événement
Appel pour le 31/7 : ‘Le retour du comparant. La Métaphore à lépreuve du temps littéraire’ (Rouen)
LE RETOUR DU COMPARANT
(Le Parcours du Comparant, saison 2)
La Métaphore à lépreuve du temps littéraire
Colloque international Université de Rouen
7-8-9 juin 2016
Organisation : Xavier Bonnier, Ariane Ferry (Université de Rouen, CÉRÉdI EA 3229)
Ces nouvelles rencontres scientifiques sur la métaphore visent prioritairement à prolonger et diversifier les pistes ouvertes par le colloque Le Parcours du Comparant[1] de juin 2012, dont les Actes (augmentés de communications faites durant le séminaire Translatio Translationis) viennent de paraître aux Classiques Garnier[2]. Et accessoirement à instituer, en tenant compte des acquis, des sortes d« assises » quadriennales de lhistoire littéraire des métaphores, qui pourraient non seulement ouvrir de nouvelles thématiques analogiques (nombre de métaphores importantes restent à examiner dans leur continuité), mais aussi revenir sur celles qui ont déjà été frayées pour en rafraîchir le tracé diachronique, ajuster les perspectives, affiner les explications, car il sagit dun work in progress qui gagne à savouer comme tel, mais ninterdit pas pour autant la validité durable de certaines enquêtes. Et de fait, les résultats après un premier cycle de recherches de quatre années sont déjà assez fructueux, et des pistes se sont ouvertes pour de nouvelles explorations, notamment les suivantes :
1. En termes de théorie littéraire : sont fortement apparus les liens concrets, dans le déploiement de limaginaire, entre métaphore et métamorphose (dans la prose romanesque contemporaine par exemple), et les limites de la notion de « sens propre » (dans le rapport métaphore / catachrèse), ce qui donne dappréciables marges de manuvre. Si la poursuite dinvestigations théoriques reste la bienvenue en 2016, ce ne sont en tout cas pas des cloisonnements notionnels et définitionnels discutés et évolutifs qui doivent réfréner linvestigation diachronique sur la sémantèse dun comparant donné, à condition évidemment que le mécanisme analogique présente une certaine stabilité de fonctionnement ce qui fut le cas en 2012.
2. En termes denjeu anthropologique, de rapport au réel, individuel ou social, subjectif ou partagé, dun même trope : a été bien montrée la plasticité personnelle, et même individuelle, de la métaphore en lien avec le roman familial (notamment dans le cadre de la cure psychanalytique), plasticité qui à la fois active et restreint la polysémie, ou bien situe la signification aux limites de léchangeable et de lerreur prédicative universellement partagée (le fameux « vaisseau Argo »).
3. En termes dhistoire littéraire et de (relative) stabilité de la charge sémantique des comparants :
- le phore (ou comparant) est au moins partiellement le reflet des choix esthétiques dominants dune époque, doù la possibilité de sintéresser aux métaphores économiques jusquà notre époque (ce qui a été fait en 2012 sur « lemprunt » linguistique) ; mais il serait bon denquêter par exemple sur tout un lexique bancaire et financier actuellement en pleine croissance, et qui est à mettre en relation, peut-être, avec lhistoire de lindividualisme occidental.
- le phore est également tributaire des réalités infrastructurelles, de lunivers matériel, des techniques dune époque (ce quont montré, en 2012, les enquêtes sur le diamant et sur le cerf) ; dautres domaines pourraient être étudiés sous cet angle (par exemple la mesure du Temps, ou lestimation de lefficacité).
- émerge par ailleurs la réversibilité très intéressante de certains motifs, le plus souvent en diachronie (comparants de la vigne amoureuse, de la pierre et du métal pour la sensibilité, du lion pour la férocité ou la vaillance, des nuées pour la distance avec le divin).
- à linverse certains phores se signalent par la stabilité remarquable de leur valeur sémantique, reliant ainsi les discours analogiques de notre époque, sans vraie solution de continuité, à un très ancien passé (la « spelunque » de bêtes farouches, la « couleur de neige » du teint féminin)
- a été enfin documentée une « fausse stabilité », sous lespèce dun mixte de changement et de continuité, lorsque la persistance dune même métaphore saccompagne dun changement de contexte stylistique, de hauteur dénonciation, donc de contrat littéraire (comme en atteste létude du phore de la flèche de lAntiquité au roman médiéval).
Sur la base de tels exemples, et en respectant autant que possible cette perspective diachronique, de nouveaux chantiers semblent possibles (simples suggestions) :
1. Au confluent de lhistoire littéraire, du rapport au réel et de la théorie : étudier des métaphores mal comprises au fil de lusage, éventuellement employées à contre-emploi : « échelle » (petite / grande en géographie), « faire long feu », « tirer les marrons du feu »
2. La métaphore cinématographique (en reprise ou non dune métaphore littéraire anciennement constituée) : la notion même est-elle fondée ? Sa spécificité formelle, lisibilité / univocité, topicité / originalité, du cinéma surréaliste à la SF en passant par les adaptations duvres écrites et lexpressionnisme). Même type de questionnement pour la métaphore musicale, à peine moins discutée.
3. Accentuation de lapproche transculturelle de la question (et par exemple suivi en parallèle dun même phore dans deux cultures et langues voisines et concurrentes).
4. Accentuation de lapproche historique et encyclopédique de la question, qui permet denvisager une contrepartie finie (car le stock doccurrences est parfois figé depuis des siècles) au phénomène de work in progress : parcours de certaines métaphores désormais disparues ou très exceptionnellement usitées (type : le ciron), et étude de son remplacement éventuel.
De manière générale, et au-delà de ces précisions destinées à faciliter le cadrage heuristique des communications, celles-ci satisferont aux exigences fondamentales du projet dès lors quelles retraceront le devenir dune même métaphore (son « parcours » et donc son « retour ») en longue diachronie.
Modalités de participation
Les propositions de communication (1500 caractères maximum) sont à envoyer à Xavier Bonnier et / ou Ariane Ferry, jusquau 31 juillet 2015, à :
xavierbonnier@orange.fr, ou xavier.bonnier@univ-rouen.fr
arianeferry@orange.fr, ou ariane.ferry@univ-rouen.fr
[1] Université de Rouen, 21-22-23 juin 2012 (organisation Xavier Bonnier (CÉRÉdI) & Anne Vial-Logeay (ERIAC)).
[2] En février 2015. Voir la fiche technique sur le site http://www.classiques-garnier.com.
Responsable :
Xavier Bonnier
url de référence
http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/main/