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Appel à communications –Journée d’études « Aragon et la traduction »
: 31/05/2025
: Université Bordeaux Montaigne
: Johanne Le Ray et Margaux Valensi
: margaux.valensi@u-bordeaux-montaigne.fr
: Université Bordeaux Montaigne
: https://plurielles.u-bordeaux-montaigne.fr/ & https://louisaragon-elsatriolet.fr/

Aragon et la traduction


Journée d’études à l’Université Bordeaux Montaigne (15 octobre 2025),


organisée par  Margaux Valensi (Plurielles) et Johanne Le Ray  (CERILAC)


Équipe « Littératures & mondes » & Équipe de Recherches Interdisciplinaire Triolet-Aragon (ÉRITA)


 

Si l’image d’Aragon véhiculée en France comme ailleurs est souvent celle du « poète national », voire du « monument national » (Grenouillet), peu d’écrivains français de son envergure auront eu à ce point le souci de l’étranger et le goût des langues. Féru de littératures, le poète et romancier français prête une attention toute singulière, et variable selon les soubresauts de l’Histoire, aux productions littéraires du monde entier. En effet, jeune lecteur déjà, il noue très rapidement son goût pour la lecture et pour l’écriture à celui de la traduction, et ce jusqu’à la fin de sa carrière : des premiers essais traductifs conçus en vue de la publication de l’anthologie Dadaglobe, pensée par Tristan Tzara en 1920-1921, à la traduction de strophes d’Eugène Onéguine de Pouchkine qui nourrissent souterrainement le roman La Mise à mort (1965) ou aux essais de traduction partiels, à la volée, de Hölderlin, Shakespeare ou E.E. Cummings qui émaillent Blanche ou l’oubli (1968), Aragon n’a jamais cessé d’écrire en lisant en traduisant. Il s’est investi dans des entreprises aussi diverses que la traduction de La Chasse au Snark (1929) de Lewis Carroll ou celle, dans les années 30, de poèmes révolutionnaires de Vladimir Maïakovski, de Langston Hughes ou encore de Rafael Alberti. La traduction, tantôt dotée d’une forte résonance affective car en lien avec la femme aimée (la traduction du poème de Carroll pour la maison d’édition fondée par Nancy Cunard, la co-signature des premières traductions de poèmes de Maïakovski avec Elsa Triolet), tantôt chambre d’échos de ses préoccupations politico-esthétiques, a pu être laissée aux marges de sa production, évincée par ses autres activités de passeur, comme la direction de la collection « Littératures soviétiques » chez Gallimard de 1956 à 1982, riche de 80 titres, ou celle des Lettres françaises, journal culturel sensible et ouvert aux littératures extranationales. Le récent volume de l’Histoire des traductions en langue française consacré au XXe siècle revient en quelque sorte sur cette « invisibilisation » : si le nom d’Aragon y est cité à treize reprises, aussi bien pour illustrer son rôle majeur dans les transferts culturels que la place qu’il a occupée sur la scène internationale de la littérature, c’est à l’entrée « Aragon traducteur » qu’une double page lui est consacrée.


Épisodique, spontanée, souvent liée à sa propre création, la pratique de la traduction qui était celle d’Aragon résiste à toute forme d’académisme. Aborder les relations entre Aragon et la traduction invite ainsi à (re)considérer des aspects pratiques de la traduction aussi passionnants que ceux de la traduction collective – entreprise qui l’a non seulement mené à traduire aux côtés d’Elsa Triolet des extraits du poème « Vladimir Illitch Lénine » (« Владимир Ильич Ленин ») de Maïakovski et qui l’a conduit à participer à la traduction en russe de Voyage au bout de la nuit (Путешествие на край ночи) de Céline – ou ceux de la traduction indirecte. Il a ceci d’original qu’il traduit au moins cinq langues différentes qu’il maîtrise à des degrés variables : l’anglais, l’allemand et le russe sont les langues qu’il connaît le mieux de sorte qu’il a traduit des textes aussi divers que « Good morning revolution » de Langston Hughes, le « Lied der Lyriker » de Bertolt Brecht ou l’« Hymne en l’honneur de la peste » de Pouchkine. Au-delà du russe, l’intérêt de ce lecteur omnivore s’est également porté du côté d’autres langues slaves, alors souvent considérées comme « mineures », y compris au prisme soviétique : il n’hésite pas à traduire indirectement le kirghiz (Djamilia, Aïtmatov) ou à intervenir, au moins pour une révision, sur un texte ukrainien (Les Cavaliers, Ianovski), et il s’engage en outre du côté des langues romanes. Ainsi traduit-il en 1947 « cinq sonnets de Pétrarque », extraits du Canzoniere, et des poèmes de l’espagnol Rafael Alberti (« La lucha por la tierra », 1933), du cubain Nicolas Guillén (« El abuelo », 1948) ou du chilien Pablo Neruda (« El perezoso », « Testamento de otoño ») qu’il intègre partiellement à son Élégie à Pablo Neruda (1966). La connaissance de la culture espagnole qu’il développe essentiellement à l’occasion de la Guerre d’Espagne se métamorphose en intérêt pour la culture arabo-andalouse et pour la langue arabe, dont Le Fou d’Elsa (1963) est l’aboutissement, à un autre moment décisif de l’Histoire, celui de la guerre d’Algérie.


