appel
Les propositions de communication pourront suivre les axes de recherche suivants :
Les modalités de représentation du féminin :
- Il s’agit d’interroger le rapport qu’entretient l’éloge avec l’amplification de son objet. Quels rôles et conséquences attribuer à l’exagération laudative ? Textuellement sensible par le moyen de l’exclamation, l’hyperbole, l’anaphore, la répétition, l’usage du superlatif, etc., cette amplification permet-elle de rendre hommage à un objet de discours ou conduit-elle au contraire à son effacement? Dans ce dernier cas, quel serait donc le réel contenu de l’exclamation laudative ?
- Il s’agit d’interroger le statut de l’objet du discours : étymologiquement ob-jectum (ce qui est jeté devant), il est entièrement assumé par une énonciation évaluatrice. Qu’indiquent la description, la comparaison, la gradation, la présentation totale ou partielle (le blason), etc. quant à la composition de l’objet envisagé ? L’exaltation poétique indique-t-elle une volonté de saisir entièrement l’objet par le discours, dans une sorte de possession violente ?
- Quelle présentation du féminin permet le fétichisme de l’écriture, toujours partielle, d’un blason ?
- Il est aussi possible d’examiner la charge pathique de l’exaltation encomiastique, souvent lyrique. Est-il nécessaire d’exposer un entraînement affectif pour établir la singularité ou la supériorité d’un objet ? En quoi l’affect est-il garant d’authenticité poétique ? Est-il possible d’envisager une autre impulsion à partir de laquelle se déploierait le chant laudatif ? Quel rapport entre la charge pathique du chant et l’objet du discours ? Il serait ici intéressant de confronter l’apport de la philosophie des affects de l’époque au texte étudié.
Les présupposés esthétiques/ épistémologiques/ philosophiques de l’éloge :
- Quels sont les idéaux (esthétiques, moraux, religieux…) qui transparaissent dans la restitution du féminin ? Chaque éloge suppose en effet une échelle de valeurs, une hiérarchisation qui justifie la mise en avant de l’objet chanté. Quelles sont les valeurs mises en avant dans la composition du féminin ? Ces valeurs recoupent-elles les conventions esthétiques/ sociales de l’époque ?
- Le poème offre-t-il une illustration du canon de beauté de l’époque ? Si oui, quelle relation entre l’éloge du particulier et l’idée, générale, du canon de beauté ?
- L’éloge se contente-il de reprendre des valeurs philosophiquement et socialement établies ou comporte-t-il une charge argumentative, voire subversive ?
L’éloge en rapport avec la construction du genre :
- Comment comprendre la relation entre l’éloge et le blâme (le féminin étant longtemps conçu comme une altérité terrifiante voire méprisée ?) En quoi l’exaltation est-elle libération de la sensualité féminine ou, au contraire, symptôme de sa réduction?
- Quelle place pour l’éloge du « féminin » dans nos sociétés contemporaines, soucieuses de déconstruire le genre ?
L’éloge, fabrique du désir :
- Quel éclairage peut-on tirer de la pratique encomiastique quant au mécanisme du désir ?
- Peut-on parler d’un voyeurisme, d’un fétichisme ou d’un exhibitionnisme laudatif ?
- À qui s’adresse l’éloge érotique ? En quoi une telle écriture peut-elle contribuer à la fabrique, à la subversion ou à la reproduction d’un fantasme ?
Les propositions sont ouvertes à toutes traditions poétiques, sans restriction quant à l’époque/ langue.Les propositions de communications devront être envoyées avant le 15 avril 2020,par mail à l’adresse suivante : elogecolloque2020@gmail.com et devront comporter un titre, un résumé ainsi qu'une courte biographie (affiliation universitaire, domaine de recherche). Les communications durent 25 minutes, en français ou en anglais. Elles feront l’objet d’une publication.