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L’ère des cartes pleines
: 03/05/2019
: Garnier/ collection "Voyages contemporains"
: Frédéric Regard et Horatiu Burcea
: flook@orange.fr
L’Ère des cartes pleines

Collection « Voyages Contemporains », Volume 4,

Garnier / Lettres Modernes Minard, Paris

Volume dirigé par  Frédéric Regard et Horatiu Burcea

Langue de publication : français

Corpus : littérature de voyages anglophone et francophone de la première moitié du XXe siècle

Argumentaire

La disparition du « vide des cartes », pour reprendre l’image célèbre de Conrad, est révélatrice d’une transformation majeure de la littérature de voyages au tournant du XXe siècle. Face à ce qui est vécu comme la raréfaction, voire la disparition de la possibilité même d’entreprendre des voyages d’exploration et d’aventure, cette vision de la modernité comme « ère des cartes pleines » est centrale pour notre propos. Ce volume 4 de la collection « Voyages Contemporains » invite à s’interroger sur les fondements et les conséquences de ce constat de la disparition de l’inexploré, tout en questionnant la validité du mythe moderne d’un monde désenchanté.

Ce volume portera sur des récits de voyages en langue française ou anglaise de la première moitié du XXe siècle, avec une attention particulière sur la période de l’entre-deux-guerres. Il s’agira d’inviter à une réflexion sur trois questions en particulier :

 

-  La (prétendue) fin du voyage d’exploration et d’aventures : il s’agira d’étudier comment cette perte irréparable des espaces authentiquement vierges se conjugue à un impératif littéraire de ne plus se répéter et/ou (se) réinventer. On se penchera sur l’idée d’une uniformisation et globalisation croissante du monde qui accroîtrait la raréfaction de l’altérité et la répétition forcée des mêmes clichés, allant jusqu’à la sensation nauséeuse de se mouvoir mais de ne plus pouvoir voyager, de toujours tout reconnaître et de ne croiser que des visages familiers.

-     Le désir de sortir des sentiers battus : on s’interrogera sur les moyens de révolutionner la pratique et/ou le processus de création, notamment en s’imposant des règles ou contraintes spécifiques, par exemple voyager sans cartes, en un temps record, avec des prises de risques supplémentaires, avec un moyen de transport particulier, comme le voyage en avion ou en automobile. Ces nouveaux modes de transport sont-ils des instruments de désacralisation accrue du voyage ou des manières de réinventer et de se réapproprier l’espace en modifiant sa perception ?

-    L’esthétique de la saturation : on se penchera sur la reproduction à outrance de l’ordinaire, du déjà-vu, du réitéré jusqu’au vertige et à l’épuisement du sens. Une attention particulière sera portée à ce qui dans ces récits témoigne d’une volonté de table rase et d’innovation radicale à travers l’exacerbation d’un trop-plein qui appelle et réactive la nostalgie du vide : duplication parodique des topoi pour questionner et dépasser les conventions du genre, pour ranimer une sensibilité esthétique épuisée par la surstimulation et les traumas modernes, pour reconstruire et réinventer d’autres mondes.

 

Ces différents points formeront la base d’une réflexion commune sur les dilemmes et les réinventions de la littérature de voyages de la première moitié du XXe siècle, et leur influence sur les discours de la modernité.

 

Les contributions sont ouvertes à des chercheurs de divers horizons académiques s’intéressant à la littérature de voyages en langues française et anglaise de cette période.

Des propositions de contributions d’environ 300 mots en langue française sont à envoyer avant le 3 mai 2019 à Frédéric Regard, flook@orange.fr et Horatiu Burcea, horatiu.burcea@univ-paris1.fr accompagnées d’une notice bio-bibliographique. Une réponse sera donnée avant le 3 juin 2019, la date de remise du manuscrit complet étant prévue pour le 16  septembre 2019.
: Anne Tomiche