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Construire la généalogie féminine à travers la réécriture des mythes dans la littérature féminine contemporaine française et polonaise

ARTICLE

Dans son essai intitulé Le mystère oublié des généalogies féminines, Luce Irigaray se penche sur les questions qui concernent la reconstruction de l’identité de la femme brisée depuis des siècles par l’ordre patriarcal [1] . D’après l’auteure, cette reconstruction devrait commencer par la récupération d’une généalogie féminine. La notion même de généalogie féminine renvoie à l’idée de filiation et ici elle désigne en l’occurrence le lien de parenté unissant l’enfant à sa mère. Cependant, comme le propose Luce St-Cyr dans le contexte qui nous intéresse, la généalogie féminine doit être interprétée comme la filiation culturelle qui nous lie à nos mères spirituelles [2] :

Je pense qu’il est nécessaire (…), que nous affirmions qu’il existe une généalogie de femmes. (…) Cette généalogie de femmes, étant donné que nous sommes exilées (si je puis dire) dans la famille du père – mari, nous l’oublions un peu trop ; voire nous sommes amenées à la renier. Essayons de nous situer pour conquérir et garder notre identité dans cette généalogie féminine. N’oublions pas non plus, que nous avons déjà une histoire (…). [3]

Pour retrouver cette histoire qui est le fondement de l’identité individuelle et collective de la femme, il faut se référer aux mythes de l’origine et les relire, voire même les redéfinir du point de vue féminin. En effet, ma thèse a comme objectif l’étude de la réécriture des mythes proposée par les femmes, mythes qui évoquent nos mères spirituelles et les relations qu’elles nouaient avec leurs filles. Si déjà au cours du XIXème siècle, les femmes entreprennent la réécriture de certains mythes, comme par exemple, celui de Déméter et Perséphone [4] , ce n’est qu’à l’époque contemporaine qu’on peut parler d’un véritable épanouissement de la mythographie féminine ou même féministe. Pour cette raison j’ai choisi d’étudier le sujet à travers les textes les plus récents, écrits durant les trois dernières décennies. Mon travail adopte une double approche comparatiste. Tout d’abord, dans une perspective mythocritique il propose l’analyse des figures archétypales des mères et filles, une analyse qui unit les figures bibliques devenues mythiques aux représentations des mythologies païennes. Ensuite sur un plan culturel et linguistique, ce travail souhaite comparer les réécritures françaises et polonaises. Si la relation mère/fille s'avère omniprésente dans la littérature de femmes occidentales, notamment depuis la deuxième vague du féminisme, si de surcroît, elle constitue un enjeu majeur pour la critique féministe qui cherche à travers ce lien à repenser l'identité féminine, le cas de figure n’est pas le même en Pologne. Ni la critique littéraire polonaise, ni la littérature elle-même n’ont suffisamment adopté la pensée féministe, essentiellement à cause de la faible incidence de la psychanalyse. Ensuite, parce que le principe général de l’écriture polonaise au cours des années 70-80  est  le « combat » contre le communisme. Les sujets personnels de la vie d’une femme apparaissent dans la littérature polonaise après 1989, donc après les transformations politiques qui influencent la naissance d’une nouvelle écriture des femmes. Ainsi, le critère chronologique a participé à la sélection des textes de mon corpus plus encore du côté polonais. Souhaitant étudier les écrits polonais, les introduire, pour la plupart, dans la culture littéraire française, la traduction occupe une place considérable dans ma thèse. Révéler les représentations archétypales de la généalogie féminine, faire ressortir les similitudes dans la réécriture des mythes entreprise par les auteures françaises et polonaises, puis démontrer dans le même temps que cette réécriture est fortement déterminée par le contexte culturel, tels sont les objectifs principaux de mon travail.

