parution
À l’occasion de deux colloques transdisciplinaires, organisés respectivement à Sorbonne Université en décembre 2016 et à l’Université de Florence en février 2018, ont été réinterrogés les trois points de rencontre entre littérature et musique, que Michel Gribenski explicite ainsi : « collaboration de la musique et de la littérature, présence de la musique dans la littérature, enfin présence de la littérature dans la musique » ("Littérature et musique. Quelques aspects de l’étude de leurs relations", Labyrinthe 19/2004, p. 115-116). Dans ces deux colloques conçus en diptyque, il s’est agi de restreindre le champ d’études, en s’intéressant aux relations entre compositeurs, compositrices et écrivaines, écrivains, aux représentations croisées des uns par les autres, aux rapports croisés entre les uns et les autres, et à tous les jeux de tensions et de projections que cela implique, les notions d’auctorialité et d’autorité, de révérence et de concurrence, de complicité et de rivalité, se trouvant étroitement liées.
En écho aux trois points de rencontre entre littérature et musique mentionnés ci-dessus, trois types de relations entre compositeurs, compositrices et écrivaines, écrivains ont été explorés : le premier type concerne la représentation des compositeurs et compositrices dans la littérature, cette représentation s’inscrivant souvent dans une réflexion sur la création littéraire : les pratiques du compositeur, de la compositrice, modélisent celles de l’écrivain, de l’écrivaine, et la fabrique de l’œuvre musicale celle de l’œuvre littéraire. À l’inverse, le second type concerne la représentation de l’écrivain ou l’écrivaine dans la musique, avec toutes les questions que pose la notion de représentation ou de « figuration » selon que la musique intègre des paroles ou est purement instrumentale, auquel cas la figuration de l’écrivain ou de l’écrivaine se joue selon des modalités supratextuelles qu’il s’agit d’appréhender. Enfin, le dernier type de relations entre compositeurs, compositrices et écrivaines, écrivains, consiste évidemment en leur collaboration, que celle-ci implique plusieurs actants ou, dans un certain nombre de cas qui seront analysés ici, qu’elle concerne un seul et même artiste polygraphe, dont la pratique musicale féconde l’écriture et dont la pratique littéraire nourrit la musique.
Trois numéros de la revue en ligne Comparatismes en Sorbonne sont respectivement dédiés à ces trois types de relations (la parution des deux premiers numéros a été retardée en raison de contraintes liées à la pandémie) :
- Compositrices, compositeurs / écrivaines, écrivains : Regards croisés I : Présence du compositeur, de la compositrice, dans la littérature (numéro 11-2020) : http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/FR/Page_revue_num.php?P1=11
- Compositrices, compositeurs / écrivaines, écrivains : Regards croisés II : Présence de l’écrivain, de l’écrivaine, dans la musique (numéro 12-2021) : http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/FR/Page_revue_num.php?P1=12
- Compositrices, compositeurs / écrivaines, écrivains : Regards croisés III : Collaborations, hybridations (numéro 13-2022) : http://www.crlc.paris-sorbonne.fr/FR/Page_revue_num.php?P1=13
Ont contribué à ces trois numéros :
Cécile Auzolle, Caroline Barbier de Reulle, Antoine Bonnet, Matthieu Cailliez, Céline Carenco, Hervé Casini, Marion Coste, Gilles Couderc, Nicolas Darbon, Damien Dauge, Pierre Degott, Raffaele D’Eredità, Sophie Dessen, Béatrice Didier, Damien Ehrhardt, Florence Fabre, Camillo Faverzani, Cesare Fertonani, Victoire Feuillebois, Marie Gaboriaud, François Giroux, Céline Hromadova, François Jacob, Jana Kantoříková, Suzanne Lay-Canessa, Amandine Lebarbier, Thomas Le Colleter, Elisabeth Le Corre, Stéphane Lelièvre, Florence Lethurgez, Rosina Neginsky, Yves Ouallet, Sylvain Perrot, Ludovic Piffaut, Émilie Piton-Foucault, Alban Ramaut, Matthieu Rémy, Nina Rolland, Marie-Hélène Rybicki, Sylvain Samson, Małgorzata Sokołowicz, Marcin Stawiarski, Brigitte Stepanov, Françoise Sylvos, Sabine Teulon-Lardic, Vincent Vivès, Miriana Yanakieva.