parution
Fécondité du haïku dans la création contemporaine
Auteur : sous la direction de Muriel Détrie et Dominique Chipt
Langue : fr
Nom du responsable : MURIEL DETRIE
Nom de l'auteur responsable de la parution : Muriel Détrie, Dominique Chiot
EAN13 : 9782376790310
Éditeur : Pippa
Année de publication : 2020
Site web de référence : http://www.pippa.fr
Fécondité du haïku dans la création contemporaine. Collectif coordonné par Muriel Détrie et Dominique Chipot
Illustrations Rachel Arbentz
Édition Pippa, 2019
ISBN 978-2-37679-031-0
20 €
Ce volume présente les actes d’un colloque organisé à l'Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 en juin 2019. Le haïku y était abordé en regard des formes brèves, de la prose, de la musique et des arts visuels.
Cette quinzaine de contributions permet de comprendre « de quoi le haïku est aujourd'hui le nom et pourquoi il est à la fois aussi divers et aussi fécond », comme le souligne Muriel Détrie dans son introduction 'Le haïku, une « forme simple » ?' où elle propose d’envisager le haïku tel qu’il est conçu aujourd’hui comme une « forme simple » (au sens d’André Jolles) dont dérivent de nombreuses autres formes de création littéraire et artistique.
Étienne Orsini examine, dans une contribution au titre évocateur 'Monsieur Jourdain... et ploc ! Du haïku par inadvertance', son rapport de poète au haïku et s'interroge sur l'existence d'éventuelles limites ou analogies entre les deux genres : « Sans s'être imposé à moi, le haïku m'a accompagné, conforté et encouragé dans ma recherche d'une poésie de forme brève jusqu'à l'extrême, ancrée dans l'observation instantanée du réel et porteuse de surprise. »
Dans '« Moins qu'un tanka moins / qu'un haïku / Densité mémoire » : les 'tridents' de Jacques Roubaud', Margaux Coquelle-Roëhm relate les expériences de Roubaud avec les formes poétiques japonaises et plus particulièrement le trident, raccourci de haïku au rythme 3/5/3 qu'il a créé. « Il s'agit de comprendre en quoi le trident est une densité de mémoire, intime et collective, ouvrant à un prolongement potentiellement infini. »
Avec 'Rejouer sa vie en trois vers, rejouer la vie de travers' Corentin Lahouste nous fait découvrir l’œuvre numérique singulière #mon_oiseau_bleu de Philippe De Jonckheere qui, au moyen d'une forme poétique cinglante, génère une « tension entre ce que l'auteur considère comme le plus vil et ce qu'il estime comme étant le plus magnifique, c'est-à-dire entre le monde médiatico-économico-politique et le monde artistique, qui tous deux font partie de sa vie. »
Cécile Rousselet étudie 'La rencontre numérique du haïku et des formes traditionnelles d'ironie politique en Russie contemporaine'. Ce qui génère une « nouvelle forme de subversion politique, étape supplémentaire de l'évolution de la poésie politique russe. »
À partir de deux œuvres musicales inspirées de haïkus de Bashô et Sei Haisen, le compositeur Laurent Coulomb présente, dans sa contribution 'les transpositions du haïku en musique, de l'instantané poétique au discours musical', le lien entre haïku et inspiration musicale et s'interroge « sur l'usage du texte dans le projet musical et les enjeux techniques de l'élaboration du discours musical ».
Renata Skupin, quant à elle, analyse l’œuvre du compositeur polonais Włodzimierz Kotoński qui « a composé ses 7 Haiku (1993), en tant que cycle des chants pour voix de soprano et ensemble instrumental sur des textes de Bashô. »
Claudine Le Blanc, dans 'Récits de voyage-haïkus : le pas suspendu du voyageur-prosateur' compare les récits de trois poètes-voyageurs (d'Abrigeon, Walter et Friedrich) : suite de haïkus « où la voix du voyageur, réduite à deux haïkus posés sur une page non numérotée, se fait plus légère, et sensible à la discontinuité des choses et du moi, à la variation et à l'incongruité des cultures » ou prose de haïkus « où l'écriture de voyage demeure, mais se trouve renouvelée par la coexistence avec des haïkus, et plus encore par ce qu'on pourrait appeler un processus d'haïkaïsation de la prose. »
Cécile Hanania montre comment « haïku et Japon interviennent de façon régulière dans l’œuvre de Dany Laferrière », de Éroshima, où « se glissent douze haïkus classiques, investis d'une vertu singulière puisqu'ils servent d'adjuvants érotiques » à L'Énigme du retour où « des pauses poétiques s'apparentent à de courtes strophes en vers libres, mais tendent aussi à la forme et à l'esprit du haïku. »
Magali Bossi commence 'Entre cerisiers et barbelés : Haïkus de prison' par cette boutade : « Peut-on être zen dans un goulag ? » avant de démontrer comment, dans cette œuvre de Lutz Bassmann alias Antoine Volodine, « la construction globale du recueil est renforcée par un phénomène plus resserré : les mises en série qui relient plusieurs poèmes entre eux », ou comment le haïku peut être amené à muter pour dire les conflits, la souffrance ou la mort.
