événement

(Re)penser le féminin à la lumière des images (fixes et/ou en mouvement) 
: 22/04/2020
: https://lesjaseuses.hypotheses.org/category/evenements-scientifiques/seminaires

Séminaire annuel des Jaseuses : Représentations des féminités par les femmes*


Séance n°3 : (Re)penser le féminin à la lumière des images (fixes et/ou en mouvement)


Organisatrices : Khadija Benfarah, Nessrine Naccach

Le 22 Avril 2020, heure (dé)confinée : 17h30
Rencontre virtuelle, Carnet Les Jaseuses

 

Valérie Cavallo est docteure en esthétique, sciences et technologies des arts. Elle est chercheuse associée au laboratoire Arts des images et art contemporain, Paris 8. À travers la photographie, l'image-mouvement et la littérature, ses travaux portent sur les figures d’une humanité sensible, dont elle approche une poétique de l’intime et une condition esthétique de l'exister. Résolument transdisciplinaires, ses recherches s'intéressent aux subjectivités contemporaines et à leurs modes d'expression.

« Se sentir exister, Alix Cléo-Roubaud et la photographie »

Alix Cléo-Roubaud meurt en 1983 à l’âge de 31 ans. Alors inconnue, elle laisse une œuvre articulant une écriture intimiste à quatre années de pratique photographique qui s’inscrivent dans le quotidien de l’existence, et notamment la vie du couple formé avec le poète Jacques Roubaud. Entre images et textes, marquée par le sentiment d’une finitude à venir, la réflexion de cette artiste tend ainsi déposer sur le papier les signes sensibles qui retiennent et accrochent le passage d’un corps vivant, sexué, en ses affects et ses élans désirants. Cette intervention vise à cerner comment le regard d’une femme sur elle-même, puis à l’horizon de l’autre, anime un rapport érotique/artistique, ayant pour limite la frontière mortifère qui oppose l’être au néant. S’y entrevoit une féminité aimante, en appel, ainsi que la trace de son extériorité.
En relation avec sa présente communication, elle a publié les textes suivants :

  • « À l’entrelacs du récit de soi et de la parole de l’autre : les existences contées de Valérie Mréjen », in Dacoramania litteraria n° 5, Vocabulaire des affects : une nouvelle politique du discours littéraire et médiatique, Université de Bucarest, Roumanie, 2019, < http://www.dacoromanialitteraria.inst-puscariu.ro/pdf/05/13CAVALLO.pdf>

  • « Entre images au corps et images des corps : l’écriture sensible de Marie Darrieussecq », Actes du colloque De l’esthésiologie : la réappropriation du sensible et du sensoriel dans la littérature et dans les arts du XXe et du XXIe siècle, sous la direction de Corentin Lahouste et Charline Lambert, in Revue Les Lettres romanes, Vol 72, n° 3-4, Louvain-La-Neuve, UCL, 2019, pp. 321-340.

  • « Explorations narratives de l’intime au seuil du visage : le portrait contemporain » in Alain Mons [dir.], Interfaces de l’intime, Université Bordeaux III et Maison des sciences humaines d’Aquitaine, Bordeaux, 2016, pp. 227-243.


 

Sana M’selmi est doctorante en littérature comparée, rattachée au CERC. Elle travaille sur le roman maghrébin de langue française, l’esthétique du documentaire arabe, le cinéma de Pedro Almodóvar.

« Les subalternes parlent.  Aïda, Noura, Asma, Etel et les autres. Portraits de femmes entre ombre chinoise et parole crue »

Cette communication propose, à partir d’une étude de quelques films arabes – documentaires et fictions – et d’une lecture intermédiale de la biennale de Rabat, entièrement dédiée aux œuvres faites par des femmes, de saisir les portraits des femmes arabes, à distance de la lecture stéréotypique de la notion-femme, découlant d’un certain imaginaire nourri aux récits exotiques et orientalistes. Il s’agit de voir comment le cinéma, l’écrit, mais aussi les autres arts visuels (la peinture, la sculpture, la vidéo, la performance, le Street Art) faits par des femmes porte un regard d’une grande acuité sur les femmes, et comment ce regard est lui-même porteur d’un élan de résistance. Un élan qui re-figure la féminité dans le monde arabe. Il s’agit, en outre, de montrer le rôle joué par l’art dans la narration d’un nouveau « récit du monde » au féminin.

 

Entrevue avec Adèle Godefroy, doctorante en littérature française et comparée à Paris III et artiste photographe.

C’est à 17 ans qu’Adèle Godefroy a commencé à prendre des photographies au cours d’un voyage caritatif au Mali (2008). Depuis, ce sont ses périples en France et à l’étranger, durant lesquels elle parcourt sac au dos plusieurs centaines de kilomètres par an, qu’elle développe sa pratique. Autodidacte, elle a construit une esthétique de sa photographie qui s’est longtemps défendue d’avoir été empêchée : sans formation, c’est directement au contact du réel et de ses contraintes qu’elle a développé sa pratique, négociant ses temps libres pour se consacrer à sa passion. Amateur, elle l’est au sens où faire image est devenu fondamental pour dire son exprimer, évacuer son amour du monde. Au fond, elle photographie pour survivre à son regard, toujours en alerte, parfois jusqu’à l’épuisement. Elle a partagé sa fascination pour l’image en animant des ateliers écriture/image en France et à l’étranger ( Thaïlande, Bolivie, Pérou, Colombie, Suède, Espagne, Chine, Tunisie).Elle a organisé des expositions participatives (« Watching Literature » à Paris et Hong-Kong) et publie des reportages en ligne (http://www.adelegodefroy.com/). Ces dernières années, elle s’investit dans des projets pédagogiques et elle développe des ateliers créatifs croisant écriture et photographie (Cours de licence « Écrire l’image » à la Sorbonne-Nouvelle, cours de DU Création littéraire à l’Université de Cergy- Pontoise).

 
: Les Jaseuses