La première partie de la thèse s’attache aux deux figures majeures de la Bible, deux grandes figures qui s’opposent : Eve et Marie, les mères spirituelles sans lesquelles la reconstruction de l’histoire féminine paraîtrait impossible. La réécriture de l’histoire de la première femme selon Hélène Cixous dans ses deux textes récents Osnabrück [5] et Eve s’évade : La Ruine et la Vie [6] est au centre de cette analyse. L’écriture de Cixous reconnue pour l’utilisation des structures mythiques et pour l’introduction abondante des héroïnes féminines issues des différentes mythologies [7] , s’impose comme la génératrice de ma réflexion et détermine son fondement. Anna Nasiłowska représente cette auteure qui, dans le contexte polonais, complète la nouvelle vision de son homologue française. Elle réinterprète et réinvente le mythe d’Eve biblique dans un recueil intitulé Księga początku que je traduis par Le Livre du Commencement [8] . Grâce à cette transformation, Nasiłowska participe à la polémique féministe qui concerne la place de la femme dans la culture occidentale et contribue à la récupération de la généalogie féminine dans la littérature polonaise. Ainsi, les deux auteures choisissent cette figure hautement maternelle, mais qui elle-même est née sans mère, dont la descendance féminine est passée sous silence dans la Bible, afin de raconter une relation épanouie entre mère et fille. A l’issue de cette analyse, j’ai constaté que la représentation d’Eve dans ces réécritures est exemptée de son aspect de pécheresse, de femme fatale ou séductrice enfin, de celle qui incarnait dans la longue tradition chrétienne le mauvais féminin. Elle n’est plus inférieure à l’homme, au contraire, elle s’affirme comme une femme libre, consciente de sa position, celle qui créée ou inspire la création. Avec sa fille, elle envahit l’espace du récit duquel l’élément masculin est partiellement effacé ou totalement absent. En effet, la nouvelle incarnation d’Eve n’entretient pas le même rapport érotique avec l’Adam, elle découvre, chez Nasiłowska , et maintient jusqu’à son vieillissement, chez Cixous, la relation du premier « corps-à-corps » avec sa progéniture.

A l’opposé d’Eve, comme dans la tradition biblique, se trouve la figure de la Vierge Marie - l’idéal chrétien de la maternité. Elle est à l’origine de la naissance du mythe de la mère parfaite dans la culture polonaise. Le chemin de « Matka Polka » est celui de Marie [9] , une mère représentée surtout dans la relation avec ses filles, soumise aux valeurs familio-religieuses, qui sacrifie sa carrière et ses ambitions, renonce à ses besoins personnels au profit d’une mission suprême ou de la famille. J’ai eu l’intention de faire connaître au lecteur français ce mythe culturel pesant sur la conscience des femmes polonaises depuis presque deux siècles, puis de montrer comment la nouvelle littérature féminine l’abolit. Pour ce faire j’ai choisi le roman d’Ewa Madeyska qui porte le titre Katoniela. Cet intitulé est un néologisme en polonais et de ce fait, il s’avère intraduisible en français [10] . Les relations ambivalentes, presque “toxiques" entre mères et filles décrites ici illustrent l’une des conséquences fatales sur l’identité de la femme du modèle maternel prôné par le catholicisme polonais. En effet, la figure de la « Matka Polka » apparaît dans cette réécriture comme un artefact de l’idéologie patriarcale privant la femme de sa liberté et la soumettant au pouvoir masculin. De ce point de vue, on peut considérer le texte de Madeyska comme un reflet polonais de la pensée du féminisme occidental, il s’oppose en effet au conformisme féminin et déclare que : « la Vierge Marie n’est pas l’archétype inné de la nature féminine (…) ». [11]

La conclusion de cette première partie a révélé que les réécritures féminines des mythes bibliques conservent une optique traditionnelle basée sur l’antinomie entre Eve et Marie. Toutefois, le parallèle avoué se voit transgressé : Marie n’est plus associée au bon féminin, au contraire, sa place est prise par la nouvelle Eve - symbole de l’indépendance de la femme-mère.