La pluralité et la diversité de ces expériences de traduction, qui sont aussi des expérimentations, nourrissent chez un auteur fasciné par les bilinguismes une pensée des langues, du langage, de la voix et du rythme qui intéresse le travail comparatiste, non sans témoigner d’une interrogation sur « ce que peut une langue », la traduction invitant aussi à travailler sur les limites et les points de résistance de la langue française. L’exploration de la plasticité de la langue française et la volonté d’Aragon d’aller parfois jusqu’à faire violence à la syntaxe (« Arma virumque cano ») ont aussi pour origine l’expérience de l’étranger et du plurilinguisme et le conduisent à « élargir » (Benjamin) la langue. Dans cette perspective, il s’agit également de « dérouter, par la langue qu’on traduit, celle dans laquelle on traduit » (Foucault), entreprise dont témoignent, jusque dans l’œuvre dernière, bon nombre de poèmes et de romans d’Aragon, du Fou d’Elsa (1963) à La Mise à mort (1965).


Véritable « laboratoire de la pensée poétique » (Bonnefoy), chez Aragon l’activité traductrice n’est ainsi pas disjointe de l’activité poétique : au contraire, elle permet à l’auteur, y compris dans les périodes où celui-ci n’écrit pas de poésie à proprement parler, de développer non seulement une conception extrêmement novatrice de la traduction pour l’époque, qui peut notamment préfigurer les réflexions d’Antoine Berman (refus de la « domestication » du texte-source, refus de tout faire rentrer dans l’ordre du « bon français »), mais également de « comprendre mieux les voies de la création » (Bonnefoy). Au silence poétique des années 30 correspond en effet une intense activité de traduction qui s’est avérée être le laboratoire d’une pensée du chant, développée à partir des années 30 pour se déployer au fil des productions. Cette réflexion poétique et métapoétique apparaît au creuset de la lecture en « plus d’une langue » (Derrida) des traductions réalisées par le poète, de même qu’au détour des nombreux textes théoriques qui escortent les traductions, réagencés tardivement dans son Œuvre poétique.


Prolixe et polygraphe, l’auteur français multiplie ainsi les lieux de pensée de la traduction : les poèmes, les préfaces, les « explications du traducteur » ou encore les « introductions aux traductions de… » confirment d’une part la permanence de la réflexion sur la traduction dans la production de l’écrivain et révèlent d’autre part l’évolution de la conception de la traduction chez un écrivain qui accordait, on le sait, un rôle déterminant aux circonstances. Les différentes conceptions de la traduction qu’Aragon énonce au fil du temps sont par conséquent étroitement liées à sa lecture des auteurs qu’il traduit et à la conception qu’il se fait de son rôle, en tant que traducteur, dans la constitution d’un canon littéraire inscrit dans l’histoire des idées et des formes. S’agissant de certains auteurs dont, notamment, Maïakovski, elles doivent être mises en relation de façon systématique avec l’évolution de sa relation à l’utopie communiste, les basses eaux de la croyance correspondant fréquemment à un retour à la dimension poétique du texte, souvent minorée dans les traductions des années 30. Les différentes orientations prises par Aragon en matière de traduction pourraient gagner à être étudiées au prisme de la théorie du skopos (Vermeer, Reiss), théorie de la traduction qui place la circonstance au cœur de la pratique du traducteur et fait la part belle à la question de la réception, posant comme prémisse que tout texte a un but et un public cible.


