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Appel à articles Cinquième numéro de la revue Pagaille / “Habiter et hanter la langue : l’accent dans la littérature et les arts”
: 15/06/2025
: http://revue-pagaille.fr/
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Appel à articles  / Cinquième numéro de la revue Pagaille, revue de littératures et médias comparés


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 “Habiter et hanter la langue : l’accent dans la littérature et les arts” 


“Montemisselle, lé chas honte manché lâ grôttenne tan Bâri sti nouitte !” [“Mesdemoiselles, les chats ont mangé la crotte dans Paris cette nuit!”]. Ce n’est rien de moins qu’en “patois germanico-gallique” que Balzac choisit de faire parler son personnage, le professeur Schmucke, musicien allemand, qui s’adresse ici à ses deux jeunes élèves pour les amuser de “petites phrases spirituelles” de son cru. L’effet recherché par Balzac est avant tout comique, provoquant une impression d’incongruité chez les lecteurs et lectrices, voire d’incompréhension quand la phrase n’est pas traduite. Mais ces passages qui reposent sur le mimétisme sonore d’un accent allemand ont un effet contradictoire : ils donnent au personnage de Schmucke du relief, une couleur locale, une présence sonore plus affirmée, mais tendent à le surdéterminer, en le réduisant à une appartenance nationale, à une identité purement langagière.


Au-delà de cet exemple dont on conviendra du caractère caricatural - mais qui est loin d’être isolé dans la production fictionnelle du XIXe siècle - ce cinquième numéro de la revue Pagaille souhaiterait s’interroger sur la présence sonore particulièrement incarnée que représente l’accent, autant dans la production littéraire d’un auteur ou d’une autrice que dans la construction de sa posture auctoriale. Sorte de “langue fantôme” (Fleischer, 2005) dont la matérialité est souvent difficilement représentable dans le texte, la question de l’accent recouvre des enjeux stylistiques, esthétiques et politiques nombreux, renvoyant à des problématiques identitaires et de représentation qu’il nous semble intéressant d’interroger dans une perspective comparatiste et intermédiale.




  1. L’accent, un espace fantôme


Alain Fleischer définissait l’accent comme une “langue fantôme”, qui garde par conséquent la trace d’un espace social, d’une région, d’un pays. L’accent situe le locuteur, le place dans un cadre spatial et le catégorise. À l’oreille, les auditeurs et auditrices gardent en tête, même à l’état sous-jacent, une représentation imaginaire d’un lieu. L’accent donne ainsi une couleur souvent pittoresque, peint un lieu qu’on lit à travers l’incarnation vocale. Cet espace étranger qu’on devine pose aussi un autre espace fantôme : le centre depuis lequel on évalue la déviance.


Comment manifester l’accent dans le texte littéraire et le faire affleurer à la lecture silencieuse? Comment est-il mis en évidence, ou parfois laissé à l’état fantomatique, simplement inféré par l’emploi de régionalismes, d’un registre de langue ou de mots étrangers qui viennent supposer une diction? Pensons par exemple à la domesticité marivaudienne souvent distinguée par le recours à une diction située ou au snobisme desPrécieuses ridicules manifesté par la prononciation.


Dans le domaine de la traductologie, comment rendre de manière satisfaisante l’accent de certains personnages et transposer dans le texte traduit un espace langagier équivalent ? L’accent se manifeste-t-il au sein des traductions sous la forme d’un hétérolinguisme (Grutman, 1997)?  Dans les romans de Carson McCullers par exemple, certains personnages s’expriment dans un anglais vernaculaire afro-américain dont les traductions récentes peinent à rendre compte, se heurtant aussi à la question du racisme porté par la langue.




  1. Accent et présence sonore


La voix d’un personnage fait souvent l’objet d’une description particulière qui permet d’incarner davantage la corporéité de ce dernier. Quand un personnage présente un accent, il tend à être réduit à celui-ci, qui vaut comme seule caractérisation, à l’image de l’accent alsacien chez Offenbach dans l’air célèbre “Je suis alsacien” de Lischen et Fritzchen.


