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Colloque international « Vae uictis : les représentations du perdant dans la littérature antique »
Date de l'échéance : 14/01/2022
Lieu de l'événement : Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand
Nom de l'organisateur : Hélène Vial
Email de l'organisateur : helene.vial@uca.fr
Adresse postale : CELIS -Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand. 4, rue Ledru, 63057 Clermont-Ferrand
Site web de référence : https://celis.uca.fr/production-scientifique/manifestations-scientifiques/colloques-et-journees-detudes/2022/colloque-international-%C2%AB-vae-uictis-les-representations-du-perdant-dans-la-litterature-antique-%C2%BB
Colloque international « Vae uictis[1] : les représentations du perdant dans la littérature antique »
Premier volet du projet « La figure du perdant dans la littérature, les arts et l’histoire des idées du monde occidental »
Les 17, 18 et 19 novembre 2022
à la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand
dans le cadre du Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS, EA 4280)
sous la direction d’Hélène Vial
Ce colloque est la première réalisation d’un projet prévu sur plusieurs années et portant sur la figure du perdant[2] dans la littérature, les arts et l’histoire des idées du monde occidental[3].
Cette figure est, par définition, multiple et changeante. Le perdant peut être quelqu’un qui subit une ou plusieurs pertes ponctuelles (d’un être cher, d’une bataille, de son pays natal) ou quelqu’un qui a la mentalité, le comportement général d’un perdant. Il devient parfois le gagnant de l’histoire, et pour cela il peut avoir été nécessaire d’en être d’abord le perdant ; parfois, au contraire, il perd du début à la fin (mais il peut alors être le gagnant symbolique dans le sens où c’est sur lui que l’auteur du livre ou du film, par exemple, a choisi de focaliser notre attention). On peut être un perdant involontaire ou délibéré. Il y a des perdants magnifiques, sublimes mêmes, et des perdants pathétiques, minables, voire détestables – on pourra alors les qualifier de losers –, et certains sont les deux, simultanément ou successivement. Le perdant peut être utilisé comme un contrepoint au gagnant ou pris comme objet pour lui-même. Et que dire des personnages secondaires ? Ne sont-ils pas eux aussi, au moins parfois, des perdants à l’échelle de l’œuvre d’art (mais aussi, alors, des gagnants potentiels dans d’autres œuvres qui choisiront de les mettre au premier plan) ?
Dans son immense variété, la figure du perdant parcourt toute l’histoire de la littérature et des arts en Occident, ce qui suggère qu’elle est dotée d’un rôle spécifique dans l’histoire des idées, non seulement en lien avec la figure inverse et complémentaire du gagnant, mais aussi de manière autonome. En outre, elle est particulièrement présente dans le paysage intellectuel et artistique de l’époque contemporaine, marquée par une multiplication des œuvres centrées sur des personnages de perdants ou comportant de tels personnages, alors que se développent aussi de nombreuses réflexions, d’ordre notamment philosophique et sociologique, sur cette même figure : elle est, pourrait-on dire, dans l’air du temps.
Le projet vise à interroger, par une approche pluridisciplinaire ayant pour centre de gravité la littérature et les arts, l’articulation entre la présence de longue date de la figure du perdant dans la pensée occidentale et son regain actuel. C’est donc une réflexion sur l’histoire des idées qu’il propose, au prisme d’une figure dont il s’agira d’élaborer progressivement une définition. L’hypothèse de travail est que le perdant constitue une figure socialement active et artistiquement productive qui, parce qu’elle nous interroge, de manière particulièrement aiguë et souvent impitoyable, dans notre humanité individuelle et collective, est constamment, et particulièrement aujourd’hui, susceptible de produire de nouvelles œuvres.
Ce projet, d’une nature foncièrement sociopoétique et, en cela, pleinement ancré dans les travaux du CELIS, se développera selon cinq axes : 1. La figure du perdant dans la littérature occidentale de l’Antiquité à nos jours. 2. Le perdant de/dans l’Histoire et son destin littéraire et idéologique. 3. Construction, formes et fonctions du mythe du perdant dans l’histoire de la pensée et des sociétés occidentales. 4. La figure du perdant dans l’histoire de l’art. 5. Créations artistiques autour du perdant.
