événement

Journée d’études normande des doctorant·e·s de la SFLGC – Penser l’oubli en littérature comparée
: 27/03/2024
: Université de Caen Normandie
Date d’échéance : 16 février 2024

Lieu de l’évènement : Université de Caen Normandie

Responsables scientifiques : Oriane Chevalier, Paolo Dias Fernandes, Daphné Le Digarcher Doublet, Florine Lemarchand, Nina Roussel et Lucie Tamboise.

 

Appel à communications


Journée d’études normande des doctorant·e·s de la SFLGC


Penser l’oubli en littérature comparée


Avec le soutien des laboratoires LASLAR (Caen), CÉRÉdI (Rouen) et CELIS (Clermont-Ferrand)


 

Le mercredi 27 mars 2024, se tiendra à l’Université de Caen Normandie la deuxième rencontre des doctorant·e·s de la SFLGC, regroupant des jeunes comparatistes de Caen, de Rouen, du Havre et du Mans pour penser l’oubli en littérature comparée. L’oubli se définit comme l’absence ou la disparition de souvenirs dans la mémoire : il peut donc être défini à la fois comme résultat et comme processus. Dans le prolongement de la journée d’étude « Laissé·e·s-pour-compte et minores : penser l’oubli en études littéraires » qui s’est tenue à Montréal en mai 2022, cette rencontre se propose d’appréhender l’oubli à l’angle de la littérature comparée. Cette approche comparatiste vise moins à questionner la lutte contre l’oubli qu’à sonder et confronter les différentes formes de l’oubli ainsi que ses modes d’expression. Cette réflexion s’articulera à travers trois axes : le premier s’intéressera à l’oubli dans son rapport avec l’archive et la matérialité de l’œuvre, le deuxième visera à conjuguer la notion d’oubli avec celle d’invisibilisation, tandis que le dernier interrogera la façon dont se manifeste la présence de l’oubli.

 

Axe 1 : Oubli, supports et archives

La très grande majorité des textes littéraires finiront oubliés. Au regard de l’ensemble de la production, seul un petit nombre d'œuvres demeurent dans les mémoires, ou tout simplement lues. Les autres seront plongées dans un oubli qui peut être volontaire (c’est le cas pour un certain nombre de textes de Franz Kafka, détruits à sa demande) ou non (la majorité des textes antiques, qui ne sont pas parvenus jusqu’à nous), causé par une destruction matérielle ou bien un phénomène d’occultation (ainsi la version originale de La Petite sirène d’Andersen, qui connut un grand succès à sa sortie, et disponible pour qui voudra bien se donner la peine de la lire, est-elle aujourd’hui largement oubliée au profit des adaptations édulcorées des studios Disney qui imprègnent désormais notre mémoire collective). La conservation du texte est bien entendu nécessaire pour sa préservation, mais elle ne suffit pas à elle seule. On peut également noter que cette conservation ne prend souvent en compte qu’une seule partie de la vie et de la création d’une même œuvre, au détriment des brouillons ou versions alternatives. Toutefois, cette tradition « d’élagage » des travaux est différente selon les domaines artistiques, et ainsi une étude comparée entre deux arts peut permettre de rejoindre les morceaux épars de l’œuvre d’un même auteur (par exemple, les écrits scénaristiques d’un écrivain, ou les écrits littéraires d’un cinéaste).

L’ouverture de la littérature comparée à des questions d’intermédialité permet par ailleurs d’étudier et de confronter ces dynamiques au sein de différents supports esthétiques et langages artistiques, et d’envisager la spécificité de leurs rapports au temps, à la trace et à l’effacement. Par exemple, le numérique, envisagé comme matière littéraire aliénante[1], incarne tout à fait la tension entre oubli et mémoire. Soulevons ainsi la question d’une bibliothèque mondiale voire mondialisée proposée par l’association web / numérique, phénomène à la double implication contradictoire : les œuvres numériques et numérisées portent dans leur nouvelle essence la marque d’une immortalité fragile. La facilité du partage est nuancée par la multitude des contenus, la disponibilité en tous lieux soulève la question de l’accès incertain dans le temps. Plus encore, le récent engouement pour les intelligences artificielles nous invite à questionner les mémoires artificielles, corpus de référence pour les outils tels que ChatGPT, comme mémoires partielles. Cette partialité implique alors nécessairement l’oubli de tout un pan de contenus et de littératures. Les tentatives ultra-contemporaines de littératures numériques seraient-elles fondamentalement marquées par l’absence de mémoire ?

