appel

VIRGINIA WOOLF RECYCLÉE
: 30/11/2018
: Université de Nancy
: Caroline Marie - Monica Latham - Anne-Laure Rigeade
: recycling.woolf2019@gmail.com
WOOLF RECYCLÉE

 

Un colloque international organisé par IDEA (EA 2338), avec la collaboration de : Institut des Textes et de Manuscrits Modernes, Italian Virginia Woolf Society, Société d’Etudes Woolfiennes

 

27-29 juin 2019, Université de Lorraine, Nancy, France

 

Conférenciers invités ayant confirmé leur présence :

Prof. Brenda Silver (Dartmouth College, USA)

Jean-Pierre Criqui (Centre Pompidou, France)

 

Artistes invités :

Kabe Wilson

Anne-James Chaton

 

APPEL A COMMUNICATION

 

Virginia Woolf serait-elle devenue, à l’instar de Shakespeare, l’une de ces icônes littéraires qui peuplent la culture populaire, aux côtés de Marilyn Monroe ou Lady Di ? Des essais qui ont fait date, comme celui de Brenda Silver (Virginia Woolf Icon), ou des œuvres récentes comme le très étonnant Elle regarde passer les gens de Anne-James Chaton, semblent le suggérer.

 

Cette transformation de Woolf en icône, voire en produit dérivé, conduit à prendre acte, d’abord, d’un tournant dans la place accordée à l’écrivain Virginia Woolf : elle n’incarne plus seulement l’écrivain national ou le classique, mais devient une figure héritée d’un passé mal connu, une figure qu’on ne cesse de réimaginer. Cette logique de l’iconisation témoigne de fait d’une forme de recyclage de la figure de l’auteur, qui, réapproprié par la culture populaire et la logique marchande, se met à vivre une nouvelle vie dans un nouvel espace de référence. Les « biofictions » contemporaines mettant en scène Virginia Woolf-écrivain devenue personnage sont un bon exemple de pareille opération. On pourra s’interroger tant sur la nature exacte des opérations de recyclage de la figure de l’auteur, à travers des tentatives de définition ou une analyse de leurs formes, que sur sa singularité (ou son absence de singularité) dans l’espace culturel envisagé. On pourra s’interroger également sur la spécificité du recyclage de la figure de Woolf en comparaison avec d’autres figures, ayant connu la même iconisation ou, au contraire, y ayant résisté.

 

Ce constat d’un recyclage de la figure de l’auteur n’affecte pas seulement le statut de celui-ci dans une perspective culturaliste, néanmoins, mais aussi le rapport du lecteur à l’œuvre. D’une part, cela interroge sur les effets de ces transformations sur la réception de l’œuvre. En quoi cette révision du statut de l’auteur conduit-il à relire à nouveaux frais une œuvre et, pour ce qui nous occupe, l’œuvre de Woolf ? D’autre part, cela interroge sur les formes de l’appropriation de l’œuvre. La notion de recyclage peut-elle s’appliquer à l’œuvre comme elle s’applique à l’auteur comme produit culturel ? Si oui, en quoi se distingue-t-elle de la réécriture, de l’adaptation, de la transposition, ou du transfert culturel ? Et peut-on l’appliquer à l’œuvre de Woolf ? Comment la culture savante répond-elle à cette appropriation de l’œuvre et de l’auteur par la culture populaire ? On pourra choisir de favoriser une étude de cas, ou typologie, ou encore une analyse considérant le contexte épistémologique dans lequel ces transformations contemporaines se jouent et par lequel elles s’expliquent.

 

La notion de recyclage s’impose donc par ce renvoi qu’elle signe à notre contemporanéité, mais elle s’impose également au vu de la pratique même que Virginia Woolf a fait, en son temps, du rebut : journaliste, essayiste, critique, elle s’est passionnée pour les genres mineurs et les “mauvais écrivains”, pour reprendre le titre de l’un de ses essais. Quels contours peut-on dessiner pour cette Woolf recycleuse ?

