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(AUTO)TRADUCTION ET MONDIALISATION DES IMAGINAIRES À L’HEURE DE LA REBABELISATION DU MONDE
: 31/01/2019
: Nice et Paris
: Michaël Oustinoof, Anna Lushenkova Foscolo et Paul Rasse
: anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr

COLLOQUE INTERNATIONAL : APPEL A COMMUNICATION


(AUTO)TRADUCTION ET MONDIALISATION DES IMAGINAIRES À L’HEURE DE LA REBABELISATION DU MONDE


Lieux et dates : Université de Nice Sophia Antipolis, 22-23 mai 2019


CNRS, Auditorium Marie Curie, Paris, 24 mai 2019


L’objet de ce colloque interdisciplinaire est de montrer les enjeux culturels et scientifiques de l’(auto)traduction à l’heure de la mondialisation des imaginaires et de la rebabélisation du monde : Internet en est l’illustration la plus frappante, où la part de l’anglais est passée de 90% à ses débuts à moins de 30% aujourd’hui, multipliant ainsi non seulement les échanges mais aussi les sources d’intraduisibilité et d’incommunication. La traduction a toujours joué un rôle considérable dans les transferts culturels, scientifiques, voire politiques. Aujourd’hui, sa place est devenue centrale, à une époque de plus en plus placée sous le signe de que Salman Rushdie appelle des « hommes traduits » (terme qui s’étend aux femmes) dans Imaginary Homelands.

Dans les années 1950, on dénombrait 25 millions de touristes de par le monde. Aujourd’hui, on en est à 1,3 milliards. Les imaginaires des langues et des cultures sont, pour le meilleur comme pour le pire, en contact les uns avec les autres comme jamais auparavant dans l’Histoire de l’humanité : il est plus que jamais nécessaire de traduire pour comprendre l’Autre. Il ne saurait être question d’apprendre toutes les langues, on dira, pour paraphraser Umberto Eco, que « la langue de la mondialisation, c’est la traduction ».

L’originalité centrale de ce colloque est triple. D’une part, on considèrera qu’il est artificiel de faire une séparation radicale entre traduction et autotraduction : les deux vont, en réalité, de pair, sans oublier un cas intermédiaire, celui de la traduction en collaboration avec l’auteur, le tout relevant de l’œuvre à versions (G. Genette) où la génétique des textes occupe un rôle essentiel. Ensuite, et surtout, on soutiendra qu’il ne saurait être question d’établir de frontière étanche entre (auto)traduction littéraire –une session entière sera consacrée à Vladimir Nabokov - ou scientifique. Pour se diffuser, les sciences - et par là on entend toutes les sciences, et pas seulement les humanités ou les sciences humaines – ne peuvent, elles non plus, se passer de l(auto)traduction. Quel est aujourd’hui l’enseignant-chercheur, toutes disciplines confondues, qui n’a jamais eu – sauf s’il est anglophone - à se traduire ou à se faire traduire ?

Enfin, en raison de l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), il n’est plus possible de s’en tenir au seul vecteur de l’écrit : il faut également intégrer les autres formes de traduction, et notamment sous leur versant intersémiotique, « multimodal », sans oublier les progrès accomplis dans le domaine de l’(auto)traduction « automatique » assistée par ordinateur. Certains nous prédisent déjà l’apparition prochaine d’un « traducteur universel » façon Star Trek qui rendrait superflus les traducteurs/trices « humain(e)s ». On prétendra le contraire : les machines ne les supplanteront pas, mais leur donneront au contraire davantage de possibilités, tout en permettant au plus grand nombre d’avoir accès aux écrits, aux discours, mais aussi aux échanges en langue(s) étrangère(s) sur une échelle sans précédent.

Les langues de la conférence seront le français et l’anglais. Les propositions de communications sont à adresser pour le 31 janvier 2019 sous forme de résumés (400-500 mots) accompagnés d’une brève notice bio-bibliographique à :

Michaël Oustinoff (michael.oustinoff@unice.fr), Anna Lushenkova Foscolo (anna.lushenkova-foscolo@univ-lyon3.fr) et Paul Rasse (paul.rasse@unice.fr)

 
: Anna Lushenkova Foscolo