Par conséquent, dans le cadre de la journée d’étude sur Aragon et la traduction, les aspects suivants pourraient être abordés :




  • La traduction comme laboratoire de la création pour l’auteur-traducteur

  • Poésie, rythme et traduction

  • Traduction, politique et militantisme

  • Traduction et maîtrise de la langue traduite

  • Traduction et renouvellement des formes

  • De la traduction à l’édition : réseaux, canaux, organes de diffusion, etc.

  • Traduction individuelle, traduction collective

  • Langue(s) et désir

  • Traduction indirecte

  • Fécondité de l’échec à traduire

  • Traduction et circonstances

  • Traduction et violence

  • Aragon face aux traductions de son œuvre

  • Traduction et intertextualité


Calendrier :




  • Les propositions de communication (entre 500 et 1000 mots), accompagnées d’une bibliographie indicative sont à envoyer aux organisatrices (jleray@parisnanterre.fr ; valensi@u-bordeaux-montaigne.fr) au plus tard le 31 mai 2025 pour un retour fin juin 2025.

  • La journée d’étude se déroulera à l’Université Bordeaux Montaigne le mercredi 15 octobre 2025.


Bibliographie indicative


ARAGON

Toutes les références sont données dans la deuxième version de L’Œuvre Poétique (OP), Paris, Messidor, Livre Club Diderot, 1989-1990, édition en 7 volumes, seule édition à fournir certaines traductions. Suit pour plus de commodité la référence dans les Œuvres poétiques complètes (OPC), volumes I et II, édition publiée sous la direction d’Olivier Barbarant, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade.

Œuvres traduites ou co-traduites par Aragon

  1. « Chorus sanctus » [« Chorus sanctus »], « Les Primitifs » [« Die Primitiven »] et « La Mer indienne et le soleil tout rouge » [ « Das indianische Meer und die ganz rote Sonne »], poèmes de Richard Huelsenbeck, trad. fr. d’Aragon, in Dadaglobe (1920-1921), repris in L’Œuvre Poétique (OP), Paris, Messidor, Livre Club Diderot, 1989, tome 1, livre I, pp. 349-353. Pléiade, Œuvres Poétiques Complètes (OPC), vol. 1, pp. 73-75.

  2. La Chasse au Snark [The Hunting of the Snark], de Lewis Carroll, trad. fr. d’Aragon, (La Chasse au Snark, The Hours press,1929), repris in OP, tome 2, livre IV, pp. 35-81. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 375-399.

  3. « La Lutte pour la terre » [« La Lucha por la tierra »] et « Meeting » [« Mitin »] , poèmes de Rafael Alberti, trad. fr. d’Aragon (La Littérature internationale, n° 1, 1933, Moscou), repris in OP, tome 2, livre V, pp. 707-710. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 631-633.

  4. « Prospectus pour le Waldorf-Astoria » [ « Advertisement for the Waldorf-Astoria »], « Lettre à l’académie » [« Letter to the Academy »], et « Bonjour, Révolution » [« Good Morning Revolution »], poèmes de Langston Hughes, (Littérature internationale, n° 2-3, 1933, Moscou), trad. fr. d’Aragon, repris in OP, tome 2, livre V, pp. 711-723. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 634-640.

  5. « À pleine voix » [« Во весь голос »] de Vladimir Maïakovski, trad. fr. d’Elsa Triolet et Aragon (La Littérature internationale, Moscou, n° 2-3, 1933), repris in OP, tome 2, livre V, pp. 735-745. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 661-668.

  6. « Les Hussards bleus » (poème publié dans Commune par V. Pozner, Elsa Triolet et Aragon, trad. fr. signée par Elsa Triolet) et « Trois Annas » de Nicolas Asséev, trad. fr. d’Aragon, repris in OP, tome 2, livre V, pp. 795-805. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 655-660.

  7. « Comment parler de Lénine » de Vladimir Maïakovski, extrait du poème « Vladimir Illitch Lénine » [« Владимир Ильич Ленин »], trad. fr. d’Elsa Triolet et Aragon, (Commune, n°5-6, janvier-février 1934), repris in OP, tome 2, livre VI, pp. 849-855. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 669-671.

  8. « Lied des lyriques » [« Lied der Lyriker »] et « Rapport sur la mort d’un camarade » [« Auf den Tod eines Kämpfers für den Frieden »] de Bertolt Brecht, trad. fr. d’Aragon (Commune, n°25, 15 septembre 1935), repris OP, tome 2, livre VI, pp. 1183-1190. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 672-676.

