Ce nouvel ouvrage de Michel Arouimi concerne moins la poétique des films d’horreur que leur vocation poétique, fondée sur leur capacité, qui est celle des vrais poèmes, à exprimer dans une forme synthétique l’état du monde présent et son devenir. Ces œuvres filmiques, dont les qualités ne sont pourtant pas reconnues comme telles par maints cinéphiles, méritent une lecture scrupuleuse, attentive au scénario comme au vocabulaire plastique qui lui est adapté.

Cet ouvrage aurait pu s’appeler : « Le conte de fée des films d’horreur », puisqu’il ambitionne d’offrir aux yeux du lecteur le diamant que recouvre la noirceur de ces films, tous récents. Autrement dit les intuitions lumineuses qui rejoignent celles d’un René Girard sur le danger que fait courir à notre monde le projet d’une société trop unifiée. Ces films illustrent les effets délétères d’une abolition des différences dont la cause même, cernée par Girard, se voit représentée dans l’imago paternelle problématique, commune aux films commentés dans cet ouvrage illustré.

 

 

Michel Arouimi est maître de conférences en littérature comparée à l’Université du Littoral. Ses recherches, illustrées par de nombreux ouvrages, concernent le rapport de l’art et du sacré, dans les œuvres d’écrivains de diverses époques, mais encore dans la culture de masse.