Toute personne intéressée par le projet dans son ensemble et/ou par l’un ou plusieurs de ses axes peut d’ores et déjà en faire part à Hélène Vial (helene.vial@uca.fr).
Première réalisation du premier axe du projet, ce colloque vise à observer les formes et les fonctions de la figure du perdant dans la littérature grecque et romaine, du VIIIe siècle avant notre ère au VIe siècle de notre ère. À première vue, cette littérature peut sembler être tournée avant tout vers les gagnants, les vainqueurs, les grands hommes – et femmes – de la mythologie et de l’Histoire. Elle est en réalité jalonnée de ces autres personnages qui, momentanément ou de manière permanente, connaissent l’échec. Et si certaines œuvre, comme l’Iliade et l’Odyssée d’Homère, La Guerre des Gaules de César ou l’Énéide de Virgile, les présentent avant tout comme des « négatifs » dans le cadre d’une représentation de ce que sont au contraire la réussite ou la victoire, d’autres, comme les tragiques grecs et romains, Catulle, les poètes élégiaques, Ovide dans les Métamorphoses, ou encore Pétrone ou Apulée dans leurs romans, les mettent au premier plan, avant que les auteurs chrétiens et païens des siècles de transition qui constituent l’Antiquité tardive reprennent les personnages de perdants de la littérature des siècles précédents pour les reconfigurer au prisme des problématiques de leur époque et développent des figures nouvelles.
Les textes concernés pourront être étudiés dans leur réception, de l’Antiquité à nos jours.
Les propositions de communication (titre et résumé), accompagnées d’une brève biobibliographie, sont à adresser avant le 14 janvier 2022 à Hélène Vial (helene.vial@uca.fr).
[1] « Malheur aux vaincus », phrase attribuée par l’historien romain Tite-Live au chef gaulois Brennos, ou Brennus, après le sac de Rome en 390 avant J.-C. (Histoire romaine, V, 48).
[2] Précisons d’emblée que ce terme générique, employé par commodité, inclura aussi, bien sûr, les figures de perdantes.
[3] La perspective est donc radicalement différente de celle des manifestations et publications consacrées à l’échec (l’un des tout derniers exemples : le colloque « Figurations de l’impuissance. Échec et création littéraire du XIXe au XXIe siècle » organisé à Pescara par Federica d’Ascenzo les 1er et 2 décembre 2021). C’est sur celui ou celle qui échoue que nous nous concentrerons.
Premier volet du projet « La figure du perdant dans la littérature, les arts et l’histoire des idées du monde occidental »
Les 17, 18 et 19 novembre 2022
à la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand
dans le cadre du Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (CELIS, EA 4280)
sous la direction d’Hélène Vial
- Présentation du projet global dans lequel s’intègre le colloque
Ce colloque est la première réalisation d’un projet prévu sur plusieurs années et portant sur la figure du perdant[2] dans la littérature, les arts et l’histoire des idées du monde occidental[3].
Cette figure est, par définition, multiple et changeante. Le perdant peut être quelqu’un qui subit une ou plusieurs pertes ponctuelles (d’un être cher, d’une bataille, de son pays natal) ou quelqu’un qui a la mentalité, le comportement général d’un perdant. Il devient parfois le gagnant de l’histoire, et pour cela il peut avoir été nécessaire d’en être d’abord le perdant ; parfois, au contraire, il perd du début à la fin (mais il peut alors être le gagnant symbolique dans le sens où c’est sur lui que l’auteur du livre ou du film, par exemple, a choisi de focaliser notre attention). On peut être un perdant involontaire ou délibéré. Il y a des perdants magnifiques, sublimes mêmes, et des perdants pathétiques, minables, voire détestables – on pourra alors les qualifier de losers –, et certains sont les deux, simultanément ou successivement. Le perdant peut être utilisé comme un contrepoint au gagnant ou pris comme objet pour lui-même. Et que dire des personnages secondaires ? Ne sont-ils pas eux aussi, au moins parfois, des perdants à l’échelle de l’œuvre d’art (mais aussi, alors, des gagnants potentiels dans d’autres œuvres qui choisiront de les mettre au premier plan) ?
