soutenance
Représentations de la bêtise dans le roman européen (1880-1914)
Nom du candidat : Hélène Dubail
Lieu de la soutenance : Collège de France
Date de soutenance : 02/12/2021
J'ai le plaisir de vous annoncer la soutenance de ma thèse de littérature comparée, "Représentations de la bêtise dans le roman européen (1880-1914)", rédigée sous la direction de William Marx au sein du Centre de recherche en Littérature et Poétique comparée (Université Paris Nanterre).
La soutenance aura lieu le jeudi 2 décembre 2021, à partir de 13h30, dans la salle 2 du Collège de France, devant un jury composé de :
- Mme Florence Godeau, Professeure des universités, Université Jean Moulin Lyon 3
- Mme Anne-Rachel Hermetet, Professeure des universités, Université d'Angers
- Mme Anne Herschberg-Pierrot, Professeure des universités, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis
- M. William Marx, Professeur, Collège de France
- M. Philippe Zard, Professeur des universités, Université Paris Nanterre
Résumé de la thèse :
À la fin du XIXe siècle, on observe une abondance de représentations de la bêtise dans les romans français, anglais, germanophones et italiens. La thèse est consacrée à l’étude de ce phénomène, dans le but d’en cerner à la fois les causes et les enjeux pour l’histoire littéraire. Une approche diachronique couvrant une vaste période, des écrits d’Héraclite au VIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’à l’œuvre de Robert Musil dans les années 1930, révèle qu’il ne s’agit pas d’un phénomène propre au XIXe siècle. La bêtise n’a jamais cessé de hanter les lettrés, et la Renaissance et le XVIIIe siècle lui ont même consacré plusieurs textes majeurs.
Les années 1880-1914 conservent néanmoins une spécificité. À cette époque, l’invention toute récente de l’objet littérature donne aux écrivains une raison supplémentaire de s’intéresser à la notion : cette bêtise si ridicule des conversations quotidiennes, des slogans publicitaires et de la rhétorique démagogique, mais aussi d’une culture artistique ou scientifique mise à la portée de tous en plein mouvement de démocratisation des savoirs, offre un outil de choix pour construire la littérature en champ autonome. La bêtise, reposant sur l’élaboration de systèmes sémiotiques défaillants, peut devenir le contraire d’une littérature montrée comme sémiologie réussie.
En conséquence, les années 1880-1914 sont aussi celles d’une importante remise en question de la part des romanciers qui dénoncent la bêtise. Anticipant les grands mouvements de table rase du XXe siècle, ils prennent conscience qu’ils se fourvoient peut-être bien eux aussi dans une impasse. L’objet littéraire, dont on fétichise les signes et dont on élabore alors la mythologie, n’est-il pas en passe de ne devenir qu’une énième idéologie ? Démanteler les mécanismes de la bêtise implique de déconstruire, aussi, le grand mythe de la littérature.
La soutenance aura lieu le jeudi 2 décembre 2021, à partir de 13h30, dans la salle 2 du Collège de France, devant un jury composé de :
- Mme Florence Godeau, Professeure des universités, Université Jean Moulin Lyon 3
- Mme Anne-Rachel Hermetet, Professeure des universités, Université d'Angers
- Mme Anne Herschberg-Pierrot, Professeure des universités, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis
- M. William Marx, Professeur, Collège de France
- M. Philippe Zard, Professeur des universités, Université Paris Nanterre
Résumé de la thèse :
À la fin du XIXe siècle, on observe une abondance de représentations de la bêtise dans les romans français, anglais, germanophones et italiens. La thèse est consacrée à l’étude de ce phénomène, dans le but d’en cerner à la fois les causes et les enjeux pour l’histoire littéraire. Une approche diachronique couvrant une vaste période, des écrits d’Héraclite au VIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’à l’œuvre de Robert Musil dans les années 1930, révèle qu’il ne s’agit pas d’un phénomène propre au XIXe siècle. La bêtise n’a jamais cessé de hanter les lettrés, et la Renaissance et le XVIIIe siècle lui ont même consacré plusieurs textes majeurs.
Les années 1880-1914 conservent néanmoins une spécificité. À cette époque, l’invention toute récente de l’objet littérature donne aux écrivains une raison supplémentaire de s’intéresser à la notion : cette bêtise si ridicule des conversations quotidiennes, des slogans publicitaires et de la rhétorique démagogique, mais aussi d’une culture artistique ou scientifique mise à la portée de tous en plein mouvement de démocratisation des savoirs, offre un outil de choix pour construire la littérature en champ autonome. La bêtise, reposant sur l’élaboration de systèmes sémiotiques défaillants, peut devenir le contraire d’une littérature montrée comme sémiologie réussie.
En conséquence, les années 1880-1914 sont aussi celles d’une importante remise en question de la part des romanciers qui dénoncent la bêtise. Anticipant les grands mouvements de table rase du XXe siècle, ils prennent conscience qu’ils se fourvoient peut-être bien eux aussi dans une impasse. L’objet littéraire, dont on fétichise les signes et dont on élabore alors la mythologie, n’est-il pas en passe de ne devenir qu’une énième idéologie ? Démanteler les mécanismes de la bêtise implique de déconstruire, aussi, le grand mythe de la littérature.
Source de l'information : Hélène Dubail