parution
La Tragédie et ses marges. Penser le théâtre sérieux en Europe (XVIe-XVIIe siècles)
Auteur : Florence d’Artois et Anne Teulade (dir.)
Langue : fr
Éditeur : Genève, Droz, 2017
La renaissance de la tragédie s’accompagne, aux XVIe et XVIIe siècles en Europe, de l’éclosion de formes dramatiques qui se situent à ses marges, sans pour autant être marginales. La tragédie occupe alors une position à la fois centrale et décentrée au sein d’un ensemble mobile et plus vaste, que l’on peut qualifier de théâtre sérieux. Il fallait penser cette place et modéliser les relations dynamiques et complexes entre la tragédie et ces autres formes.
Cet ouvrage revisite également les usages de ce théâtre, interrogeant par exemple la place dévolue au théâtre didactique, les types d’émotions engagés par les fictions à sujet grave, la mobilisation éventuelle d’un décryptage allégorique et la possibilité de parler de « drame » épique. Enfin, il s’intéresse à la manière dont les poètes accommodent les différentes formes de théâtre sérieux aux enjeux d’un monde nouveau, prenant acte d’un changement de paradigme culturel : comment un théâtre érudit ou commercial, dans tous les cas non liturgique, peut-il prendre en charge les récits religieux, biblique ou hagiographique ? Qu’en est-il de la représentation de l’histoire nationale, notamment dans les puissantes monarchies qui sont en train de se constituer, en Espagne, en France et en Angleterre? Dans quelle mesure le retour au premier plan de formes héritées de l’Antiquité s’accompagne-t-il de ces préoccupations idéologiques nouvelles ?
Première partie. Pensées théoriques et non théoriques
Chapitre 1. La négociation des traités avec les formes modernes
- Florence d’ARTOIS (Maître de conférences en littérature espagnole, Université Paris Sorbonne) : « Qu’est-ce qu’une « tragédie éthique » ? Ambiguïté de l’èthos dans les poétiques néo-aristotéliciennes italiennes et espagnoles »
- Enrica ZANIN (Maître de conférences en littérature comparée, Université de Strasbourg) : « La tragédie à fin heureuse, ou comment une forme aristotélicienne est rejetée par les néo-aristotéliciens (Italie, France, Espagne) »
Chapitre 2. La pensée des discours non savants
- François LECERCLE (Professeur de littérature comparée, Université Paris Sorbonne) : « La tragédie est une comédie qui s’ignore : brouillages et partages dans la polémique théâtrale, en France, dans la première moitié du XVIIe siècle »
- Lise MICHEL (Professeure assistante en littérature française, Université de Lausanne) : « Objets et pratiques des commentaires non savants sur la tragédie (France, 1660-1670) »
Deuxième partie. Traductions et imitations :
la réécriture, creuset de propositions
Chapitre 3. Expérimentations savantes
- Marie SAINT MARTIN (Professeure en classes préparatoires, docteure en littérature comparée de l’université Paris Sorbonne) : « La tragédie avant la tragédie : les premières traductions du théâtre grec en langue vernaculaire »
- Line COTTEGNIES (Professeure de littérature anglaise, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)
« Une pièce romaine pour quoi faire ? Antonius de Mary Sidney (1592) ou le ‘closet drama’ en question »
Chapitre 4. Revivifier le spectacle tragique, entre douceur et violence
- Danielle BOILLET (Professeure émérite de littérature italienne, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3) : « La tragédie à Bologne dans le sillage de Circé : La « Medea essule » (1602) de M. Zoppio »
- Zoé SCHWEITZER (Maître de conférences en littérature comparée, Université Jean Monet, Saint Étienne) : « Du dénouement spectaculaire comme critère »
Troisième partie. Hybridations et redéploiements.
dissolution ou pensée des frontières génériques ?
