appel
Colloque « gestes, rythmes, mouvements du commun »
Date de l'échéance : 01/07/2023
Lieu de l'événement : Paris
Nom de l'organisateur : rémi astruc
Email de l'organisateur : astruc.remi@orange.fr
Adresse postale : 84 av Marcelle
78740 Vaux
78740 Vaux
Site web de référence : http://communautedeschercheurssurlacommunaute.wordpress.com
COLLOQUE: « Gestes, mouvements, rythmes du commun »
Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie
Paris-Charenton (M° Liberté), 18-20 octobre 2023
Propositions de participation, communication, table ronde et atelier à envoyer jusqu’au 1er juillet 2023 à l’adresse astruc.remi[at]orange.fr
L’objectif de ces rencontres est d’ouvrir un échange entre théoriciens et praticiens, chercheurs et artistes, performeurs et publics afin que se dessine un espace de cocréation intellectuel et sensible propice à appréhender la complexité de ce sujet.
Argument
Soulèvements, retournements, insurrections, révolutions, écrasements, bonds en avant, retours en arrière, stagnations sont autant de mouvements —élans et retombées— qui agitent en permanence le « corps social », comme si celui-ci était effectivement composé de muscles et de tendons qui n’ont de cesse de s’activer et de se relâcher, d’entraîner celui-ci dans une direction ou une autre. Or on peut penser qu’il y a bien plus qu’une grossière métaphore vitaliste derrière cette façon de qualifier les groupes et les sociétés dans leur turbulente évolution : il y a la perception claire qu’une réalité physique, bien que subtile, peut seule constituer le support d’un « être-en-commun », voire d’un mouvement commun.
L’existence et par la suite l’activité d’un groupe social, d’une communauté ou même d’une société doivent ainsi toujours pouvoir se concevoir d’abord dans le sensible. C’est d’ailleurs le sens premier de la notion de « mobilisation », qui signifie mise en mouvement d’un collectif et qui seule, parfois, permet de révéler la con-stitution (« se tenir droit ensemble ») d’un groupe, lequel, pour être ou en tout cas pour apparaître, doit au moins donner l’impression qu’il est prêt à se dresser, voire à se déplacer dans le temps et dans l’espace, à se mettre en marche. Dès lors, qui veut réellement comprendre les dynamiques sociales doit nécessairement se pencher sur la dimension proprement cinétique de celles-ci, s’intéresser à comment se coordonnent et se mettent en mouvement des corps qui, en dernier ressort, les composent. Cela requiert une attention particulière aux impulsions, aux énergies, aux flux qui orientent ces expressions physiques, ainsi qu’à l’espace qui les reçoit et où elles s’impriment, aux images, tracés, circonvolutions qu’elles y dessinent.
Le sentiment de « communauté » (que Max Weber préférait appeler « communautisation », soulignant ainsi la dimension de processus à l’oeuvre) —et dans une moindre mesure de « société »— est de fait toujours un mouvement tout à la fois physique et en partie psychique de réunion, d’accord, d’alignement des consciences et des corps, voire des pas, dans une même direction ou convergeant vers un même centre. Avant même d’être un concept ou une idée, ce qui constitue « le commun » est ainsi un élan, un élancement, une impulsion. De même, « les communs » traduisent une aspiration collective, ou une poussée —autre mouvement, inverse— visant à dépasser la sphère individuelle privée tout en investissant autrement la sphère publique. Sans que nous en prenions bien conscience, toute une chorégraphie dessine ainsi en permanence les trajectoires de nos affections communes. De telle sorte qu’une formulation et une description en termes de gestes, de mouvement et de rythme de l’existence collective s’impose. C’est le sens de la « choréopolitique » esquissée par le chercheur en Performance Studies André Lepecki, laquelle viendrait s’opposer à la captation de ces mêmes capacités de mobilité par les gouvernements et leurs « forces de l’ordre » ou « choréopolice »…
C’est pourquoi, dans la poursuite des réflexions menées dans le cadre de deux précédents colloques internationaux : « Images du commun et de la Communauté » (Paris, 2017), « Communitas, les mots du commun » (Cergy, 2019), nous vous invitons à participer à un troisième volet de ce programme de recherche consacré aux esthétiques de la communauté, consacré cette fois aux « gestes, rythmes et mouvements du commun ». Celui-ci se penchera donc plus spécifiquement sur les dynamiques corporelles, intellectuelles et sensibles des productions de commun(s) et de communauté. Ainsi quels sont les gestes qui créent du commun, les actions qui dynamisent un processus collectif ? Quels tracés dans l’espace, quelles attractions/répulsions, surgissements, déplacements, déploiements ou involutions, accompagnent les moments de communisation ? Plus largement, quels mouvements, mobilités, s’expriment dans les rassemblements, les mobilisations, les mises en communs et toutes les autres expressions d’un collectif ? Et quelles formes apparaissent alors plus spécifiquement dans la sphère publique, dans la sphère privée, sur la scène d’un théâtre, dans la rue ou sur l’arène politique ? Tel sera le coeur de ces rencontres, qui se tiendront du 18 au 20 octobre prochain à Paris.