Du côté des artistes, comment ne pas penser aux voix accentuées et à leur présence sonore dans les entretiens radiophoniques, télévisuels mais aussi dans leurs performances et lectures publiques? Il est impossible de dissocier aujourd’hui Colette de l’accent bourguignon, Claudel de l’accent tardenois. On peut songer aussi à la façon dont l’accent castillan de Salvador Dalí en français a pu être maintes fois imité et caricaturé. Cette présence sonore contribue à construire une identité patrimoniale, en associant l’artiste à une région d’origine, à sa maison natale.


Les  articles pourront également aborder la question de l’oralisation des œuvres littéraires, par le livre audio ou par des performances. Doit-on lire Les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet avec l’accent? Comment marquer les régionalismes sans tomber dans la caricature, comme par exemple l’accent napolitain dans la saga d’Elena Ferrante, L’Amie prodigieuse? Les articles pourraient interroger la possibilité d’incarner la littérature par l’oralisation accentuée.




  1. Accent et réception


Avons-nous tendance à vouloir déceler un accent dans les textes d’écrivains et écrivaines en situation d’hétérolinguisme ou venant de pays anciennement colonisés, ayant subi les effets de l’impérialisme linguistique européen? Sommes-nous inconsciemment à la recherche de traces d’étrangeté ou d’exotisme, en imposant au texte lu une écoute intérieure biaisée, suspicieuse? Ainsi, le général Alcazar dans les albums de Tintin n’a pas d’accent quand il parle dans son pays d’origine mais son accent est transposé dans les philactères dès qu’il est “dépaysé”. C’est dire combien l’accent est relatif à l’écoute d’un tiers qui délimite le bon usage de la prononciation dans son univers de référence.


Que se produit-il dans une expérience de lecture quand un texte contient des mots qui cherchent à mimer une autre prononciation, une parlure particulière? Ont-ils une musicalité propre ? Entraînent-ils un sentiment de défamiliarisation, au même titre que certains mots étrangers dans l’univers de Dostoïevski ou de Tchekhov ?


Dans la réception de textes régionalistes, quelle place tient l’accent pour le public? Chez Marcel Pagnol ou Tennessee Williams par exemple, l’accent fait intégralement partie de l’identité de leurs œuvres et certains spectateurs vivent comme un sacrilège l’idée d’en faire l’économie dans les adaptations théâtrales ou cinématographiques. Les articles pourront ainsi interroger les attendus en termes de réception qui conditionnent voire parfois enferment les démarches créatrices des metteurs et metteuses en scène, des réalisateurs et des réalisatrices.




  1. Hantises de l’accent et malaise dans la culture


Philippe Blanchet, en proposant le terme de glottophobie, montre combien l’accent peut être une expérience dysphorique, qui peut impliquer un sentiment d’exclusion. Cette distinction par le langage entraîne des stratégies de contournement racontées par les fictions littéraires, comme dans My Fair Lady où Eliza Doolittle est formée à perdre son accent cockney dans l’espoir d’intégrer la bonne société londonienne. Cette hantise de l’accent est aussi perceptible chez les auteurs et autrices, à l’exemple de Jacques Derrida dans le Monolinguisme de l’autre (1996, p. 77-78) : « je crois pouvoir espérer, j’aimerais tant qu’aucune publication ne laisse rien paraître de mon “français d’Algérie” […]. Je n’en suis pas fier, je n’en fais pas une doctrine, mais c’est ainsi : l’accent, quelque accent français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît incompatible avec la dignité intellectuelle d’une parole publique. » Les articles pourront ainsi aborder les malaises dans la culture que provoquent les situations de diglossie et d’hétéroglossie, qu’elles viennent d’un bilinguisme ou d’un transfert de classe, d’un personnage ou d’un auteur. Ils pourront également s’intéresser aux brouillons d’écrivains et à la façon dont ces derniers peuvent porter les traces d’un accent qui aurait disparu dans le texte publié.




  1. Subversivité de l’accent et politiques de l’accent


L’accent peut aussi participer d’une revendication, à travers laquelle l’écrivain ou l’écrivaine subvertit une langue perçue comme dominante. C’est le cas, par exemple de Nancy Huston qui souligne le potentiel créatif de son accent  : « ce n’est qu’à partir du moment où rien n’allait de soi – ni le vocabulaire, ni la syntaxe, ni surtout le style – à partir du moment où était aboli le faux naturel de la langue maternelle, que j’ai trouvé des choses à dire » (1986, p. 15).