 

Axe 2 : Oubli et réception : l’invisibilisation de l’artiste

La propension d’un texte à tomber dans l’oubli est intrinsèquement liée à son intégration ou non au sein de la tradition littéraire, qui définit un corpus d'œuvres à transmettre. Or, selon Jauss, « Toute tradition implique une sélection, une appropriation de l'art du passé au prix d'un oubli[2] ». Cette sélection est sujette à différents biais liés à l’origine, au genre, à l’orientation sexuelle, au handicap, ou tout autre facteur de discrimination, et se révèle politique dans ses formes d’exclusions.

Force est par exemple de constater que les rares auteurs africains qui reçoivent le Nobel de littérature écrivent dans une langue occidentale. Ainsi, le plus récent d’entre eux (2021), le tanzanien Abdulrazak Gurnah, écrit en anglais et vit au Royaume-Uni. Qui sait que la première figure d’auteur était en fait une autrice ? Car il ne s’agit non pas du canonique Homère, mais d’une princesse sumérienne, Enheduanna. La critique a ainsi clairement établi une « prédisposition défavorable » à l’égard des autrices dans les processus de constitution du canon[3]. Traductrices, éditrices, médiatrices culturelles, agentes littéraires sont d’autant plus invisibilisées que leur rôle est jugé mineur, secondaire, face à celui de l’auctorialité. Même si le colloque international des « Ambassadrices de la République mondiale des lettres », qui s’est tenu à l’ENS de Lyon les 19 et 20 octobre 2023, a permis de visibiliser certaines de ces passeuses culturelles, encore beaucoup d’entre elles demeurent oubliées. Dès lors, l’approche comparatiste permettra d’interroger l’oscillation permanente entre présence et absence, visible et invisible, qui touche les créatrices et médiatrices de diverses ères culturelles.

Cet oubli peut ainsi être pensé comme une violence faite aux minorités qu’il faut s’efforcer de réparer. C’est la tâche à laquelle s’efforcent différents critiques issus des Cultural Studies, qui cherchent à exhumer des auteurs et des textes oubliés, comme pour finalement donner raison à Sappho, illustre poétesse de l’antiquité dont l’œuvre est aujourd’hui presque intégralement perdue : « plus tard encore quelqu’un se souviendra de nous[4] ».

Ces questionnements peuvent également s’appliquer à nos choix d’objets d’étude, en tant que jeunes chercheuses et chercheurs. Certains continuent à approfondir la connaissance autour de sujets déjà balisés, permettant ainsi d’affiner et d'actualiser la recherche autour d’objets d’études fondamentaux pour nos mémoires collectives, qui semblent aussi riches qu’inépuisables, alors que d’autres s’attachent à exhumer des objets d’étude oubliés. Ce choix peut être guidé par un goût personnel, mais également par des raisons pratiques. Il soulève en tout cas des questions aussi bien éthiques que méthodologiques : doit-on s’attarder sur tel texte oublié ? Selon quels critères sélectionner ces objets d’études, et avec quels outils les aborder ? La littérature comparée se prête particulièrement à ce travail d’exhumation, nous invitant à construire une comparaison différentielle susceptible d’abolir la hiérarchie entre texte canonique et œuvre oubliée.

 

Axe 3 : Présence et manifestations de l’oubli : ce que l’oubli fait à l’œuvre

Envisagé comme processus ou comme résultat, l’oubli se définit négativement comme un manque, un défaut de mémoire ou une absence de souvenir. Comment alors le représenter, c’est-à-dire le rendre présent dans le texte, sur scène, à l’écran ou sur la toile ? Quelles formes d’existence les artistes lui confèrent-ils ?

On pourra d’abord s'intéresser aux œuvres prenant l’oubli pour thème. On étudiera ainsi les personnages qui l’incarnent, qu’ils soient amnésiques, eux-mêmes oubliés, ou qu’ils résistent à l’effacement du souvenir, à l’image d’Electre dans la tragédie de Sophocle, dont Emmanuelle Fantin rappelle qu’elle est « obsédée par la mort de son père qu’elle ne peut oublier [...] alors que sa sœur Chrysothémis [...] choisit l’oubli salvateur[5] ». Sans compter celles et ceux qui, face au traumatisme individuel ou collectif, demeurent coincé·e·s dans un entre-deux, déchirés entre le besoin vital d’oublier et celui, tout aussi impérieux, de se souvenir (de recomposer, reconstituer l’événement passé, le souvenir manquant), tout en ne parvenant ni à l’un ni à ni à l’autre : « Et si elle est incapable de s’en souvenir elle est aussi incapable d’oublier[6] » écrit ainsi Sarah Kane dans Manque.

Il sera également possible de réfléchir à une géographie de l’oubli, en observant comment il trouve à s’incarner dans l’espace : on pourra penser ici, pêle-mêle, au Bois des choses sans nom dans Through the Looking-Glass, qui fait oublier son nom à celui qui y pénètre[7], ou à des fictions articulées autour du conflit généré par le projet de mise en vente d’une maison, symbole d’un passé parfois encombrant ou douloureux qu’on souhaiterait - ou pas - liquider (voir la pièce de Jean-Luc Lagarce Derniers remords avant l’oubli (1987), ou le récent roman de Pauline Peyrade L'Âge de détruire (2023)).

