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Colloque « Traduction et migration » à Valenciennes (14-16 octobre 2021)
: 20/02/2021
: Valenciennes
: Stephanie Schwerter
: stephanie.schwerter@uphf.fr
: Université Polytechnique Hauts-de-France, Le Mont-Houy, 59313 Valenciennes - Cedex

Traduction et Migration


Université Polytechnique Hauts-de-France du 14 au 16 octobre 2021


Colloque international en coopération avec l’Université des Sciences Appliquées de Zwickau


Migration et traduction sont des phénomènes étroitement liés dans le monde contemporain. Les
raisons de se déplacer d'un pays à l'autre sont diverses, allant de la sécurité, de la démographie et des
droits humains à la pauvreté et au changement climatique. Que les migrant·es aient quitté leur pays
d'origine pour échapper aux persécutions politiques ou pour trouver de meilleures conditions de vie
ailleurs, il leur faut s'adapter à un nouvel environnement culturel et linguistique. La communication
joue un rôle clé dans l'intégration des migrant·es. L'acquisition de nouvelles compétences linguistiques
est souvent rendue possible grâce à la traduction. Dans ce contexte, la traduction doit être considérée
non seulement comme le simple transfert d'un discours écrit ou oral d'un contexte linguistique à un
autre, mais aussi comme un acte de transfert culturel.
Les interprètes travaillant en milieu social, par exemple, doivent affronter aux côtés des
migrants la barrière linguistique à laquelle ces dernièr·es sont confronté·es. Elles/Ils interviennent à
différents niveaux, en facilitant les échanges entre les migrant·es et les différents acteur·trices de la vie
sociale, tels que la police, les psychologues, les médecins, les éducateur·trices, les juges, etc. Comme
chaque situation implique des problèmes de traduction et d'éthique spécifiques, l'interprète doit être à
la fois "expert·e linguistique" et "médiateur·trice culturel". Il lui revient de traduire avec précision et,
en même temps, d’expliciter le sens exact des mots utilisés dans l'échange. L'interprète doit également
saisir les nuances de la communication verbale et non verbale et souvent fournir des explications
culturelles. Toutefois, le niveau d'empathie avec ses interlocuteur·trices peut être en conflit avec le
code d'éthique de l'interprète, qui prescrit la neutralité et l'impartialité.
Dans l'intégration des migrant·es, l'éducation joue un rôle important. Dans ce contexte, la
question se pose de savoir comment le multilinguisme est pris en compte dans le domaine de
l'éducation. Les langues maternelles des enfants de migrant·es sont-elles activement intégrées à l'école
ou sont-elles considérées comme inadéquates dans les classes dominées par la langue majoritaire ? Les
systèmes éducatifs nationaux développent-ils des approches spécifiques de la pédagogie et de la
traduction, aidant les enfants migrants à acquérir la langue de leur pays d'accueil ? La traduction, ou
l'absence de traduction, peut-elle être considérée comme un acte politique ? Il est également
intéressant d'étudier de quelle manière la ou les langues de la société d'accueil, d'une part, et les
langues parlées par les migrant·es, d'autre part, interagissent entre elles. De nouvelles variétés
linguistiques apparaissent-elles ? Quels sont les phénomènes de contact entre les langues que l'on peut
observer ?
Une autre façon d'explorer le lien entre la migration et la traduction est l'étude de la littérature
migrante. Souvent, l'expérience de la migration devient accessible aux lecteur·trices d'une autre sphère
culturelle grâce à la traduction. Dans le cas des auteur·trices écrivant dans leur langue maternelle, les
lecteur·trices du pays d'accueil accèdent à leur texte par le biais de la traduction. Si les auteur·trices
migrants ont déjà adopté la langue de leur pays d'accueil, leur oeuvre peut se propager dans d'autres
pays grâce à la traduction. Dans ce contexte, il est intéressant d'explorer les différentes façons dont la
littérature migrante en tant que produit culturel circule d'une zone culturelle à une autre. Quelles sont
les conditions sociales de production et de réception ? Quels sont les facteurs qui déterminent le
marché de la traduction de la littérature migrante ? La traduction de la littérature migrante présente un