Organisé par le laboratoire Héritage - UMR
En partenariat avec Creative Commune,
Responsable : Rémi Astruc (CYU)
Contact: astruc.remi@orange.fr
Comité d’organisation : Rémi Astruc, Madeleine Planeix-Crocker, Fanny Tsang
Comité scientifique:
Sylvie Brodziak (CYU)
Fabienne Martin (CNRS)
Nathalie Wourm (U. Birkbeck)
Xavier Garnier (U Sorbonne-nouvelle)
Stéphane Vibert (U. Ottawa)
Thierry Tremblay (U. Malte)
Pascal Michon (ENS)
Médiathèque du Patrimoine et de la Photographie
Paris-Charenton (M° Liberté), 18-20 octobre 2023
Propositions de participation, communication, table ronde et atelier à envoyer jusqu’au 1er juillet 2023 à l’adresse astruc.remi[at]orange.fr
L’objectif de ces rencontres est d’ouvrir un échange entre théoriciens et praticiens, chercheurs et artistes, performeurs et publics afin que se dessine un espace de cocréation intellectuel et sensible propice à appréhender la complexité de ce sujet.
Argument
Soulèvements, retournements, insurrections, révolutions, écrasements, bonds en avant, retours en arrière, stagnations sont autant de mouvements —élans et retombées— qui agitent en permanence le « corps social », comme si celui-ci était effectivement composé de muscles et de tendons qui n’ont de cesse de s’activer et de se relâcher, d’entraîner celui-ci dans une direction ou une autre. Or on peut penser qu’il y a bien plus qu’une grossière métaphore vitaliste derrière cette façon de qualifier les groupes et les sociétés dans leur turbulente évolution : il y a la perception claire qu’une réalité physique, bien que subtile, peut seule constituer le support d’un « être-en-commun », voire d’un mouvement commun.
L’existence et par la suite l’activité d’un groupe social, d’une communauté ou même d’une société doivent ainsi toujours pouvoir se concevoir d’abord dans le sensible. C’est d’ailleurs le sens premier de la notion de « mobilisation », qui signifie mise en mouvement d’un collectif et qui seule, parfois, permet de révéler la con-stitution (« se tenir droit ensemble ») d’un groupe, lequel, pour être ou en tout cas pour apparaître, doit au moins donner l’impression qu’il est prêt à se dresser, voire à se déplacer dans le temps et dans l’espace, à se mettre en marche. Dès lors, qui veut réellement comprendre les dynamiques sociales doit nécessairement se pencher sur la dimension proprement cinétique de celles-ci, s’intéresser à comment se coordonnent et se mettent en mouvement des corps qui, en dernier ressort, les composent. Cela requiert une attention particulière aux impulsions, aux énergies, aux flux qui orientent ces expressions physiques, ainsi qu’à l’espace qui les reçoit et où elles s’impriment, aux images, tracés, circonvolutions qu’elles y dessinent.
Le sentiment de « communauté » (que Max Weber préférait appeler « communautisation », soulignant ainsi la dimension de processus à l’oeuvre) —et dans une moindre mesure de « société »— est de fait toujours un mouvement tout à la fois physique et en partie psychique de réunion, d’accord, d’alignement des consciences et des corps, voire des pas, dans une même direction ou convergeant vers un même centre. Avant même d’être un concept ou une idée, ce qui constitue « le commun » est ainsi un élan, un élancement, une impulsion. De même, « les communs » traduisent une aspiration collective, ou une poussée —autre mouvement, inverse— visant à dépasser la sphère individuelle privée tout en investissant autrement la sphère publique. Sans que nous en prenions bien conscience, toute une chorégraphie dessine ainsi en permanence les trajectoires de nos affections communes. De telle sorte qu’une formulation et une description en termes de gestes, de mouvement et de rythme de l’existence collective s’impose. C’est le sens de la « choréopolitique » esquissée par le chercheur en Performance Studies André Lepecki, laquelle viendrait s’opposer à la captation de ces mêmes capacités de mobilité par les gouvernements et leurs « forces de l’ordre » ou « choréopolice »…
C’est pourquoi, dans la poursuite des réflexions menées dans le cadre de deux précédents colloques internationaux : « Images du commun et de la Communauté » (Paris, 2017), « Communitas, les mots du commun » (Cergy, 2019), nous vous invitons à participer à un troisième volet de ce programme de recherche consacré aux esthétiques de la communauté, consacré cette fois aux « gestes, rythmes et mouvements du commun ». Celui-ci se penchera donc plus spécifiquement sur les dynamiques corporelles, intellectuelles et sensibles des productions de commun(s) et de communauté. Ainsi quels sont les gestes qui créent du commun, les actions qui dynamisent un processus collectif ? Quels tracés dans l’espace, quelles attractions/répulsions, surgissements, déplacements, déploiements ou involutions, accompagnent les moments de communisation ? Plus largement, quels mouvements, mobilités, s’expriment dans les rassemblements, les mobilisations, les mises en communs et toutes les autres expressions d’un collectif ? Et quelles formes apparaissent alors plus spécifiquement dans la sphère publique, dans la sphère privée, sur la scène d’un théâtre, dans la rue ou sur l’arène politique ? Tel sera le coeur de ces rencontres, qui se tiendront du 18 au 20 octobre prochain à Paris.
Organisé par le laboratoire Héritage - UMR
En partenariat avec Creative Commune,
Responsable : Rémi Astruc (CYU)
Contact: astruc.remi@orange.fr
Comité d’organisation : Rémi Astruc, Madeleine Planeix-Crocker, Fanny Tsang
Comité scientifique:
Sylvie Brodziak (CYU)
Fabienne Martin (CNRS)
Nathalie Wourm (U. Birkbeck)
Xavier Garnier (U Sorbonne-nouvelle)
Stéphane Vibert (U. Ottawa)
Thierry Tremblay (U. Malte)
Pascal Michon (ENS)
Source de l'information : Rémi Astruc