appel
Femmes du Mexique
Date de l'échéance : 01/10/2023
Lieu de l'événement : revue Grandes figures historiques dans les lettres et les arts
Nom de l'organisateur : Thomas Barège
Email de l'organisateur : thomas.barege@uphf.fr
Site web de référence : https://figures-historiques-revue.univ-lille.fr/
Appel à communication « Femmes du Mexique ».
Numéro de la revue Grandes figures historiques dans les lettres et les arts : https://figures-historiques-revue.univ-lille.fr/
Peut-être parce que le Mexique a la réputation d’être l’un des pays les plus machistes d’Amérique Latine, la place faite aux femmes dans l’Histoire mexicaine est souvent limitée. Néanmoins les quelques figures illustres qui s’en détachent sont emblématiques et le traitement que leur réservent la littérature et les arts est parfois extrême et rarement dénué d’une forme de jugement moral.
Il n’est sans doute pas anodin que la première femme illustre que l’on associe au Mexique soit La Malinche, Malintzin ou Doña Marina, selon les différents noms qu’on lui a donnés, tout à la fois « mère » du Mexique moderne, victime de l’esclavage et traitresse puisqu’elle servit d’interprète à Hernán Cortés et aida les troupes espagnoles dans leur conquête. Ses représentations sont à l’image de cette multiplicité de visages qui cohabitent : le terme de malinchismo dont l’origine vient de ce personnage est encore l’incarnation de la trahison dans la culture mexicaine alors que des auteur.e.s comme Laura Esquivel dans son roman Malinche (2006) tentent de revaloriser cette figure.
De même, l’un des premiers grands écrivains de langue espagnole de ce qui s’appelait encore la Nouvelle Espagne est une femme, Sor Juana Inés de la Cruz, lettrée sans réel équivalent à son époque. Incontournable dans la littérature baroque, elle a intéressé de multiples artistes et écrivains, comme Octavio Paz. Sa vie hors norme a fait l’objet d’un long métrage, Yo la peor de todas (Moi, la pire de toutes) et plus récemment d’une série télévisée, Juana Inés, ainsi que d’une poignée de romans en anglais comme en espagnol qui font de Sor Juana Inés, tantôt une savante plus ou moins hautaine, tantôt une proto-féministe active, tantôt une femme persécutée par les institutions de son époque, tantôt une religieuse mondaine, séductrice avec les hommes et les femmes.
Que dire enfin de Frida Kahlo, peintre iconique s’il en est, dont l’image présente sur de multiples supports à travers le monde, a peut-être fini par éclipser à moitié la femme et l’intégralité de son œuvre, en la résumant à quelques autoportraits ? Ces trois femmes très célèbres ne doivent pas faire oublier pour autant d’autres figures parfois arrivées au Mexique suite à un exil, comme les artistes Leonora Carrington ou encore Angelina Beloff, chacune immortalisée par un roman d’Elena Poniatowska, intellectuelle incontournable du Mexique d’aujourd’hui et dont la biographie est, elle aussi, traversée par l’exil.
Tous les exemples mentionnés précédemment ne constituent évidemment pas une liste close. On s’intéressera donc aux multiples représentations de ces Mexicaines restées dans l’Histoire (ou dignes de l’être lorsqu’elles ont été un peu oubliées) et dont la mémoire est portée par les arts, quels qu’ils soient (cinéma, peinture, séries TV, musique, etc.) et la littérature, quelle que soit la langue ; il s’agira de se poser la question des traits caractéristiques, biographiques ou symbolique qui sont retenus par les créateurs pour les célébrer ou les vilipender. On sera attentif également à la manière dont elles sont mises en relation avec leur contexte, quitte à souligner et interroger les anachronismes dans le traitement qui peuvent parfois aller jusqu’à une forme de contresens historique ou de détournement militant ou idéologique dans certains cas.
Les articles, en français, sont à adresser à Thomas Barège (thomas.barege@uphf.fr) avant 01/10/2023. Ils ne devront pas excéder 40 000 signes, espaces comprises.