Chapitre 5. Usage des topoï épiques : transitions et expérimentations
- Jean CANAVAGGIO (Professeur émérite de littérature espagnole, Université Paris Ouest Nanterre) : « La Numancia de Cervantès, de comedia à tragedia »
- Fausta ANTONUCCI (Professeur de littérature espagnole, Università Roma Tre) : « Le siège d’une ville comme thème dramatique des débuts de la Comedia Nueva et son lien à la tragédie »
- Tiphaine KARSENTI (Maître de conférences en arts du spectacle, Université Paris Ouest Nanterre) : « Les scènes de bataille dans la tragédie française au tournant des 16e et 17e siècles »
Chapitre 6. La rénovation de la tragédie par l’absorption des genres mixtes
- Fabien CAVAILLÉ (Maître de conférences en arts du spectacle, Université de Caen) : « Les amours malheureuses entre tragédie, tragi-comédie et pastorale : globalisation d'un motif et mise en réseau des genres (France, 1580-1630) »
- Alban DÉLÉRIS (Docteur en littérature française, Université Paul Valéry Montpellier) : « Quand la tragédie ‘dégénère’ : l’effet monstre dans le théâtre français et anglais au tournant des XVIe et XVIIe siècles »
- Bénédicte LOUVAT-MOLOZAY (Maître de conférences en littérature française, Université Paul Valéry, Montpellier et membre de l’Institut Universitaire de France) : « Deux moments de refondation du genre en France : la tragédie des anéees 1630 et la tragédie en musique des années 1670 »
- Françoise DECROISETTE (Professeure émérite de littérature italienne, Université Paris 8) : « Retour à l’horreur tragique dans les tragedie in musica de Girolamo Frigimelica Roberti (1653-1732) »
Chapitre 7. L’intégration des effets comiques : distanciation, parodie ou réactivation de l’efficacité tragique ?
- Juan Carlos GARROT ZEMBRANA (Professeur de littérature espagnole, Université de Tours) : « Los malcasados de Valencia ou la tragédie et la farce déjouées »
- Stéphane MIGLIERINA (Maître de conférences en littérature italienne, Université Paris Sorbonne) : « Les tragédies d’un comico : théâtre sérieux et comédie du pouvoir chez Nicolò Biancolelli »
- Marcella TRAMBAIOLI (Professeure de littérature espagnole, Università degli Studi del Piemonte Orientale) : « Farsa a manera de tragedia: Farce à la manière d’une tragédie : nouvelles réflexions sur la fête théâtrale courtisane dans l’Espagne des XVIe et XVIIe siècles par rapport au théâtre tragique »
Quatrième partie. Le théâtre sérieux à l’épreuve de ses dehors :
confrontations à la culture de la première modernité
Chapitre 8. La porosité aux discours non dramatiques (discours, philosophie, histoire et morale)
- Enrica ZANIN (Maître de conférences en littérature comparée, Université de Strasbourg) : « “Il dialogo all’altezza della tragedia” : proximité entre dialogue et tragédie (Italie, France 1550-1630) »
- Guillaume NAVAUD (Professeur en classes préparatoires, docteur en littérature comparée de l’université Paris Sorbonne) : « Le chaud et le froid. Tragédie, histoire et philosophie dans l’Angleterre de la Renaissance.»
- Christine SUKIC (Professeure de littérature anglaise, Université de Reims) : « “stages too / Have a respect due to them” : The Revenge of Bussy D’Ambois (1613), une tragédie à la marge »
Chapitre 9. L’accommodation du théâtre sérieux à la culture post-tridentine
- Bruna FILIPPI (Professeur d’histoire et de littérature italienne, Università di Roma LUMSA) : « La tragédie chrétienne jésuite en Italie entre édification spirituelle et morale »
- Cécile BERGER (Maître de conférences en littérature italienne, Université Toulouse Jean Jaurès) : « Les choix esthétiques de G.B. Andreini dans L’Adamo (1613), sacra rappresentazione à l’image d’une conception divine du monde »
- Isabel IBAÑEZ (Professseure de littérature espagnole, Université de Pau) : « De l’incompatibilité entre hagiographie et tragédie : La Ninfa del Cielo de Tirso de Molina »
- Yves GERMAIN (Maître de conférences en littérature espagnole, Université Paris Sorbonne) : « La part du démon, une possible inflexion tragique au sein de l’auto sacramental caldéronien ? »
- Barbara SELMECI (Maître assistante de littérature française, Université de Lausanne) : « Heurs et leurres de la tragi-comédie chrétienne. Les deux Josaphat de Magnon et D.L.T. »
Chapitre 10. Livrer un regard sur le monde contemporain
- Anne WAGNIART (Maître de conférences en littérature germanique, Université d’Artois, Arras) : « La tragédie protestante allemande des XVIe-XVIIe siècles »
- Anne TEULADE (Maître de conférences en littérature comparée, Université de Nantes, et membre de l’Institut Universitaire de France) : « Une tragédie d’actualité est-elle possible ? Parler aux émotions et aux croyances des spectateurs »
Cet ouvrage revisite également les usages de ce théâtre, interrogeant par exemple la place dévolue au théâtre didactique, les types d’émotions engagés par les fictions à sujet grave, la mobilisation éventuelle d’un décryptage allégorique et la possibilité de parler de « drame » épique. Enfin, il s’intéresse à la manière dont les poètes accommodent les différentes formes de théâtre sérieux aux enjeux d’un monde nouveau, prenant acte d’un changement de paradigme culturel : comment un théâtre érudit ou commercial, dans tous les cas non liturgique, peut-il prendre en charge les récits religieux, biblique ou hagiographique ? Qu’en est-il de la représentation de l’histoire nationale, notamment dans les puissantes monarchies qui sont en train de se constituer, en Espagne, en France et en Angleterre? Dans quelle mesure le retour au premier plan de formes héritées de l’Antiquité s’accompagne-t-il de ces préoccupations idéologiques nouvelles ?