Si dans la Bible, on ne retrouve pas d’image d’une relation de complicité mère-fille la mythologie classique semble combler, pour une grande part, ce vide. Ainsi, dans la partie suivante, je me suis penchée sur l’un des mythes les plus symbolique  parmi ceux qui évoquent la relation mère/ fille, un mythe largement commenté par les femmes, celui de Déméter et Perséphone : « le plus bel exemple du devenir de la relation mère/fille », selon Luce Irigaray [12] . Avant d’entamer l’analyse des textes qui entrent strictement dans mon corpus, j’ai d’abord observé les origines du mythe puis sur sa lecture féministe afin de constituer le cadre comparatiste de la réflexion. Quant à l’interprétation féministe, j’ai surtout fait apparaître celle proposée par Luce Irigaray, considérée comme la plus représentative du contexte français : l’interprétation selon laquelle le couple devient l’archétype de la généalogie féminine, le symbole d’une relation heureuse mère/fille, mais vouée à la destruction ou à l’effacement par la culture patriarcale. Je n’ai pas manqué, toutefois, de mentionner que le mythe bénéficie d’une place importante aussi bien dans les recherches critiques que dans les réécritures littéraires apportées par les femmes de langue anglaise. C’est d’ailleurs ce mythe qui se trouve à l’origine d’une mythographie féministe: « Yet in both the United States and Britain, we can see, almost from the beginnings of the Victorian period, stirrings and questionings that would later make possible a feminist mythography » [13] . Pour illustrer la vision féministe du couple, j’ai de nouveau choisi un récit d’Hélène Cixous intitulé Illa. Illa représente une figure en métamorphose, celle qui parcourt les chemins de construction identitaire : « Qui ? Suis ? La troisième. Court au bord de la terre, la mer. Quis ? Suis nous ? Qui ? Je ? Nous ? Erre hors d’elle. Illa. Une jeune personne. La troisième » [14] . En effet, dans ce texte, Cixous recherche les origines de la femme et, en réécrivant le mythe de Déméter et Perséphone, l’auteure semble créer une sorte de livre du « recommencement » de l’histoire féminine. Pour qu’Illa / Korè, la jeune fille puisse devenir une femme épanouie, elle a besoin de l’aide de sa mère Déméter, mais aussi « de la donation » d’autres femmes – mères spirituelles. Ainsi, l’éducation de ce personnage mythique symbolise en quelque sorte le parcours que chacune d’entre nous devrait entreprendre afin que la généalogie féminine puisse être reconstruite et que la séparation d’avec la mère soit dépassée.

Pour l’instant, la rédaction de ma thèse s’arrête sur ce point. En vue de compléter l’analyse des réécritures du mythe de Déméter et Perséphone, j’envisage à présent d’entreprendre l’étude du roman polonais d’Olga Tokarczuk : Prawiek i inne czasy [15] , le titre que je traduis par Premier temps et autres temps [16] . En effet, comme Cixous, Tokarczuk exploite l’histoire de deux déesses pour parler des relations entre les générations de femmes. Cependant, ce qui prédomine dans sa vision c’est la pensée de Jung, pour elle l’histoire des mères et filles est une éternelle répétition, un retour permanent aux archétypes. Au-delà des réécritures explicites, il existe des textes contemporains qui peuvent être lus à la lumière du mythe de Déméter et Perséphone. Tel est le cas de deux récits français, Paloma d’Aline Schulman [17] et Le baiser papillon  de Colette Guedj [18] choisis pour achever la partie sur le couple le plus symbolique de la généalogie féminine. Ces deux écrits racontent le drame des mères qui, comme la déesse mythologique, pleurent la perte de leurs filles disparues brutalement. Du coté polonais, c’est le portrait de la mère endeuillée dans Katoniela que j’évoquerai à nouveau dans le but de complémenter l’image de la mater dolorosa contemporaine. Il est évident que mon travail n’épuise pas les possibilités de lecture offertes par les figures de Déméter et Perséphone dans les écrits féminins. Du fait de leur abondance, on pourrait envisager d’écrire une thèse entièrement consacrée à la réécriture de ce mythe du point de vue féminin. Le but de mon travail est cependant de mettre en évidence l’universalité de ce mythe puis son importance pour  les femmes.