  9. « Panama » [« Panamá »] de Rafael Alberti, trad. fr. d’Aragon (Commune, n°28, 15 décembre 1935), repris in OP, tome 2, livre VI, pp. 1255-1256. OPC, vol.1, p. 677.

  10. « Arguments » et « L’oiseau de la tour » de Semen Kirsanov (Commune, n°30, 15 février 1936), trad. fr. d’Elsa Triolet et Aragon, repris OP, tome 3, livre VII, pp. 29-35.  OPC, vol. 1, pp. 678-680.

  11. « Fragment » de V. Lougovskoï, trad. fr. d’Elsa Triolet et Aragon, (Soutes, n°2, février 1936), repris in OP, tome 3, livre VII, pp. 39-42. OPC, vol. 1, pp. 680-682.

  12. « De l’amitié », « Comment achever ce janvier ?» et « Nous sommes bien en février », d’Ilya Selvinski, trad. fr. d’Elsa Triolet et Aragon (Commune, n°30, 15 février 1936), repris in OP, tome 3, livre VII, pp. 43-62. OPC, vol. 1, pp. 682-686.

  13. « Ode (écrite en octobre 1819, avant que les Espagnols aient retrouvé leur liberté) » [« An Ode, written October, 1819, before the Spaniards had recovered their liberty »], de Percy Bysshe Shelley, trad. fr. d’Aragon (Commune, n° 43 du 15 mars 1937), repris in OP, tome 3, livre VII, pp. 43-62. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 689-691.

  14. « Hymne à l’Autriche » [« Hymne an Österreich »], d’Anastasius Grün, trad. fr. d’Aragon (Commune, n° 57, 15 mai 1938), repris in OP, tome 3, livre VIII, pp. 636-638. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 691-693.

  15. « Chute d’une cité » [« The Fall of a city »], de Stephen Spender, trad. fr. d’Aragon in Fraternity, 1er mars 1939, Paris, Atelier 17, avec des gravures de 9 artistes dont Kandinsky et Miro, 113 exemplaires. https://graphicarts.princeton.edu/2018/07/10/fraternity/

  16. « Entretien sur la poésie avec le contrôleur des finances », de Vladimir Maïakovski, trad. fr. d’Elsa Triolet et Aragon (Les Étoiles, n°49, 16 avril 1946), repris in OP, tome 4, livre XI, p. 657-661. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 1166-1169.

  17. Cinq sonnets de Pétrarque avec une eau-forte de Picasso : « Prélude à tout son chant » [« Proemio di tutto il canzoniere »], « Que passant par la forêt d’Ardenne » [« Che passando per la selva ardenna »], « Il parle de son amour » [« Commenda la sua donna »], « Il dit qu’ainsi lui arrive chante » [« Dice che tal or canta »], « Il se plaint que mort ait éteint le soleil » [« Duolsi che morte abbia estinto il sol »], trad. fr. d’Aragon (1947), repris in OP, tome 4, livre XI, pp. 863-879. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 1033-1045.

  18. En marge de « Cinq sonnets de Pétrarque » : « À l’Italie » [« Italia mia »], trad. fr. attribuée à Aragon (Regards, n°261, 12 janvier 1939), repris in OP, tome 4, livre XI, p. 897-903. Pléiade, vol. 1, pp. 1047-1048 ; « Sonnet de la rencontre » : « Il narre les choses qui l’ont à l’amour d’elle lié » [« Narra quai cose le tengano nell’amor di lei »], trad. fr. d’Aragon (Les Lettres françaises, n°203, 8 avril 1948), repris in OP, tome 4, livre XI, pp. 878-879. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 1049-1050.

  19. Un sonnet de Nicolás Guillén : « El Abuelo »/« L’Aïeul », trad. fr. d’Aragon (Les Lettres françaises, n°234, 18 novembre 1948), repris in OP, tome 4, livre XI, p. 1059. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 1170-1171.

  20. « Le Chemin du front » d’Olga Bergholts extrait du Journal intime de Léningrad, trad. fr. d’Aragon (Les Lettres françaises, n°489, 5 novembre 1953), repris in OP, tome 5, livre XII, pp. 87-89. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 1173-1174.

  21. « Mon petit-fils je l’ai perdu dans cette guerre » de Véra Inber, trad. fr. d’Aragon, (Les Lettres françaises, n°489, 5 novembre 1953), repris in OP, tome 5, livre XII, pp. 90-91. Pléiade, OPC, vol. 1, pp.1174-1175.