Première partie. Pensées théoriques et non théoriques
Chapitre 1. La négociation des traités avec les formes modernes
- Florence d’ARTOIS (Maître de conférences en littérature espagnole, Université Paris Sorbonne) : « Qu’est-ce qu’une « tragédie éthique » ? Ambiguïté de l’èthos dans les poétiques néo-aristotéliciennes italiennes et espagnoles »
- Enrica ZANIN (Maître de conférences en littérature comparée, Université de Strasbourg) : « La tragédie à fin heureuse, ou comment une forme aristotélicienne est rejetée par les néo-aristotéliciens (Italie, France, Espagne) »
Chapitre 2. La pensée des discours non savants
- François LECERCLE (Professeur de littérature comparée, Université Paris Sorbonne) : « La tragédie est une comédie qui s’ignore : brouillages et partages dans la polémique théâtrale, en France, dans la première moitié du XVIIe siècle »
- Lise MICHEL (Professeure assistante en littérature française, Université de Lausanne) : « Objets et pratiques des commentaires non savants sur la tragédie (France, 1660-1670) »
Deuxième partie. Traductions et imitations :
la réécriture, creuset de propositions
Chapitre 3. Expérimentations savantes
- Marie SAINT MARTIN (Professeure en classes préparatoires, docteure en littérature comparée de l’université Paris Sorbonne) : « La tragédie avant la tragédie : les premières traductions du théâtre grec en langue vernaculaire »
- Line COTTEGNIES (Professeure de littérature anglaise, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3)
« Une pièce romaine pour quoi faire ? Antonius de Mary Sidney (1592) ou le ‘closet drama’ en question »
Chapitre 4. Revivifier le spectacle tragique, entre douceur et violence
- Danielle BOILLET (Professeure émérite de littérature italienne, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3) : « La tragédie à Bologne dans le sillage de Circé : La « Medea essule » (1602) de M. Zoppio »
- Zoé SCHWEITZER (Maître de conférences en littérature comparée, Université Jean Monet, Saint Étienne) : « Du dénouement spectaculaire comme critère »
Troisième partie. Hybridations et redéploiements.
dissolution ou pensée des frontières génériques ?