défi particulier pour les traducteur·trices car la langue utilisée par l’auteur·trice est souvent un type
d'écriture hybride marqué par le substrat de sa langue maternelle. Les traducteur·trices sont souvent
confronté·es aux effets de la diglossie, tels que la transcription d'une langue mal prononcée, l'imitation
d’un accent étranger ou d'un dialecte.
L'expérience de la migration trouve son expression dans la littérature mais aussi dans la
musique. La musique est particulièrement pertinente pour comprendre l'expérience de la migration, car
elle ne concerne pas une élite mais une grande majorité de la population, tant en termes de production
que de réception. Dans le contexte de la migration, il est préférable de ne pas étudier la musique en
utilisant le modèle de la littérature, c'est-à-dire en se concentrant uniquement sur les paroles, mais
d'avoir une approche qui inclut également la musique, ainsi que l'interaction entre la musique et les
paroles, dans les cas où il y a des paroles. Cela permet de saisir pleinement la place de la musique au
sein des communautés de migrant·es et son influence sur la culture d'accueil. La migration de la
musique de la culture d'origine vers la culture d'accueil est souvent prise dans une tension entre le
désir de préserver une certaine forme de pureté et la menace d'appropriation culturelle. Cette
ambivalence se retrouve dans la traduction des chansons, plus particulièrement dans le choix entre la
domestication et l'étrangéisation, définies par Lawrence Venuti.
Thèmes possibles :
• Les méthodes et conditions de travail des interprètes travaillant en milieu social
• Questions éthiques relatives à la traduction et à l'interprétation dans le contexte des migrations
• L'influence des différences de pouvoir entre l'interprète communautaire d'une part et les
migrant·es d'autre part
• Le rôle d'une diaspora spécifique dans le contexte de la migration - études de cas sur le
transfert culturel
• L'internet comme plateforme de traduction (culturelle) dans le contexte de la migration
• Le rôle de l'éducation et de la traduction dans le contexte de la migration
• Les défis de l'éducation multilingue dans le contexte de la migration
• Études empiriques sur les expériences individuelles de migration (écolièr·es, jeunes parents,
professionnel·les, ...)
• Les difficultés de traduction de la littérature migrante concernant la syntaxe, la phonétique, le
lexique, l'accent, les défauts d'élocution, les dialectes, les realia, les emprunts, etc.
• Le rôle des langues régionales dans le contexte de la migration
• La circulation de la littérature migrante par la traduction
• Traduction et pouvoir dans le contexte de la migration
• La traduction et la politique dans le contexte de la migration
• Erreurs culturelles des traductions dans la sphère publique destinées aux migrant·es
• Traduction culturelle de textes courts et instructifs, destinés aux migrant·es, dans la sphère
publique
• Le rôle des acteur·trices de la vie économiques et sociale impliqué·es dans la publication de la
littérature migrante en traduction (par exemple, les traducteur·trices, les correcteur·trices, les
éditeur·trices, les critiques, etc.)
• L'influence de la musique sur la réception des paroles originales et traduites (musicien·nes
migrant avec / sans leurs instruments "traditionnels"...)
• L'impact d'un contexte culturel différent sur le contenu politique d'une chanson
• La construction d'une "image culturelle" spécifique à la fois du pays d'origine des migrant·es
et du pays d'accueil dans les chansons du point de vue des migrant·es - le rôle du transfert
culturel et de la traduction
• La représentation de la migration du point de vue des pays d'accueil dans la musique, la
littérature et d'autres genres

Les interventions se feront en anglais, français ou allemand et ne devront pas dépasser 20 minutes.
Merci de soumettre un résumé de 200 mots maximum, accompagné d’une courte note biographique de 50 mots, sous format Word, avant le 20 février à l’une des adresses suivantes.:

Stephanie Schwerter : stephanie.schwerter@uphf.fr
Jean-Charles Meunier : jean-charles.meunier@uphf.fr
Nadine Rentel : nadine.rentel@fh-zwickau.de
: Karl Zieger