  22. Les Cavaliers de Iouri Ianovski, 1957, trad. fr. de l’ukrainien par Zankiévitch, Aucouturier, Jacquet, revue, présentée (et corrigée ?) par Aragon, Paris, Gallimard, « Littératures soviétiques », n°3, 1957.

  23. Djamilia de Tchinghiz Aïtmatov, 1959, trad. fr. du kirghiz d’A. Dimitrieva et Aragon, préface d’Aragon, Paris, Les Éditeurs Français Réunis, rééd. Gallimard, « Folio », 2001.

  24. « Le Monument » de Gavrila Derjavine, trad. fr. d’Aragon (La Poésie russe, anthologie réunie et éditée par Elsa Triolet, Paris, Seghers, 1965), repris in OP, tome 6, livre XV, pp. 1315-1316. Pléiade, OPC, vol. 2, pp. 1287.

  25. « Fragment d’Eugène Onéguine » d’Alexandre Pouchkine, trad. fr. d’Aragon, (Les Lettres françaises, n°1103, 28 octobre 1965 et dans La Poésie russe, Seghers, 1965), repris in OP, tome 6, livre XV, pp.1317-1331. Pléiade, OPC, vol. 2, pp. 1288-1297.

  26. « Hymne en l’honneur de la peste » d’Alexandre Pouchkine, trad. fr. d’Aragon, (La Poésie russe, anthologie réunie et publiée sous la direction d’Elsa Triolet, Paris, Seghers, 1965), repris in OP, tome 6, livre XV, pp. 1332-1333. Pléiade, OPC, vol. 2, pp. 1297-1298.


 

Discours d’escorte et écrits d’Aragon susceptibles d’informer une réflexion sur la traduction :

  1. « Origine de « Bouée » (commentaire de 1974), repris in OP, tome 1, livre II, pp. 435-439.

  2. « Une préface morcelée. Maïakovski et ce qui s’ensuivit… », repris in OP, tome 2, livre V, pp. 457-459.

  3. « Lewis Carroll en 1931 », article paru dans Le Surréalisme ASDLR 3-4 (décembre 1931), repris in OP, tome 2, livre V, pp. 623-631.

  4. « Introduction à la lecture d’« À pleine voix » de Maïakovski, repris in OP, tome 2, livre V, pp. 727-734.

  5. « Le chant », repris in OP, tome 3, livre VII, pp. 345-350.

  6. « Préface à Pablo Neruda » pour la traduction d’Espagne au cœur de Louis Parrot (1938), repris in OP, tome 3, livre VIII, pp.659-664.

  7. « La ville lumière - La vie et la mort des poètes » (Regards, n°268, 2 mars 1939), repris in OP, tome 3, livre IX, pp. 945-951.

  8. « La Rime en 1940 », article paru dans Poètes casqués 40, n°3, 20 avril 1940, repris à la demande d’Aragon dans la deuxième édition du Crève-cœur (1942), repris in OP, tome 3, livre IX, pp. 1129-1139. Pléiade, OPC, pp. 727-733.

  9. « La Leçon de Ribérac ou l’Europe française », Fontaine, n°14, juin 1941, appendice aux Yeux d’Elsa, 15 mars 1942, Les Cahiers du Rhône, repris in OP, tome 3, livre IX, pp. 1275-1299. Pléiade, OPC, pp. 804-822.

  10. « Arma virumque cano », préface aux Yeux d’Elsa, 15 mars 1942, Les Cahiers du Rhône, repris in OP, tome 3, livre IX, pp. 1171-1191. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 743-758.

  11. « De l’exactitude historique en poésie », préface à En étrange pays dans mon pays lui-même, 1945, Monaco, À la voile latine, repris in OP, tome 4, livre X, pp. 93-121. Pléiade, OPC, vol. 1, pp. 853-872.

  12. « Explications du traducteur », texte placé en marge de la traduction par Aragon de « Cinq sonnets de Pétrarque », repris in OP, tome 4, livre XI, pp. 866-867. Pléiade, OPC, vol. 1, p. 1037.

  13. Introduction à la traduction du poème « El abuelo » de Nicolás Guillén, Lettres françaises, n°234, 18 novembre 1948.

  14. Chroniques du Bel Canto, Genève, Albert Skira, 1947, pp.164-165.

  15. Du sonnet (Les Lettres françaises, n° 506, 4 mars 1954), repris in OP, tome 5, livre XII, pp. 143-161.

  16. « Shakespeare et Maïakovski », Littératures soviétiques, Paris, Denoël, 1955, pp. 295-358.