On réfléchira ensuite à la façon dont l’oubli est travaillé par l'œuvre et la travaille. Le premier aspect nous conduira à comparer les symboles et les motifs associés par les artistes à l’oubli et aux oublié·e·s, pour mieux cerner les imaginaires qui nourrissent leur représentation. On pourra par exemple comparer les références au fleuve Léthé, qui devient chez Baudelaire un attribut amoureux (« L'oubli puissant habite sur ta bouche, / Et le Léthé coule dans tes baisers[8] »). L’oubli acquiert ici une matérialité, une forme liquide que l’on retrouve aussi dans les récits qui en font une « exigence de la mémoire, [...] qui lui donne corps et sens[9] », comme dans À la recherche du temps perdu où le narrateur sent au fond de lui « des terres reconquises sur l’oubli qui s’assèchent et se rebâtissent[10] ».

Ces questions permettront d’interroger l’existence d’une poétique de l’oubli, en se demandant comment les œuvres sont travaillées par sa présence, que l’on songe aux « fictions de la ligne brisée[11] », à la forme fragmentaire et aux répétitions (sur l’identification et l’étude desquelles s’est largement fondée l’analyse des écritures du traumatisme – a fortiori celle des écritures de « l’après-Auschwitz » - à partir des travaux de Freud, pour qui le sujet traumatisé tend à « répéter au lieu de se souvenir[12] »), à la liste (l’anaphore « qu’est-il resté » dans L’insoutenable légèreté de l’être de Kundera[13]), ou encore à l’ellipse et à l’effacement. À l’inverse, en Grèce par exemple, les jeunes cinéastes des années 2010, baptisés « Queer Greek Weird Wave », réinscrivaient en force les identités queer oubliées dans le paysage artistique et historique de leur pays, et ce en utilisant le kitsch, l’excessif ou encore l’étrange. Ces outils esthétiques forts « remplissent » résolument les ellipses et tentent de protéger ces identités contre un nouvel effacement[14]. Pour penser cette présence paradoxale de l’absent et ses modalités de représentation, on pourra notamment se référer au récent essai d'Élisabeth Angel-Perez Le Théâtre de l’oblitération, qui s’empare du concept d’oblitération (« qui littéralement “raye la lettre” (ob-littera), efface, rature, plonge dans l’oubli[15] ») pour penser les dramaturgies anglaises ultra-contemporaines et leur commune tendance à dissimuler, trouer, contourner, dérober à la vue, tout en rendant sensible ce qu’elles absentent.

 

Modalités

Cette journée est ouverte aux étudiant·e·s de master et de doctorat en littérature comparée, ainsi qu’aux jeunes chercheur·se·s menant un projet de recherche-création. Les propositions émanant de comparatistes normand·e·s seront étudiées en priorité.

Les propositions d’environ une page et accompagnées d’une courte bio-bibliographie devront être envoyées conjointement aux adresses suivantes avant le 16 février 2024 : oriane.chevalier@doctorant.uca.frpaolo.dias_fernandes@doctorant.uca.fr; daphne.ledigarcher@unicaen.fr ; florine.lemarchand@unicaen.fr ; nina.roussel@univ-rouen.fr; 21912420@etu.unicaen.fr. Les réponses seront données le 23 février 2024.

Les participant.e.s retenu.e.s devront s’acquitter de leur adhésion à la SFLGC au plus tard le 27 mars 2024. L’adhésion peut s’effectuer en suivant ce lien : https://sflgc.org/sflgc/adherer-a-la-sflgc/

 

[1] S’il est trop systématiquement considéré comme un medium supplémentaire, le numérique littéraire s’entend dans une acception plus vaste : il constitue une matière qui transforme le texte et son propre support.

[2] Jauss, Hans Robert, Pour une esthétique de la réception (trad. C. Maillard), Paris, Gallimard, 1978, p. 275.

[3] Bahar, Saba, et Cossy, Valérie, « Le canon en question : l’objet littéraire dans le sillage des mouvements féministes » in Nouvelles Questions Féministes, vol. 22, n°2, 2003, p. 4-12.

[4] Sappho, fragment 147.

[5] Fantin, Emmanuelle, « La marchandisation de la nostalgie. Quelques réflexions théoriques autour de l’absence, du capitalisme et de l’utopie du passé », in Nostalgie. Conceptualisation d'une émotion, Presses Universitaires de Nancy - Éditions universitaires de Lorraine, 2021, p. 225. La citation de Sophocle est la suivante : « Seul un fou pourrait oublier un père ainsi tombé d’une mort pitoyable », in Tragédies complètes, trad. de Paul Mazon, Paris, 1962, p. 245.