 

Ainsi, et entre autres, pourront être considérées les questions suivantes :

 

- Comment, théoriquement, définir un recyclage littéraire ? Quel(le)s gestes, logiques, processus intertextuels cette notion de “recyclage” recouvre-t-elle (par comparaison avec la réécriture, l’adaptation ou la transposition) ?

Le recyclage décrit-il des formes de ré-usages ou de mésusages qui seraient proprement contemporains ?

Le recyclage n’est-il qu’une notion culturelle ou bien peut-il devenir un outil de théorie littéraire ?

Y a-t-il une spécificité du recyclage de l’œuvre de Woolf par comparaison avec des phénomènes similaires ou au contraire profondément différents chez d’autres écrivains modernistes ou d’autres écrivains iconisés ?

 

- Comment l’œuvre de Woolf est-elle recyclée sur la scène ou à l’écran aujourd’hui ?

Comment Virginia Woolf elle-même est-elle ressuscitée, renouvelée, ré-imaginée dans les biographies, biofictions et biopics ? Quels enjeux recouvrent ce recyclage de la figure de l’auteur ? Comment l’œuvre se transforme-t-elle à son tour sous l’effet de cet autre recyclage ?

 

- Le recyclage de l’œuvre de Virginia Woolf ou de sa figure est-il assimilable au phénomène culturel et médiatique du produit dérivé ? La transformation en icône culturelle relève-t-elle d’une perpétuation des stéréotypes ou d’un recyclage du mythe dans l’imaginaire contemporain ? Dans cette perspective, le recyclage relève-t-il de la pop culture ou de la “cultural vulgarity” ?  Dans un contexte mondialisé, l’œuvre est-elle condamnée au recyclage ? Qu’en est-il de l’auteur ?

 

- Comment caractériser le geste de Woolf face aux textes ou aux écrivains déclassés ? De quelle manière ce geste conduit-il à préciser la notion de “recyclage littéraire”, ou de rebut de la littérature ? En quoi ce geste permet-il d’imposer, de préciser ou de déplacer la notion de “recyclage littéraire” ?

 

- Enfin, les communications pourront interroger l’œuvre sous son aspect plus génétique : les brouillons, les avant-textes, et/ ou les rééditions relèvent-ils d’une logique du recyclage ? Comment l’étude des avant-textes de l’œuvre de Woolf en témoigne-telle ? La réédition, qui donne une nouvelle impulsion à l’œuvre et témoigne d’une nouvelle réception, est-elle un acte de recyclage ?

 

Les participants peuvent proposer d’autres types de questionnements en lien avec la notion de recyclage et l’oeuvre de Virgina Woolf.

 

Les propositions de communication (300 mots) pour une communication de 20 minutes sont à envoyer à Monica Latham, Caroline Marie et Anne-Laure Rigeade à l’adresse suivante: recycling.woolf2019@gmail.com.


Les propositions de panels sont les bienvenues.


Date limite d’envoi: le 30 novembre 2018


Comité scientifique :

Frédérique Amselle (Université de Valenciennes, France)

Catherine Bernard (Université Paris 7, France)

Anne Besnault (Université de Rouen, France)

Elisa Bolchi (Università Cattolica del Sacro Cuore, Italy)

Nathalie Collé (Université de Lorraine, France)

Daniel Ferrer (ITEM/ENS Paris, France)

Christine Froula (Northwestern University, USA)

Monica Latham (Université de Lorraine, France)

Bethany Layne (De Monfort University, UK)

Caroline Marie (Université Paris 8, France)

Anne-Laure Rigeade (Sciences Po Reims, France)

Brenda Silver (Dartmouth College, USA)

Anna Snaith (King’s College London, UK)

Sara Sullam (Università degli Studi di Milano, Italy)

 

Comité organisateur :

Monica Latham (Université de Lorraine, France)

Caroline Marie (Université Paris 8, France)

Anne-Laure Rigeade (CNRS/ ITEM, France)
: Anne-Laure Rigeade