Ion Codrescu, après avoir défini la forme du haïga, s'interroge, au travers de nombreux exemples, sur la réappropriation de cet art japonais par des artistes occidentaux pour conclure : « Ils tentent de fusionner l'expérience occidentale et les règles traditionnelles de cette forme […]. Entre les formes d'art, il n'y a pas de frontières strictes. »
Alexandre Melay nous fait découvrir 'le pouvoir d'une matrice artistique, intellectuelle et spirituelle dans la photographie de Rinko Kawauchi', « une des jeunes photographes les plus en vue du Japon contemporain et montre les choix esthétiques et artistiques qui transforment ses clichés en haïkus visuels.
Dominique Chipot parle de son expérience de photo-renkus créés avec la Québecoise Lise Robert. Il insiste sur l'importance des liens dans ces suites de photo-haïkus. 'Liens à la puissance 3' puisqu'ils peuvent relier les photos seules, les haïkus seuls, ou simultanément les photos d'une part et les haïkus d'autre part.
Claude Rodrigue, dans une étude particulièrement originale, demande : 'Le haïku dans la bande dessinée, est-ce possible ?' Après analyse d'exemples tirés de sites webs, de BD ou d'ateliers d'écriture, il conclut que « le bandeau est un outil idéal pour l'intégration et la diffusion du haïku. »
Enfin, Jeanne Painchaud, s'appuyant sur plusieurs de ses projets, explique comment réussir à 'Diffuser le haïku dans l'espace public.' Marelles, lanternes en origami, parcours poétiques sur les trottoirs,... autant de projets de « haïkus in situ » développés avec succès au fil des ans.
Dominique Chipot
Illustrations Rachel Arbentz
Édition Pippa, 2019
ISBN 978-2-37679-031-0
20 €
Ce volume présente les actes d’un colloque organisé à l'Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 en juin 2019. Le haïku y était abordé en regard des formes brèves, de la prose, de la musique et des arts visuels.
Cette quinzaine de contributions permet de comprendre « de quoi le haïku est aujourd'hui le nom et pourquoi il est à la fois aussi divers et aussi fécond », comme le souligne Muriel Détrie dans son introduction 'Le haïku, une « forme simple » ?' où elle propose d’envisager le haïku tel qu’il est conçu aujourd’hui comme une « forme simple » (au sens d’André Jolles) dont dérivent de nombreuses autres formes de création littéraire et artistique.
Étienne Orsini examine, dans une contribution au titre évocateur 'Monsieur Jourdain... et ploc ! Du haïku par inadvertance', son rapport de poète au haïku et s'interroge sur l'existence d'éventuelles limites ou analogies entre les deux genres : « Sans s'être imposé à moi, le haïku m'a accompagné, conforté et encouragé dans ma recherche d'une poésie de forme brève jusqu'à l'extrême, ancrée dans l'observation instantanée du réel et porteuse de surprise. »
Dans '« Moins qu'un tanka moins / qu'un haïku / Densité mémoire » : les 'tridents' de Jacques Roubaud', Margaux Coquelle-Roëhm relate les expériences de Roubaud avec les formes poétiques japonaises et plus particulièrement le trident, raccourci de haïku au rythme 3/5/3 qu'il a créé. « Il s'agit de comprendre en quoi le trident est une densité de mémoire, intime et collective, ouvrant à un prolongement potentiellement infini. »
Avec 'Rejouer sa vie en trois vers, rejouer la vie de travers' Corentin Lahouste nous fait découvrir l’œuvre numérique singulière #mon_oiseau_bleu de Philippe De Jonckheere qui, au moyen d'une forme poétique cinglante, génère une « tension entre ce que l'auteur considère comme le plus vil et ce qu'il estime comme étant le plus magnifique, c'est-à-dire entre le monde médiatico-économico-politique et le monde artistique, qui tous deux font partie de sa vie. »
Cécile Rousselet étudie 'La rencontre numérique du haïku et des formes traditionnelles d'ironie politique en Russie contemporaine'. Ce qui génère une « nouvelle forme de subversion politique, étape supplémentaire de l'évolution de la poésie politique russe. »
À partir de deux œuvres musicales inspirées de haïkus de Bashô et Sei Haisen, le compositeur Laurent Coulomb présente, dans sa contribution 'les transpositions du haïku en musique, de l'instantané poétique au discours musical', le lien entre haïku et inspiration musicale et s'interroge « sur l'usage du texte dans le projet musical et les enjeux techniques de l'élaboration du discours musical ».