Dans son immense variété, la figure du perdant parcourt toute l’histoire de la littérature et des arts en Occident, ce qui suggère qu’elle est dotée d’un rôle spécifique dans l’histoire des idées, non seulement en lien avec la figure inverse et complémentaire du gagnant, mais aussi de manière autonome. En outre, elle est particulièrement présente dans le paysage intellectuel et artistique de l’époque contemporaine, marquée par une multiplication des œuvres centrées sur des personnages de perdants ou comportant de tels personnages, alors que se développent aussi de nombreuses réflexions, d’ordre notamment philosophique et sociologique, sur cette même figure : elle est, pourrait-on dire, dans l’air du temps.
Le projet vise à interroger, par une approche pluridisciplinaire ayant pour centre de gravité la littérature et les arts, l’articulation entre la présence de longue date de la figure du perdant dans la pensée occidentale et son regain actuel. C’est donc une réflexion sur l’histoire des idées qu’il propose, au prisme d’une figure dont il s’agira d’élaborer progressivement une définition. L’hypothèse de travail est que le perdant constitue une figure socialement active et artistiquement productive qui, parce qu’elle nous interroge, de manière particulièrement aiguë et souvent impitoyable, dans notre humanité individuelle et collective, est constamment, et particulièrement aujourd’hui, susceptible de produire de nouvelles œuvres.
Ce projet, d’une nature foncièrement sociopoétique et, en cela, pleinement ancré dans les travaux du CELIS, se développera selon cinq axes : 1. La figure du perdant dans la littérature occidentale de l’Antiquité à nos jours. 2. Le perdant de/dans l’Histoire et son destin littéraire et idéologique. 3. Construction, formes et fonctions du mythe du perdant dans l’histoire de la pensée et des sociétés occidentales. 4. La figure du perdant dans l’histoire de l’art. 5. Créations artistiques autour du perdant.
Toute personne intéressée par le projet dans son ensemble et/ou par l’un ou plusieurs de ses axes peut d’ores et déjà en faire part à Hélène Vial (helene.vial@uca.fr).
- Présentation du colloque
Première réalisation du premier axe du projet, ce colloque vise à observer les formes et les fonctions de la figure du perdant dans la littérature grecque et romaine, du VIIIe siècle avant notre ère au VIe siècle de notre ère. À première vue, cette littérature peut sembler être tournée avant tout vers les gagnants, les vainqueurs, les grands hommes – et femmes – de la mythologie et de l’Histoire. Elle est en réalité jalonnée de ces autres personnages qui, momentanément ou de manière permanente, connaissent l’échec. Et si certaines œuvre, comme l’Iliade et l’Odyssée d’Homère, La Guerre des Gaules de César ou l’Énéide de Virgile, les présentent avant tout comme des « négatifs » dans le cadre d’une représentation de ce que sont au contraire la réussite ou la victoire, d’autres, comme les tragiques grecs et romains, Catulle, les poètes élégiaques, Ovide dans les Métamorphoses, ou encore Pétrone ou Apulée dans leurs romans, les mettent au premier plan, avant que les auteurs chrétiens et païens des siècles de transition qui constituent l’Antiquité tardive reprennent les personnages de perdants de la littérature des siècles précédents pour les reconfigurer au prisme des problématiques de leur époque et développent des figures nouvelles.
Les textes concernés pourront être étudiés dans leur réception, de l’Antiquité à nos jours.
Les propositions de communication (titre et résumé), accompagnées d’une brève biobibliographie, sont à adresser avant le 14 janvier 2022 à Hélène Vial (helene.vial@uca.fr).
[1] « Malheur aux vaincus », phrase attribuée par l’historien romain Tite-Live au chef gaulois Brennos, ou Brennus, après le sac de Rome en 390 avant J.-C. (Histoire romaine, V, 48).
[2] Précisons d’emblée que ce terme générique, employé par commodité, inclura aussi, bien sûr, les figures de perdantes.
[3] La perspective est donc radicalement différente de celle des manifestations et publications consacrées à l’échec (l’un des tout derniers exemples : le colloque « Figurations de l’impuissance. Échec et création littéraire du XIXe au XXIe siècle » organisé à Pescara par Federica d’Ascenzo les 1er et 2 décembre 2021). C’est sur celui ou celle qui échoue que nous nous concentrerons.
Source de l'information : Catherine Songoulashvili