La troisième partie qui clôture la thèse interviendra comme une sorte de réponse aux deux parties précédentes, elle présentera les contrexemples d’une relation heureuse entre mère et fille, sans lesquels l’histoire féminine ne serait pas complète. Dans cette perspective, elle développera aussi la réflexion entamée déjà dans l’analyse du mythe de la « Matka Polka ». La rédaction de cette partie n’étant pas encore commencée, sa construction s’avère pour le moment imprécise. Pour cette raison, en parler aujourd’hui me paraît un peu problématique. J’ai l’intention d’évoquer ici les figures mythologiques qui sont devenues les grandes représentations de la tragédie antique. Je vise en particulier deux mythes, celui des Atrides en m’attachant à la relation entre Iphigénie et Clytemnestre, ensuite, celui de l’archétypale mère meurtrière qu’est Médée, figure emblématique du XXème siècle, selon Heiner Müller [19] . Le personnage d’Iphigénie vu comme une fille sacrifiée par sa mère à travers la réécriture du mythe proposée par une Izabela Filipiak dans son roman Absolutna amnezja que je traduis par L’amnésie absolue [20] , constitue pour moi un exemple intéressant qui illustre la destruction de la complicité du couple féminin. Comme le souligne Agnieszka Mrozik « le récit mythique vise à démontrer ici l’oppression subite par la jeune fille dans la société patriarcale » [ma traduction] [21] , et ceci par l’intermédiaire de sa mère : « La mère de Marianna ne lui épargne pas des souffrances, elle contribue en grande mesure à son évasion “de l’autre côté de la connaissance” [22] . Si la nouvelle Clytemnestre incarne dans le roman de Filipiak la figure d’une “mère terrible”, l’apogée de cette manifestation est atteinte dans un autre récit de la même auteure intitulé Alma [23] , intégré également au corpus. Alma, une fille née de la même façon que la déesse Athéna,  jaillit de la tête de sa mère DeMonstra. Dans l’univers glauque et sordide du roman poétique de Filipiak, cette dernière devient une incarnation fantasmagorique de Médée mythologique. Quel genre de relation noue avec sa fille “spirituelle” cette femme qui a faculté de se transformer en femelle de l’animal, cette redoutable magicienne et tueuse sanglante des bébés ? Comment expliquer sa violence, sa sauvagerie face à son entourage ? La narratrice du récit Léonore, toujours incarne un autre type de Médée qui se voit anéantie intellectuellement par la maternité et perçoit sa petite fille comme un obstacle à la création. Comment rompre cette inertie, comment arrêter de marquer Léonore, l’objectif fixé à sa naissance : « Je jure de ne plus parler que d'elle jusqu'à ma mort. Et tous les jours, cela » [24] ? Le meilleur remède à la situation de Christine serait la disparition de Léonore. En effet, le bébé meurt suite à une chute terrible causée par une inattention délibérée de la mère qui semble presque préméditée. Dans les récits postérieurs, Angot ressuscite Léonore et ceci sans aucune explication. La question qui me paraît importante dans le contexte de ma recherche est de comprendre cet infanticide qui me paraît d’autant plus symbolique qu’il concerne la mort d’une fille. Si le « matricide » s’avère indispensable pour le développement identitaire de la fille, quel est le rôle du « meurtre » accompli dans le sens inverse ? Enfin, je souhaite rapprocher dans cette partie finale les figures tragiques de la généalogie féminine pour établir des points communs entre elles. Ceci afin de souligner le rôle fondamental joué par l’ordre patriarcal qui a déterminé leur sort.

« Les mythes, sont une expérience collective qui se répète. On peut les varier à l’infini comme les rêves », constate Heiner Müller. L’expérience de la féminité, celle du devenir femme se trouve au cœur de ce travail. Ainsi, les variations des mythes liés à la relation mère/fille recherchent d’une part, les traces d’une histoire féminine, d’autre part, les raisons de sa destruction.

Notes

  • [1]

    Luce Irigaray, Le mystère oublié des généalogies féminines in : Le temps de la différence : pour une révolution pacifique, Paris, Librairie générale française, 1989.

  • [2]

    Luce St–Cyr, « La dimension spirituelle et religieuse chez Luce Irigaray », Religiologiques, vol. 21 (2000), Université du Québec. Département des sciences religieuses, Montréal, PQ, CANADA  (1990-2005), p. 37.

