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« Psycho-tropes: Les drogues fictives de la littérature »
: 30/06/2025
: Université Paul Valéry-Montpellier III
: Jean-Christophe Valtat
: jean-christophe.valtat@univ-montp3.fr
: https://rirra21.www.univ-montp3.fr/fr/actualites/appels-a-communications
Entre la mystérieuse drogue qui transporte le loup de steppes de Hermann Hesse dans le théâtre magique de l’analyse jungienne, le « Soma » et le « Moksha » d’Aldous Huxley dans, respectivement, Brave New World et Island, le « Dawamesk B2 » de Witckiewicz dans Insatiabilité , le « Moloko-Plus » de Anthony Burgess dans A Clockwork Orange, les « Can-D » et « Chew-Z » de Philip K. Dick dans The Three stigmata of Palmer Eldritch, ou chez le même auteur  la « substance D » dissociative dans A Scanner Darkly,  l’ «  épice » au centre politique, commercial et spirituel, de l’univers de Dune, le « Vurt » de Jeff Noon dans le roman éponyme, la littérature  moderne et post-moderne abonde en psychotropes fictifs, au point d’en constituer sinon un cliché, du mois un trope récurrent.

Fondées sur une longue tradition de drogues plus ou moins mythiques, tel le fameux soma védique, ou le Nepenthès homérique, ces substances se référent parfois à mots couverts à de substances réelles tout en tentant de se délester de certaines de leurs connotations culturelles (on songe à la drogue anonyme, proche du LSD, dans Besuch auf Godenholm de Jünger) ou bien, plus fréquemment encore, inventent des effets inédits.

Ces psychotropes fictifs peuvent d’abord nous faire réfléchir sur l’imaginaire et les discours des « drogues » dans la culture, dans toute leur diversité et leurs ambiguïtés:  danger, évasion, hédonisme, adaptation aux conditions de la vie sociale, économie criminelle, domination et libération, le rapport entre marges et centre (sociaux, ethniques, géographiques), utopies et dystopies, thérapie, théories neurologiques de la perception et de la cognition, exploration d’autres plans de conscience et accès à la spiritualité, notamment dans le contexte de la « Renaissance psychédélique ». 

Mais ils peuvent aussi être étudiés en eux-mêmes dans leur usages fonctionnels, qu’il s’agisse de procédés poétiques et narratifs permettant le passage d’un monde fictionnel à l’autre, de représentations figurées de la vie intérieure, de références aux effets des nouveaux médias (par exemple, ceux de la réalité virtuelle), la motivation de nouvelles formes d’écriture censées rendre compte de ces « expériences », ou de commentaires métapoétiques sur la nature de la fiction ou de la création littéraire.  

Sans nous interdir d’étudier l’histoire de ce trope, nous nous intéresserons plus particulièrement aux périodes moderne et contemporaine, à travers tous les genres fictionnels.

La journée d’étude aura lieu le 24/09/2025 à l’Université Paul Valéry-Montpellier III

Les propositions de communication, d’une page environ, en français ou en anglais, accompagnée d’une brève notice bio-bibliographique sont à envoyer à jean-christophe.valtat@univ-montp3.fr d’ici le 30 juin 2025.
: Jean-Christophe Valtat