L’accent permet d’exposer l’absence d’unité de “la” langue : Myriam Suchet propose ainsi de lire le “s” de français comme marque de pluriel, de son hétérogénéité constitutive (voir à ce sujet le site qu’elle a créé: www.enfrancaisaupluriel.fr/). On peut alors songer à la pratique subversive de certains auteurs et autrices comme l’écrivaine d’origine hongroise Katalin Molnar, qui écrit dans Kantaje l’histoire de son rapport à la langue française, en bousculant joyeusement toutes les idoles: « charplé kom Kornèy é Rassinn : « Ô kruèl souvenir de ma gloire passé ! Euvre de tan jour an un jour ! », (1996, p. 17).




  1. Imitation de l’accent et légitimité


Peut-on imiter l’accent allemand, italien, ch’ti ou encore le cockney sans verser dans la caricature ? Bon nombre d’acteurs qui se sont frottés à l’exercice ont trouvé dans ce travestissement de la langue un procédé comique des plus efficaces, que l’on pense à l’accent bourgeois de Valérie Lemercier dans Les Visiteurs ouaux accents régionaux de Jean-Paul Rouve et d’Isabelle Nanty dans la saga des Tuche. L’accent mal imité ou “ultra référentiel”, particulièrement dans le doublage, fait encore le régal des amateurs de nanars. Bien sûr, la capacité d’un acteur à adopter une parlure qui lui est étrangère peut être inversement perçue comme un gage de son talent et de son sérieux. On reproche à De Niro l’anachronisme de son accent lorsqu’il joue un Jésuite dans The Mission, mais on applaudit Daniel Day-Lewis pour inclure à ses fameuses préparations de rôle un travail intense sur la prononciation de ses répliques. En témoigne encore la polémique qui accompagne en 2025 la nomination d’Adrien Brody aux Oscars pour son rôle dans The Brutalist : l’acteur peut-il prétendre à la récompense suprême, lui dont l’accent hongrois a été amélioré grâce à l’intelligence artificielle ?


Martin Barnier (2018) nous rappelle que ce marqueur géographique, culturel et social était déjà présent dans les films muets, la question de l’accent étant indissociable de l’histoire du cinéma. Elle se retrouve néanmoins de plus en plus souvent au cœur de controverses. Et si d’aucuns se demandent pourquoi le cinéma aime tant les accents stéréotypés, le théâtre n’est pas en reste : chez Alexis Michalik, qui affectionne les clichés, les répliques de la blonde idiote se colorent de teintes suédoises (Les Producteurs), quand les proxénètes véreux, clairement mafieux, s’expriment évidemment avec un accent corse (Edmond). Que révèlent ces représentations d’une prononciation éloignée de la norme ? N’y a-t-il pas condescendance, que l’intention soit comique ou non ? N’y a-t-il pas appropriation culturelle ? Faut-il, oui ou non, doubler les accents ? Et peut-on encore, en 2025, jouer une autre nationalité que la sienne ? Une approche diachronique pourrait enrichir l’étude de l’accent, en se plongeant par exemple dans les archives radiophoniques ou dans les archives sonores du théâtre, comme celles proposées par la BNF (“Entendre le théâtre - Acte III - Un théâtre accentué” - https://classes.bnf.fr/echo/index.php).


Modalités de soumission :




  • Les propositions d’articles, de 500 mots maximum, accompagnées d’une bio-bibliographie et de 5 mots-clés, sont à envoyer avant le 15 juin 2025 à l’adresse mail suivante : revue.pagaille@gmail.com.

  • Les notifications aux auteurs et autrices seront envoyées début juillet 2025.

  • L’article (de 30 000 à 40 000 signes espaces compris) sera à envoyer avant le 15 octobre 2025 pour évaluation en double aveugle par le comité scientifique.

  • La publication du numéro est prévue en avril 2026 sur le site de la revue : http://revue-pagaille.fr.


