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Journée d’études Les insectes et la musique
: 31/03/2020
: Clermont-Ferrand
: Benjamin Lassauzet, Alain Montandon
: benjamin.lassauzet@uca.fr
: 29 bd. Gergovia
63027 Clermont-Fd
: https://celis.uca.fr/actualites/journee-d-etudes-les-insectes-et-la-musique--192674.kjsp
Les insectes et la musique

 

Journée d’études organisée par Benjamin Lassauzet et Alain Montandon

 

Université Clermont Auvergne

MSH, jeudi 17 septembre 2020

 

Dans la perspective d’étudier les différentes représentations que se font les hommes des insectes et du rapport qu’ils entretiennent avec cette vie animale pleine de mystère et de merveilleux, nous souhaitons rassembler en un ouvrage les différents aspects des représentations musicales des insectes au cours des siècles, tant dans les créations littéraires que musicales.

Les insectes émettent des bruits, des sons, voire une musique pour ceux qui entendent le chant des cigales ou des grillons dans un paysage qui se fait sonore. Certains écrivains ont été sensibles à ce « monde comme musique » dont parle R. Murray Schafer dans  Le paysage sonore. Les différents sons produits par les insectes (frottements, stridulations, bourdonnements, cliquetis) créent des ambiances naturelles harmonieuses ou discordantes que décrit l’être humain, sensible à ces biophonies, dans ses récits ou ses poèmes. Notre première interrogation concerne l’émotion, le souvenir, l’imaginaire de cet environnement acoustique naturel tout comme les mythes musicaux prêtés aux insectes.

Les sons produits par les insectes ont été à l’origine de très nombreuses créations musicales qui chacune livre une expression particulière de la façon dont est représenté l’insecte choisi. Pourquoi des noms comme les Beatles ou les Crickets ? On pourra citer à titre d’exemple aussi bien Frelon brun de Miles Davis qu’Insects Pieces de Britten, L’Insectarium de Jean Françaix ou celui de Rued Langgaard et les œuvres de Couperin, Rimski-Korsakov, Pierre Henry, Béla Bartók, Schumann, Scriabine, Joseph Bodin de Boismortier et de bien d’autres, s’attachant qui à la libellule, qui à l’abeille, à la puce, au papillon, à la mouche, au moustique, au grillon, à la cigale comme à la fourmi, etc. Il sera intéressant d’en repérer et d’en analyser d’autres, dans les musiques occidentales comme dans les musiques d’autres cultures. On peut songer aussi bien à Zobi la Mouche des Négresses Vertes qu’à Hotaru Koi par exemple.

Il s’agit de s’interroger sur l’image que se font les musiciens des insectes. Qu’est-ce que l’imitation de l’insecte apporte-t-elle à l’art musical ? etc., et quelle image de l’insecte tel musicien donne-t-il ? Avec quels moyens ?

La bioacoustique manifeste une originalité et une diversité que les sons artificiels n’égalent nullement. L’incroyable réseau sonore créé par les appels intenses des insectes et leurs stridulations répétitives ou variées constitue un environnement sonore à bande large merveilleusement puissant et d’une complexité saisissante. Une telle richesse aux harmoniques insoupçonnées a vivement intéressé l’électroacoustique, la musique concrète et la musique électronique. Divers musiciens contemporains ont pu trouver là des sources d’inspiration nouvelles et originales. On pensera autant à Graeme Revell qu’à Bernie Krause, Brian Eno, Pierre Henry ou François-Bernard Mâche par exemple.

Nous envisageons une journée d’études au cours de laquelle on approfondira plusieurs pistes d’analyse et grâce à laquelle on commencera à donner forme à l’ouvrage en projet.

L’intervention d’un entomologiste spécialiste  du "chant" des insectes, parlant des différentes "musiques", des rythmes, des sons propres aux insectes serait bienvenue. Ce serait dans l'ouvrage en préparation un chapitre sur ce qu'on entend par "musique des insectes eux-mêmes". Une vue large, synthétique. Et une intervention lors de la journée d'études serait intéressante pour le public des musicologues.

Les propositions de communication (indiquant un titre et un résumé de 300 mots maximum, accompagnés d'une courte notice bio-bibliographique) doivent être envoyées conjointement à Benjamin Lassauzet (benjamin.lassauzet@uca.fr) et Alain Montandon (alain.montandon@uca.fr), avant le 31 mars 2020. Une réponse sera apportée en avril 2020.
: Yvan Daniel