur le type de lecture (allégorique ou littérale) quappellent les allusions à lenvironnement concret dans les formes de la pastorale, les genres tels que le conte, la fable, les voyages allégoriques, etc. Sont-elles exclusivement là, comme le veut la tradition critique, pour tenir lieu dautre chose ?
Cest à des questions de ce genre, et bien dautres, que médiévistes, spécialistes de la Renaissance ou de lâge classique sont donc invités à réfléchir : il sagira dexaminer, à partir de cas détude, les enjeux théoriques et méthodologiques dune reconsidération des uvres ou des traditions littéraires à la lumière des enjeux contemporains. Suivant une dynamique inverse, rétrospective celle-là, on pourra aborder une production plus récente, voire contemporaine, pour tenter de la situer dans la longue durée.
Voici une liste non exhaustive des thèmes et des axes détude qui pourront être explorés :
- Genres ou inspirations : lhéritage des Bucoliques et des Géorgiques, le poème de la nature et la poésie topographique, la littérature de voyage
- Mythes et motifs environnementaux : Arcadie, Eden, Prométhée, Pan, déluge, apocalypse, désert/wilderness, pollution, nature, Terre (et ses incarnations mythiques ou archétypales, de Gaïa à Dame-Nature), frontières entre lhumain et le non-humain et construction symbolique des espèces
- Catégories rhétoriques et poétiques : drame et récit, personnage, point de vue, voix, figures
- La constitution de la tradition littéraire : hiérarchie des genres, textes canoniques et uvres mineures
Indications pratiques
Ce numéro sera publié sur la page http://revel.unice.fr/loxias le 15 mars 2016.
Prière denvoyer vos propositions sous forme dun résumé dune demi-page et dun bref CV avant le 20 octobre 2015.
Adresser votre proposition conjointement à Justine de Reyniès
Les textes dont le principe sera retenu par le comité de lecture devront être envoyés pour le 15 janvier 2016 au plus tard, en respectant très scrupuleusement les indications aux auteurs http://revel.unice.fr/loxias/index.html ?id =2155 .