Comité de rédaction


Julie Brugier, Université Paris Nanterre


Marion Brun, Université Paul-Valéry Montpellier 3


Hélène Dubail, Université Paris Nanterre


Amandine Lebarbier, Université Paris Nanterre


Comité scientifique




  • Olga Anokhina, CNRS

  • Martin Barnier, Université Lyon 2

  • Rhida Boulaâbi, Université de Nanterre

  • Marion Chénetier-Alev, ENS

  • Didier Coste, Université Bordeaux Montaigne

  • Stéfania Cubeddu, Université de Nanterre

  • Maxime Del Fiol, Université Paul-Valéry Montpellier 3

  • Lise Gauvin, Université de Montréal

  • Samia Kassab-Charfi, Université de Tunis

  • Marinette Matthey, Université Grenoble Alpes

  • Marie-Madeleine Mervant-Roux, CNRS

  • Jean-Marc Moura, Université de Nanterre

  • Anne-Laure Rigeade, Université de Créteil

  • Eric Villagordo, Université Paul-Valéry Montpellier 3


Bibliographie indicative


ANOKHINA, Olga et  HIDALGO, Nacher (dir.), « Bibliothèques multilingues des écrivains», numéro thématique de Manuscritica, 2024, n°54 (en français / en espagnol /en portugais) (open access)


ANOKHINA, Olga AUSONI, Alain (dir.), Vivre entre les langues, écrire en français, Paris, Éditions des Archives Contemporaines, 2020 (open access https://archivescontemporaines.com/books/9782813003249)


AMY DE LA BRETEQUE, François, “L’accent : un marqueur de l’homme politique dans les films de fiction français (années trente) ?”, Mots. Les langages du politique [Online], 111 | 2016, consulté le 18 février 2025, URL: http://journals.openedition.org/mots/22354; DOI: https://doi.org/10.4000/mots.22354


BARNIER, Martin, Le cinéma français au fil de ses accents, vidéo Ciclic, Jean-Pierre Sougy (montage), Ciclic, 2018.


BARTHES, Roland, Le Grain de la voix, Entretiens (1962-1980), Paris, Points, 1999.


BLANCHET, Philippe, Discrimination : combattre la glottophobie, Paris, Textuel, coll. Petite Encyclopédie critique, 2016.


BOULAÂBI, Ridha, L’Orient des langues, Paul Geuthner, 2011.


BOUVIER Hélène et CHENETIER-ALEV Marion (dir.), L’Écho du théâtre. Dynamiques et construction de la mémoire phonique, XXe-XXIe siècles, Revue Sciences / Lettres 5, 2017.


BOVET Jeanne et MERVANT-ROUX Marie-Madeleine (dir.), L’Écho du théâtre 2. La scène parle. Voix, acoustiques et auralités (seconde moitié du XXe siècle), Revue Sciences / Lettres n°6, 2019.


CASSIN, Barbara, Éloge de la traduction, compliquer l’universel, Paris, Fayard, 2016.


COSTE, Didier, KKONA, Christina et PIREDDU, Nicoletta (dir.), Migrating Minds. Theories and Practices of Cultural Cosmopolitanism, New York / Londres, Routledge, 2022.


CUBEDDU-PROUX Stefania, « ViceVersa : uno spazio transculturale dall’accento italiano», dans Anna Frabetti et Walter Zidarič (dir.), L’italiano lingua di migrazione : verso l’affermazione di una cultura transnazionale agli inizi del XXI secolo / L’italien langue de migration : vers l’affirmation d’une culture transnationale à l’aube du XXIe siècle, Université de Nantes, Éditions du CRINI, 2006, p. 193-205.


DERRIDA, Jacques, Monolinguisme de l’autre, Paris, Galilée, 1996.


FLEISCHER, Alain, L’accent, une langue fantôme, Paris, Éditions du Seuil, 2005.


FOUGERON, Alexandre (réalisation) et SORBIER, Marie (production,Barnier Martin, Peut-on jouer du Pagnol sans l'accent ?,  France Culture, 23 mars 2022


GASQUET-CYRUS, Médéric, « Peut-on écrire l’accent marseillais ? », TIPA. Travaux interdisciplinaires sur la parole et le langage [En ligne], 29 | 2013, mis en ligne le 20 décembre 2013, consulté le 17 février 2025. URL: http://journals.openedition.org/tipa/753 ; DOI : https://doi.org/10.4000/tipa.753


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TOMAN, Cheryl, FERREIRA-MEYERS, Karen, RIGEADE, Anne-Laure et AL-DAKR, Lilas, Bilinguisme, plurilinguisme et francophonie. Mythes et réalités, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2023.


: Amandine Lebarbier