[6] Kane, Sarah, Manque, trad. É. Pieiller, Paris, L’Arche, 2002, p. 15 ; « And though she cannot remember she cannot forget » ; Crave, London, Bloomsbury Methuen drama, 1998, p. 5.

[7] Carroll, Lewis, Through the Looking-Glass, and What Alice Found Here, chapitre III, Londres, MacMillan and Co, 1871.

[8] Baudelaire, Charles, « Le Léthé » v. 15-16, in Les Fleurs du Mal, Poulet-Malassis et de Broise, 1857.

[9] Fantin, Emmanuelle, Op. Cit., p. 225.

[10] Proust, Marcel, Du côté de chez Swann, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1987 [1ère édition Grasset, 1913] p. 66.

[11] Expression qui titre l’ouvrage dirigé par Bertrand Gervais, « Fictions de la ligne brisée : Typologie des mises en récit de l’oubli », Réflexions sur le contemporain, 2017 [En ligne].

[12] Freud, Sigmund, « Remémoration, répétition, perlaboration », dans Œuvres complètes, tome XIII, Paris, Presses Universitaires de France, 1988, p. 129.

[13] Kundera, Milan, Gallimard, Nouvelle édition revue par l’auteur, traduit du tchèque par François Kérel, 1987 [1984 pour la version française], p. 406. La liste se conclut par « Avant d’être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c’est la station de correspondance entre l’être et l’oubli. »

[14] Pasras, Mario, The Queer Greek Weird Wave Ethics, Politics and the Crisis of Meaning, éditions Springer Link, 2016.

[15] Angel-Perez, Elisabeth, Le Théâtre de l’oblitération. Essai sur la voix photogénique dans le théâtre britannique contemporain, Paris, Sorbonne Université Presses, coll. "Theatrum Mundi", 2022, p. 10.

 

Bibliographie indicative

ANGEL-PEREZ, Élisabeth, Le Théâtre de l’oblitération. Essai sur la voix photogénique dans le théâtre britannique contemporain, Paris, Sorbonne Université Presses, coll. "Theatrum Mundi", 2022.

AUGÉ, Marc, Les formes de l’oubli, Paris, Payot et Rivages, 2001 [1ère édition 1998].

BAYARD, Pierre, Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ?, Paris, Éditions de Minuit, 2012, p. 58-62.

BERGER SOUCIE, Kevin, FISET, Yohann-Mickaël, GIROUX, Alexia, HAMMAR, Liza, LAPOINTE, Marie-Catherine, « Anamnèse : oubli et oubliées en littérature », Postures [En ligne], 2023 [consulté le 28 décembre 2023], no. 37, disponible à l’adresse : http://www.revuepostures.com/fr/articles/anamnèse-oubli-oubliées-en-littérature.

CERVERA, Raphaël, Figures de l'oubli : images artistiques et fabrique de la mémoire publique, du quinzième siècle à nos jours, Thèse de doctorat en Arts, Bordeaux 3, 2015.

DEBAENE, Vincent, DEVEVEY, Éléonore, PIÉGAY, Nathalie, Archiver / Créer (1980-2020), Collection recherches et rencontres, Genève, Droz, 2021.

GAMBONI, Dario, « Destruction, oubli et mémoire », In : Memory & Oblivion: Proceedings of the XXIXth International Congress of the History of Art held in Amsterdam, 1–7 September 1996, Springer Netherlands, 1999, p. 897-903.

GERVAIS, Bertrand, « Fictions de la ligne brisée : Typologie des mises en récit de l’oubli », Réflexions sur le contemporain [En ligne], coll. « Carnets de recherche », publiée par l’Observatoire de l’imaginaire contemporain, 11 septembre 2017, [consulté le 28 décembre 2023], disponible à l’adresse : https://oic.uqam.ca/fr/carnets/reflexions-sur-le-contemporain/fictions-de-la-ligne-brisee-typologie-des-mises-en-recit-de.

JEANNELLE Jean-Louis, Films sans images : une histoire des scénarios non réalisés de « La condition humaine », Paris, Seuil, 2015.

JEANNELLE, Jean-Louis, « Pour une étude des "inadaptations" », Poétique [en ligne], 2013 [consulté le 12 janvier 2024], no. 173, p. 47-61, disponible à l’adresse : https://www.cairn.info/revue-poetique-2013-1-page-47.htm

KOHN, N., « The Screenplay as Postmodern Literary Exemplar: Authorial Distraction, Disappearance, Dissolution », Qualitative Inquiry, 2000, 6(4), p. 489-510.

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RICOEUR, Paul, « Mémoire, histoire, oubli », Esprit, 2006, vol. 3, p. 20-29.