parution

Histoire de l’art
: Michel AROUIMI
: fr
: 9782343188102
: L'Harmattan/ AGA
: Paris: Alberobello, 2019
 

Michel Arouimi : Histoire de l’art, Paris : AGA : L’Harmattan, 2019, 139 p. (ill, couv.ill.)

Cette « Histoire de l’art » qui mérite ce nom, d’après sa table des matières qui suit les charnières majeures de l’art occidental, n’a pourtant rien de convenu. Les sept parties de cet ouvrage se composent en effet de textes titrés qui peuvent passer pour des poèmes. Lesquels concernent, ouvertement ou sur le mode allusif, des œuvres fort connues, relevant de divers domaines artistiques, depuis l’Egypte antique jusqu’à nos jours.

La diversité des univers culturels évoqués, dans des textes écrits à différentes époques par M. Arouimi, confère à cet ouvrage une modernité qui est celle de la mondialisation. Le titre Histoire de l’art n’est pas une métaphore, mais les références poétiques à des œuvres exemplaires sont le prétexte d’un dialogue, délibérément subjectif, avec ce qui, dans ces œuvres, est une leçon pour notre siècle.

Dans certains de ces « poèmes », des citations de Tchékhov ou de Kleist, de Kafka, mais encore de Kandinsky ou de Brancusi (et même les extraits d’un texte fort ancien concernant la fabrication des vitraux), s’intègrent dans un tissage textuel où le renoncement à une parole poétique authentique est compensé par l’originalité de ce patchwork de citations. Dans la plupart des pièces de ce recueil, ce procédé du collage implique aussi bien des fragments de textes sans prétention poétique : extraits de catalogues d’exposition (dont le ton est d’ailleurs volontiers imité) ou bandes dessinées sans valeur établie, romans de quai de gare, etc.

Une trentaine d’illustrations, parfois déconcertantes, qui se rapportent plus ou moins directement aux œuvres évoquées, soulignent le caractère malgré tout ludique de l’inspiration de cet ouvrage. Quelques photographies (d’œuvres connues ou d’objets singuliers) alternent avec des collages graphiques inédits ou des croquis, la plupart signés par l’auteur du recueil. Au-delà de leur éventuelle adéquation avec les œuvres d’art auxquelles elles se rapportent, ces illustrations présentent une diversité qui traduit l’esprit même de chacun de ces « poèmes », où se rencontrent des discours, des thèmes si divergents en apparence.

En fait de poèmes, on devrait, sauf exception, parler de non-poèmes. Quoi qu’il en soit, une suite est prévue à ce recueil, qui concernerait exclusivement l’univers des objets (non artistiques)…