  • [3]

    Luce Irigaray, Le corps-à-corps avec la mère, Montréal, Éditions de la Plaine lune, 1981, p. 30. Voir aussi : ibidem, p. 111.

  • [4]

    Cf. Margot K. Louis, Persephone Rises, 1860-1921 : Mythography, Gender, and the Creation of a New Spirituality, England, Ashgate Publishing Limited, 2009.

  • [5]

    Hélène Cixous, Osnabrück, Paris, éd. Des femmes – Antoinette Fouque, 1999.

  • [6]

    Hélène Cixous, Eve s’évade. La Ruine et la Vie, Paris, Éditions Galilée, Collection Lignes Fictives dirigée par Cécile Bourguignon, 2009.

  • [7]

    Cf. Martine Motard-Noar, Les fictions d’Hélène Cixous. Une autre langue de femme, Nicholasville, Kentucky, French Forum, Publishers Lexington, 1991.

  • [8]

    Anna Nasiłowska, Księga początku, Warszawa, W.A.B., 2002.

  • [9]

    C’est une paraphrase de la réflexion de Kardynał Stefan Wyszyński : « Droga ka?dej kobiety to droga Maryi. (…) Jest „Kobiet? Wieczn?”, « Le chemin de chaque femme est celui de Marie (…) Elle  est la “Femme Éternelle” »,  (8/12/1976), Kardynał Stefan Wyszyński , Godno?? kobiety, Warszawa : Pax Instytut Wydawniczy, 1998, p. 46. Le titre de l’ouvrage nous traduisons par La dignité de la femme.

  • [10]

    Du point de vue linguistique, il s’agit d’un composé unifié nominal, mot formé à partir de l’adjectif « catholique » (« katolicki ») et du prénom féminin « Angélique » (« Aniela »).  Ewa Madeyska, Katoniela, Kraków, Wydawnictwo Literackie, 2007.

  • [11]

    Marina Warner, Seule entre toutes les femmes, Mythe et culte de la Vierge Marie, Paris, Rivages/Histoire, 1989, p. 304.

  • [12]

    Luce Irigaray, Le mystère oublié des généalogies féminines, op. cit., p. 112.

  • [13]

    Margot K. Louis, Persephone Rises, op. cit., p. 43.

  • [14]

    Hélène Cixous, Illa, Paris, Éditions des femmes, 1980, p. 7.

  • [15]

    Olga Tokarczuk, Prawiek i inne czasy, Warszawa, Wydawnictwo W.A.B., 1998.

  • [16]

    Je tiens à préciser qu’il existe une traduction française de ce texte : Olga Tokarczuk, Dieu, le temps, les hommes et les anges [Prawiek i inne czasy],  traduit du polonais par Christophe Glogowski, Paris, Robert Laffont, 1998.

  • [17]

    Aline Schulman, Paloma, Paris, Le Seuil, 2001.

  • [18]

    Collete Guedj, Le baiser papillon. Récit, Paris, Éditions Jean-Claude Lattès, 1999.

  • [19]

    Dictionnaire des mythes féminins, sous la direction de Pierre Brunel et avec la collaboration de Frédéric Mancier, Monaco, Éditions du Rocher, 2002, « Médée », p. 1288.

  • [20]

    Izabela Filipiak, Absolutna amnezja, Warszawa, Palstwowy Instytut Wydawniczy, 1995.

  • [21]

    « Mityczna opowie?? s?u?y tu ukazaniu opresji spotykaj?cej dziew­czynk? w patriarchalnym spo?ecze?stwie » : Agnieszka Mrozik, « Siostry ? Wspó?czesna proza kobieca polska i obca w pigu?ce », Poradnik bibliograficzno-metodyczny. Kwartalnik, Wojewódzka Biblioteka Publiczna i Centrum Animacji Kulturyw Poznaniu, Pozna?, 2006, p. 5.

  • [22]

    Ibidem.

  • [23]

    Izabela Filipiak, Alma, Kraków, Wydawnictwo Literackie, 2003.

  • [24]

    Christine Angot, Léonore, toujours, op. cit., p. 19.