Chapitre 5. Usage des topoï épiques : transitions et expérimentations
- Jean CANAVAGGIO (Professeur émérite de littérature espagnole, Université Paris Ouest Nanterre) : « La Numancia de Cervantès, de comedia à tragedia »
- Fausta ANTONUCCI (Professeur de littérature espagnole, Università Roma Tre) : « Le siège d’une ville comme thème dramatique des débuts de la Comedia Nueva et son lien à la tragédie »
- Tiphaine KARSENTI (Maître de conférences en arts du spectacle, Université Paris Ouest Nanterre) : « Les scènes de bataille dans la tragédie française au tournant des 16e et 17e siècles »
Chapitre 6. La rénovation de la tragédie par l’absorption des genres mixtes
- Fabien CAVAILLÉ (Maître de conférences en arts du spectacle, Université de Caen) : « Les amours malheureuses entre tragédie, tragi-comédie et pastorale : globalisation d'un motif et mise en réseau des genres (France, 1580-1630) »
- Alban DÉLÉRIS (Docteur en littérature française, Université Paul Valéry Montpellier) : « Quand la tragédie ‘dégénère’ : l’effet monstre dans le théâtre français et anglais au tournant des XVIe et XVIIe siècles »
- Bénédicte LOUVAT-MOLOZAY (Maître de conférences en littérature française, Université Paul Valéry, Montpellier et membre de l’Institut Universitaire de France) : « Deux moments de refondation du genre en France : la tragédie des anéees 1630 et la tragédie en musique des années 1670 »
- Françoise DECROISETTE (Professeure émérite de littérature italienne, Université Paris 8) : « Retour à l’horreur tragique dans les tragedie in musica de Girolamo Frigimelica Roberti (1653-1732) »
Chapitre 7. L’intégration des effets comiques : distanciation, parodie ou réactivation de l’efficacité tragique ?
- Juan Carlos GARROT ZEMBRANA (Professeur de littérature espagnole, Université de Tours) : « Los malcasados de Valencia ou la tragédie et la farce déjouées »
- Stéphane MIGLIERINA (Maître de conférences en littérature italienne, Université Paris Sorbonne) : « Les tragédies d’un comico : théâtre sérieux et comédie du pouvoir chez Nicolò Biancolelli »
- Marcella TRAMBAIOLI (Professeure de littérature espagnole, Università degli Studi del Piemonte Orientale) : « Farsa a manera de tragedia: Farce à la manière d’une tragédie : nouvelles réflexions sur la fête théâtrale courtisane dans l’Espagne des XVIe et XVIIe siècles par rapport au théâtre tragique »
Quatrième partie. Le théâtre sérieux à l’épreuve de ses dehors :
confrontations à la culture de la première modernité
Chapitre 8. La porosité aux discours non dramatiques (discours, philosophie, histoire et morale)
- Enrica ZANIN (Maître de conférences en littérature comparée, Université de Strasbourg) : « “Il dialogo all’altezza della tragedia” : proximité entre dialogue et tragédie (Italie, France 1550-1630) »
- Guillaume NAVAUD (Professeur en classes préparatoires, docteur en littérature comparée de l’université Paris Sorbonne) : « Le chaud et le froid. Tragédie, histoire et philosophie dans l’Angleterre de la Renaissance.»
- Christine SUKIC (Professeure de littérature anglaise, Université de Reims) : « “stages too / Have a respect due to them” : The Revenge of Bussy D’Ambois (1613), une tragédie à la marge »
Chapitre 9. L’accommodation du théâtre sérieux à la culture post-tridentine
- Bruna FILIPPI (Professeur d’histoire et de littérature italienne, Università di Roma LUMSA) : « La tragédie chrétienne jésuite en Italie entre édification spirituelle et morale »
- Cécile BERGER (Maître de conférences en littérature italienne, Université Toulouse Jean Jaurès) : « Les choix esthétiques de G.B. Andreini dans L’Adamo (1613), sacra rappresentazione à l’image d’une conception divine du monde »
- Isabel IBAÑEZ (Professseure de littérature espagnole, Université de Pau) : « De l’incompatibilité entre hagiographie et tragédie : La Ninfa del Cielo de Tirso de Molina »
- Yves GERMAIN (Maître de conférences en littérature espagnole, Université Paris Sorbonne) : « La part du démon, une possible inflexion tragique au sein de l’auto sacramental caldéronien ? »
- Barbara SELMECI (Maître assistante de littérature française, Université de Lausanne) : « Heurs et leurres de la tragi-comédie chrétienne. Les deux Josaphat de Magnon et D.L.T. »
Chapitre 10. Livrer un regard sur le monde contemporain
- Anne WAGNIART (Maître de conférences en littérature germanique, Université d’Artois, Arras) : « La tragédie protestante allemande des XVIe-XVIIe siècles »
- Anne TEULADE (Maître de conférences en littérature comparée, Université de Nantes, et membre de l’Institut Universitaire de France) : « Une tragédie d’actualité est-elle possible ? Parler aux émotions et aux croyances des spectateurs »
Source de l'information : Anne Teulade