Renata Skupin, quant à elle, analyse l’œuvre du compositeur polonais Włodzimierz Kotoński qui « a composé ses 7 Haiku (1993), en tant que cycle des chants pour voix de soprano et ensemble instrumental sur des textes de Bashô. »
Claudine Le Blanc, dans 'Récits de voyage-haïkus : le pas suspendu du voyageur-prosateur' compare les récits de trois poètes-voyageurs (d'Abrigeon, Walter et Friedrich) : suite de haïkus « où la voix du voyageur, réduite à deux haïkus posés sur une page non numérotée, se fait plus légère, et sensible à la discontinuité des choses et du moi, à la variation et à l'incongruité des cultures » ou prose de haïkus « où l'écriture de voyage demeure, mais se trouve renouvelée par la coexistence avec des haïkus, et plus encore par ce qu'on pourrait appeler un processus d'haïkaïsation de la prose. »
Cécile Hanania montre comment « haïku et Japon interviennent de façon régulière dans l’œuvre de Dany Laferrière », de Éroshima, où « se glissent douze haïkus classiques, investis d'une vertu singulière puisqu'ils servent d'adjuvants érotiques » à L'Énigme du retour où « des pauses poétiques s'apparentent à de courtes strophes en vers libres, mais tendent aussi à la forme et à l'esprit du haïku. »
Magali Bossi commence 'Entre cerisiers et barbelés : Haïkus de prison' par cette boutade : « Peut-on être zen dans un goulag ? » avant de démontrer comment, dans cette œuvre de Lutz Bassmann alias Antoine Volodine, « la construction globale du recueil est renforcée par un phénomène plus resserré : les mises en série qui relient plusieurs poèmes entre eux », ou comment le haïku peut être amené à muter pour dire les conflits, la souffrance ou la mort.
Ion Codrescu, après avoir défini la forme du haïga, s'interroge, au travers de nombreux exemples, sur la réappropriation de cet art japonais par des artistes occidentaux pour conclure : « Ils tentent de fusionner l'expérience occidentale et les règles traditionnelles de cette forme […]. Entre les formes d'art, il n'y a pas de frontières strictes. »
Alexandre Melay nous fait découvrir 'le pouvoir d'une matrice artistique, intellectuelle et spirituelle dans la photographie de Rinko Kawauchi', « une des jeunes photographes les plus en vue du Japon contemporain et montre les choix esthétiques et artistiques qui transforment ses clichés en haïkus visuels.
Dominique Chipot parle de son expérience de photo-renkus créés avec la Québecoise Lise Robert. Il insiste sur l'importance des liens dans ces suites de photo-haïkus. 'Liens à la puissance 3' puisqu'ils peuvent relier les photos seules, les haïkus seuls, ou simultanément les photos d'une part et les haïkus d'autre part.
Claude Rodrigue, dans une étude particulièrement originale, demande : 'Le haïku dans la bande dessinée, est-ce possible ?' Après analyse d'exemples tirés de sites webs, de BD ou d'ateliers d'écriture, il conclut que « le bandeau est un outil idéal pour l'intégration et la diffusion du haïku. »
Enfin, Jeanne Painchaud, s'appuyant sur plusieurs de ses projets, explique comment réussir à 'Diffuser le haïku dans l'espace public.' Marelles, lanternes en origami, parcours poétiques sur les trottoirs,... autant de projets de « haïkus in situ » développés avec succès au fil des ans.
Dominique Chipot
Source de l'information : MURIEL DETRIE