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Comparatisme en francophonie : passage, canonicité et objet d’une approche critique de l’hybridité
Date de l'échéance : 20/07/2022
Lieu de l'événement : En ligne
Nom de l'organisateur : Raoul TIE-Jules Mambi-Cheikh Diop
Email de l'organisateur : raoultie@gmail.com
Comparatisme en francophonie : passage, canonicité et objet d’une approche critique de l’hybridité
Raoul TIE, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
Jules Mambi, Ens-Université de Maroua, Cameroun
Cheikh Diop, Université de Ziguinchor, Sénégal
UNIVERSITÉ FELIX HOUPHOUËT-BOIGNY, CÔTE D'IVOIRE
UFR DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
Laboratoire de Littératures et Écriture des Civilisation ( LLITEC)
Équipe de recherche : Représentations, Patrimoines et Dynamiques Culturelles
Appel à communications
En ligne : 15,16 et 17 septembre 2022
Héritée de l’âge romantique, puis situéentre approche historique et théorique, la littérature comparée et l’orthodoxie de sa démarche, loin d’être soluble dans la littérature mondiale, s’est sensiblement élargie à divers ensembles géographiques. Elle constitue plus que jamais l’espace d’un dialogue et le lieu d’une ouverture entre les aires culturelles composites de la francophonie et certains ensembles géographiques. Avec son vaste marché symbolique et sa production littéraire rattachés au marqueur objectif de la langue française, l’espace francophone s’enrichit et se teinte d’identités fragiles et fuyantes, témoigne de traditions et d’héritages pluriels (Aline Francoeur, 2016), qui la suppose comme un champ d’investigation offrant aux comparatistes des pistes de recherches communes et diverses. Et sur la scène du comparatisme francophone, des universitaires par la richesse et la diversité de leurs productions font de la discipline un espace de pensée totalisant donc non essentialiste des médiations culturelles, qui par sa pratique fait entrer l’œuvre dans la continuité mouvante de l’expression littéraire où la perspective de mise en relation ne cesse de se redéfinir.
Il n’y a pas une seule méthode comparatiste pour les littératures francophones, mais des comparatismes hérités de l’école française ou américaine avec lesquels des universitaires francophones entretiennent un rapport spéculaire ou s’émancipent des modèles théoriques pour questionner leurs objets d’études. En effet, dans la production de la pensée sur la discipline bien que la Chine, la Suisse, l’Allemagne soient à l’ordre du jour, deux écoles en opposition permanente portent le comparatisme littéraire comme un patrimoine culturel. La Société Française de Littérature Générale et Comparée, universaliste qui a longtemps marqué un intérêt pour l’histoire littéraire, les études d’influences, et les rapprochements entre littératures et l’American Comparative Littérature Association, avec son approche culturaliste et l’histoire de l’évolution de sa démarche dans le champ nord-américain. Situation insistant sur l’hégémonie géoculturelle de l’Occident comme foyer de théorisation du comparatisme. Eu égard à ce sentiment de dépendance, on pourrait se questionner non seulement sur les bases théoriques et critiques du comparatisme dans le milieu universitaire francophone et les perspectives de cette approche qui s’impose dans cet espace multiculturel.
Sa pratique définit une véritable analyse des passages (Bernard Franco, 2016), qui suppose un rejet des frontières culturelles et artistiques. Par son moyen, le comparatiste dans l’espace francophone procède à l’examen des relations d’échanges qui finissent par déterminer l’impossibilité de le cloisonner dans sa pratique de la littérature comparée dans un savoir fixe et clos. L’hybridité du comparatisme littéraire est celle de son objet d’étude et de ses méthodes. Et, la profonde hétérogénéité d’une approche critique qui se nourrit de son rapport à d’autres disciplines et emprunte aux méthodologies des sciences humaines et sociales. Il définit donc des passages qui permettent d’absorber différentes épistémologies. Il se distingue d’autres approches théoriques en littérature par le croisement de ses objets, à son attachement aux questions méthodologiques pour les aborder. Toutefois, en Afrique, le comparatisme est un processus actif qui n’arrive pas toujours à passer les frontières qui le sépare de la littérature orale africaine (Jean-Fernand Bedia, 2012), des récits francophones numériques qui sont également, l’expression d’un patrimoine culturel et esthétique qui questionne des sujets liés à des enjeux sociaux. Les canons de sa démarche tendent donc à rejeter des phénomènes culturels nouveaux (l’écosystème littéraire numérique), certaines littératures non-occidentales, les littératures écrites en langue africaine. Or, au nom de son universalisme, pour dire avec Étiemble, il doit rendre les canons de la théorie perméable à d’autres domaines culturels, pour faire éclore de nouvelles habiletés d’analyse, de nouvelles perspectives de pensée relationnelle, sur des savoirs et des cultures communes et variées, tout en défendant au regard d’approche théorique concurrente, en usage dans les institutions universitaires francophones sa propre légitimité théorique, pour éviter la mort de la discipline ou résister à ce Votum Mortis suggéré par Gayatri Spivak dans Death of a discipline, 2003. Malgré son éclectisme et sa nécessaire ambition totalisante, le comparatisme comme méthode se pense dans une canonicité de la pensée relationnelle, une exigence de spécificité sur son objet d’étude, ce qui détermine la vitalité de la littérature comparée dans les champs culturels où elle se déploie et la singularité du comparatisme comme approche critique.
Réfléchir aux enjeux et aux fondements du comparatisme dans la diversité de ces formes et de ces pratiques trouve donc sa résonnance justifiée, dans le besoin de penser une discipline au vaste territoire et souligner de façon réfléchie son intérêt dans le développement de certaines épistémologies dans l’espace universitaire francophone. En cela, nous proposons d’ouvrir la réflexion de cette rencontre autour de ces axes non exhaustifs :
-Comparatisme de l’école française et américaine et leur réception dans l’espace universitaire francophone
-Comparatisme et littérature orales
-Comparatisme et étude (subalternes, postcoloniales et anthropologiques)
-Comparatisme et correspondance entre les arts
-Comparatisme et écriture du genre (famille, LGBTQIA+)
-Comparatisme et culture numérique
-Comparatisme et questions écologiques
-Comparatisme et études des mythes
Etc.
Envoi des propositions de communication
Les propositions de communication accompagnées d’une notice bibliographique (en français ou en anglais) devront comporter :
- des indications sur l’auteur (nom et prénoms, université d’attache) ;
- le titre de l’article ;
- un résumé de 200 à 250 mots ;
- les mots clés (4 ou 5 mots).
Elles devront être envoyées à l’adresse mail suivante : comparatismenfrancophonie@yahoo.com
Calendrier :
Soumission des propositions de communication : jusqu’au 20 juillet 2022
Réponse du comité scientifique : 30 juillet 2022
Envoi des communications retenues : 30 Aout 2022
Dates du colloque : les 15,16 et 17 septembre 2022
Source de l'information : Raoul TIE