Michel Arouimi, Marianne Faithfull : un condensé de l’Histoire, Camion Blanc, 2018, 307 p., ill.

En poursuivant son aventure artistique, Marianne Faithfull exprime le devenir du monde troublé qui est le nôtre. Ses écrits autobiographiques évoquent sa quête d’une « vérité », qui guide son parcours si accidenté. Les moyens de cette révélation sont aussi bien musicaux, poétiques (avec la plume de Marianne ou celle de ses paroliers), que visuels, avec les images de ses albums et les vidéos de ses chansons. Le présent ouvrage, en retraçant sa carrière de chanteuse, concerne en fait une mutation culturelle dont Marianne, assumant la vocation de l’art, exorcise les dangers dans ses albums.

La carrière de cette chanteuse semble marquée par ses goûts littéraires. Marianne Faithfull , en 1969, a joué le rôle d’Ophélie au théâtre, mais encore au cinéma. Ses premières prestations scéniques de chanteuse, dès 1964, suggèrent une sorte de fraternité avec ce personnage de Shakespeare. Au cours des décades qui ont suivi, la relecture de grands auteurs, évoquée par Marianne dans ses Mémoires, a stimulé son talent de song-writer.

L’ambition de cet ouvrage est encore de révéler le caractère énigmatique de nombreuses photos de Marianne (reproduites dans l’ouvrage), prises par des artistes inspirés qui, dans l’espace d’un déclic, parviennent à saisir son destin de femme et de chanteuse : une leçon qui déborde l’être de Marianne, offerte à nos regards comme un modèle de notre humaine condition.