  17. « Des paysans kolkhosiens, de l’art d’écrire et des principes », Littératures soviétiques, Paris, Denoël, 1955, pp. 271-293.

  18. Préface aux Cavaliers de Ianovski, trad. fr. de l’ukrainien Zankiévitch, Aucouturier, Jacquet, revue et présentée par Aragon : « Notes de la rédaction », Gallimard, “Littératures soviétiques”, n°3, 1957, pp. 7-36.

  19. Aragon parle avec Dominique Arban, Paris, Seghers, 1968.


 

BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE SUR ARAGON ET LA TRADUCTION

  • CAULET, Erwan, GRENOUILLET, Corinne & PRINCIPALLI, Corinne (dir.), Le Rayonnement international d’Aragon, Recherches croisées Louis Aragon/ Elsa Triolet, n°16, Presses Universitaires de Strasbourg, 2018.

  • CONSENSTEIN, Peter, « The Transmetrical Snark», in MLN (Modern Language Notes), Traduire la littérature à contraintes, vol 131, n°4, septembre 2016, The Johns Hopkins University Press, pp. 932-943.

  • GAUTHIER, Stanislas « Idéal de l’émigration et modèle soviétique : Pouchkine, un repère identitaire en question », La Revue russe [en ligne], Institut d’études slaves, 2011, vol. 36, no 1, p. 43‑52.

  • GAUTHIER, Stanislas, Cosmopolitisme et guerre froide, Aragon, Landolfi, Nabokov, traducteurs de Pouchkine, Paris, Hermann, 2017.

  • LE RAY, Johanne : « Aragon et l’expérience de l’étranger : la traduction comme laboratoire de la création », in Aragon, trente ans après, Erwan Caulet, Corinne Grenouillet, Patricia Principalli (dir.), Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet, n°15, Presses Universitaires de Strasbourg, 2014, pp. 89-102.

  • LE RAY, Johanne, « Traduction et défamiliarisation créatrice chez l’auteur-traducteur : Aragon et le souci de l’étranger », in Australian Journal of French Studies, The practices of translation, Vol. L, n°2, Mai-Août 2013, Liverpool University Press, pp. 157-176.

  • MARTINE, Noël, « Esquisse d’une théorie de la traduction et de ses fonctions dans la poétique d’Aragon », in Aragon, Elsa Triolet et les cultures étrangères, Actes du colloque de Glasgow, avril 1992, Andrew Macanaulty (dir.), « Annales littéraires », série « Linguistique et sémiotiques », n°34, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2000, pp. 115-139.

  • MASCAROU, Alain, « Avec un bandeau sur les yeux », Textuel n° 28, La Digression, 2èmetrimestre 1994, Paris VII-Denis Diderot, pp. 61-70.

  • PIÉGAY, Nathalie, PINTUELES, Josette, avec la collaboration de F. SALZMANN, Dictionnaire Aragon, Paris, Champion,

  • ROBEL, Léon, « La langue, la littérature et la culture russes dans l’œuvre d’Aragon », in Aragon, Elsa Triolet et les cultures étrangères, Actes du colloque de Glasgow, avril 1992, Andrew Macanaulty (dir.), « Annales littéraires », série « Linguistique et sémiotiques », n°34, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2000, pp. 171-181.

  • ROBEL, Léon, « … le calembour ou la poésie », in « Qui vraiment parle et D’où vient la chanson ». Les Poètes d’Aragon, H. Bismuth, É. Burle, S. Ravis-Françon (dir.), Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 1999, pp. 79-88.

  • ROBEL, Léon, « Aragon et Pouchkine : de la genèse du Roman inachevé», Recherches croisées Aragon Elsa Triolet, n°3, Lionel Follet (dir.), « Annales littéraires », série « Linguistique et sémiotiques », n°15, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 1991, pp. 23-35.

  • ROBEL, Léon, « La langue et la culture russes comme générateurs d’un roman français : La Mise à mort d’Aragon », in De la genèse du texte littéraire, Almuth Grésillon (dir.), Tusson, Éditions du Lérot, 1988, pp. 169-183.

  • SALZMANN, Fernand, « L’infraction par la traduction : Le Fou d’Elsa d’Aragon », in Au miroir de la traduction : avant-texte, intratexte, paratexte, E. Hartmann et P. Hersant (dir.), Archives contemporaines, « Multinlinguisme, traduction, création », 2019, pp. 145-154.

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: Margaux Valensi