soutenance
La migration en héritage : travail du deuil et de l’écriture dans l’oeuvre d’Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri et Igiaba Scego
Lieu de l'événement : Université de Montréal
Date de soutenance : 06/09/2024
Valentina Pancaldi soutiendra sa thèse le vendredi 6 septembre 2024 à 9h00, à l'Université de Montréal (Salle C- 1017-11, Carrefour des arts et des sciences, Pavillon Lionel-Groulx) :
La migration en héritage : travail du deuil et de l’écriture dans l’oeuvre d’Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri et Igiaba Scego
Cotutelle Université Sorbonne Nouvelle - Université de Montréal.
Le jury sera composé de :
Terry Cochran, Université de Montréal – Président rapporteur
Simon Harel, Université de Montréal – Directeur de recherche
Claudine Le Blanc, Université Sorbonne Nouvelle – Directrice de recherche
Catherine Khordoc, Carleton University – Évaluatrice externe
Crystel Pinçonnat, Université d’Aix-Marseille – Évaluatrice externe
Anne Isabelle François, Université Sorbonne Nouvelle – Membre du jury
Résumé de la thèse :
Cette thèse explore en profondeur la transmission générationnelle du deuil migratoire et la négociation complexe d’un tel héritage dans les oeuvres littéraires des auteurs de la deuxième génération, un aspect crucial dans le domaine des études sur la migration. Ces auteurs, ici désignés comme la « génération d’après » l’événement migratoire, offrent une perspective unique pour comprendre les dynamiques complexes du deuil migratoire.
Nous émettons l’hypothèse que les écrivains de la deuxième génération héritent de la perte parentale de l’univers ancestral et qu’ils travaillent leur propre deuil à travers l’écriture.
En s’appuyant sur les théories de la migration (Grinberg, Moro), du deuil et de sa transmission (Freud, Abraham et Torok), de l’imaginaire diasporique (Mishra) ainsi que sur les concepts de l’héritage (Kaës, Sibony), cette étude propose une perspective d’étude innovante pour ces textes. À travers une pratique de lecture au plus près des textes sélectionnés, nous analysons la manière dont Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri et Igiaba Scego procèdent à une figuration de leur blessure originelle, rejouent leur deuil et textualisent leurs expériences d’héritiers de la migration dans leurs oeuvres. Plus précisément, notre thèse avance que le travail de l’écriture fonctionne comme un travail de deuil, d’interprétation et de réaffirmation (Derrida) de l’héritage négatif.
Après avoir mis en dialogue les concepts pivots et les outils théoriques qui accompagneront notre réflexion, nous étudierons comment le récit familial et intergénérationnel s’avère une stratégie de symbolisation et d’objectivation de la « perte fantôme » de l’univers ancestral. Ce terme fait référence au sentiment de perte insaisissable mais profondément ressentie ainsi qu’au désir et à la nostalgie d’un monde révolu, transmis des migrants de la première génération à leurs descendants.
Enfin, nous explorons l’aspect linguistique et unique des oeuvres de D’Alfonso, Lahiri et Scego, une caractéristique qui les distingue et ajoute une couche de profondeur à notre compréhension. Cet aspect, que nous nommons la « dismatrie linguistique », fait référence à un imaginaire translingue structuré par la perte et le deuil de la langue maternelle. C’est un trait caractéristique de ces auteurs et de leur écriture qui enrichit notre exploration de leurs oeuvres.
La migration en héritage : travail du deuil et de l’écriture dans l’oeuvre d’Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri et Igiaba Scego
Cotutelle Université Sorbonne Nouvelle - Université de Montréal.
Le jury sera composé de :
Terry Cochran, Université de Montréal – Président rapporteur
Simon Harel, Université de Montréal – Directeur de recherche
Claudine Le Blanc, Université Sorbonne Nouvelle – Directrice de recherche
Catherine Khordoc, Carleton University – Évaluatrice externe
Crystel Pinçonnat, Université d’Aix-Marseille – Évaluatrice externe
Anne Isabelle François, Université Sorbonne Nouvelle – Membre du jury
Résumé de la thèse :
Cette thèse explore en profondeur la transmission générationnelle du deuil migratoire et la négociation complexe d’un tel héritage dans les oeuvres littéraires des auteurs de la deuxième génération, un aspect crucial dans le domaine des études sur la migration. Ces auteurs, ici désignés comme la « génération d’après » l’événement migratoire, offrent une perspective unique pour comprendre les dynamiques complexes du deuil migratoire.
Nous émettons l’hypothèse que les écrivains de la deuxième génération héritent de la perte parentale de l’univers ancestral et qu’ils travaillent leur propre deuil à travers l’écriture.
En s’appuyant sur les théories de la migration (Grinberg, Moro), du deuil et de sa transmission (Freud, Abraham et Torok), de l’imaginaire diasporique (Mishra) ainsi que sur les concepts de l’héritage (Kaës, Sibony), cette étude propose une perspective d’étude innovante pour ces textes. À travers une pratique de lecture au plus près des textes sélectionnés, nous analysons la manière dont Antonio D’Alfonso, Jhumpa Lahiri et Igiaba Scego procèdent à une figuration de leur blessure originelle, rejouent leur deuil et textualisent leurs expériences d’héritiers de la migration dans leurs oeuvres. Plus précisément, notre thèse avance que le travail de l’écriture fonctionne comme un travail de deuil, d’interprétation et de réaffirmation (Derrida) de l’héritage négatif.
Après avoir mis en dialogue les concepts pivots et les outils théoriques qui accompagneront notre réflexion, nous étudierons comment le récit familial et intergénérationnel s’avère une stratégie de symbolisation et d’objectivation de la « perte fantôme » de l’univers ancestral. Ce terme fait référence au sentiment de perte insaisissable mais profondément ressentie ainsi qu’au désir et à la nostalgie d’un monde révolu, transmis des migrants de la première génération à leurs descendants.
Enfin, nous explorons l’aspect linguistique et unique des oeuvres de D’Alfonso, Lahiri et Scego, une caractéristique qui les distingue et ajoute une couche de profondeur à notre compréhension. Cet aspect, que nous nommons la « dismatrie linguistique », fait référence à un imaginaire translingue structuré par la perte et le deuil de la langue maternelle. C’est un trait caractéristique de ces auteurs et de leur écriture qui enrichit notre exploration de leurs oeuvres.
Source de l'information : Valentina PANCALDI