Nous remercions par avance les auteurs de auteurs de respecter la feuille de style de la revue Grandes figures historiques dans la littérature et les arts, disponible via le lien suivant : https://figures-historiques-revue.univ-lille.fr/wp-content/uploads/2018/03/Feuille-de-style-1.pdf
Numéro de la revue Grandes figures historiques dans les lettres et les arts : https://figures-historiques-revue.univ-lille.fr/
Peut-être parce que le Mexique a la réputation d’être l’un des pays les plus machistes d’Amérique Latine, la place faite aux femmes dans l’Histoire mexicaine est souvent limitée. Néanmoins les quelques figures illustres qui s’en détachent sont emblématiques et le traitement que leur réservent la littérature et les arts est parfois extrême et rarement dénué d’une forme de jugement moral.
Il n’est sans doute pas anodin que la première femme illustre que l’on associe au Mexique soit La Malinche, Malintzin ou Doña Marina, selon les différents noms qu’on lui a donnés, tout à la fois « mère » du Mexique moderne, victime de l’esclavage et traitresse puisqu’elle servit d’interprète à Hernán Cortés et aida les troupes espagnoles dans leur conquête. Ses représentations sont à l’image de cette multiplicité de visages qui cohabitent : le terme de malinchismo dont l’origine vient de ce personnage est encore l’incarnation de la trahison dans la culture mexicaine alors que des auteur.e.s comme Laura Esquivel dans son roman Malinche (2006) tentent de revaloriser cette figure.
De même, l’un des premiers grands écrivains de langue espagnole de ce qui s’appelait encore la Nouvelle Espagne est une femme, Sor Juana Inés de la Cruz, lettrée sans réel équivalent à son époque. Incontournable dans la littérature baroque, elle a intéressé de multiples artistes et écrivains, comme Octavio Paz. Sa vie hors norme a fait l’objet d’un long métrage, Yo la peor de todas (Moi, la pire de toutes) et plus récemment d’une série télévisée, Juana Inés, ainsi que d’une poignée de romans en anglais comme en espagnol qui font de Sor Juana Inés, tantôt une savante plus ou moins hautaine, tantôt une proto-féministe active, tantôt une femme persécutée par les institutions de son époque, tantôt une religieuse mondaine, séductrice avec les hommes et les femmes.
Que dire enfin de Frida Kahlo, peintre iconique s’il en est, dont l’image présente sur de multiples supports à travers le monde, a peut-être fini par éclipser à moitié la femme et l’intégralité de son œuvre, en la résumant à quelques autoportraits ? Ces trois femmes très célèbres ne doivent pas faire oublier pour autant d’autres figures parfois arrivées au Mexique suite à un exil, comme les artistes Leonora Carrington ou encore Angelina Beloff, chacune immortalisée par un roman d’Elena Poniatowska, intellectuelle incontournable du Mexique d’aujourd’hui et dont la biographie est, elle aussi, traversée par l’exil.
Tous les exemples mentionnés précédemment ne constituent évidemment pas une liste close. On s’intéressera donc aux multiples représentations de ces Mexicaines restées dans l’Histoire (ou dignes de l’être lorsqu’elles ont été un peu oubliées) et dont la mémoire est portée par les arts, quels qu’ils soient (cinéma, peinture, séries TV, musique, etc.) et la littérature, quelle que soit la langue ; il s’agira de se poser la question des traits caractéristiques, biographiques ou symbolique qui sont retenus par les créateurs pour les célébrer ou les vilipender. On sera attentif également à la manière dont elles sont mises en relation avec leur contexte, quitte à souligner et interroger les anachronismes dans le traitement qui peuvent parfois aller jusqu’à une forme de contresens historique ou de détournement militant ou idéologique dans certains cas.
Les articles, en français, sont à adresser à Thomas Barège (thomas.barege@uphf.fr) avant 01/10/2023. Ils ne devront pas excéder 40 000 signes, espaces comprises.
Nous remercions par avance les auteurs de auteurs de respecter la feuille de style de la revue Grandes figures historiques dans la littérature et les arts, disponible via le lien suivant : https://figures-historiques-revue.univ-lille.fr/wp-content/uploads/2018/03/Feuille-de-style-1.pdf
Source de l'information : Thomas Barège