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Le canon: (toujours) une question de genre (5 juin 2020)
: 01/02/2020
: Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
: Anne Isabelle François, Pierre Zoberman
: anne-isabelle.francois@sorbonne-nouvelle.fr
APPEL À COMMUNICATIONS

JOURNÉE D’ÉTUDES DU 5 JUIN 2020

Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3

Centre d’Études et de Recherches Comparatistes (EA 172)

 

Le Canon : (toujours) une question de genre

 

Lorsqu’en 1998, Nancy Miller et Joan DeJean publient un numéro de Yale French Studies intitulé The Politics of Tradition : Placing Women in French Literature, elles constatent l’absence de matériel pédagogique sur la littérature écrite en français par des femmes. Dans sa préface Joan DeJean fait référence, par contraste, à la Norton Anthology of Literature by Women: The Tradition in English, publiée sous la direction de Sandra Gilbert et Susan Gubar en 1985. Disposer de manuels et d’anthologies, c’est pouvoir inclure la littérature écrite par des femmes dans le curriculum, donc aussi modifier le rapport au canon.

Ces réflexions sont déjà une manière de souligner l’imbrication entre critique du canon et gender. Dans leurs travaux sur la littérature française, les deux éditrices montraient alors à quel point les femmes avaient été exclues du canon, en dépit même du succès parfois massif de leurs œuvres auprès de leurs contemporains et quelle différence de traitement elles avaient reçu dans l’histoire littéraire. Une réflexion comme celle de Virginia Woolf dans A Room of One’s Own a d’ailleurs pu, paradoxalement, contribuer à populariser l’idée que les femmes ne pouvaient tout simplement pas se faire une place comme autrices. La redécouverte dans les deux dernières décennies de pans entiers de la production littéraire rendus invisibles par les processus de constitution des panthéons littéraires permet de mettre en lumière la permanence d’une résistance à la reconnaissance de l’existence même des autrices – lesquelles sont, une fois identifiées, d’abord systématiquement dénigrées par rapport aux écrivains hommes. Ainsi le théâtre de femmes de l’Ancien Régime n’a-t-il été mis au jour que récemment, alors même qu’une pièce comme Le Favory de Marie-Catherine Desjardins (dite Madame de Villedieu) avait été jouée par la troupe de Molière en 1665 (un an avant Le Misanthrope) devant le Roi.

Mais on voit aussi que la prise en compte du gender dans le canon permet une réflexion sur les tradition disciplinaires : alors même que Gilbert et Gubar, d’une part, et DeJean et Miller, de l’autre, peuvent être considérées comme appartenant à une même tradition universitaire, la littérature en anglais a bénéficié d’une réévaluation plus tôt que la littérature en français et c’est ce travail même qui a pu servir de modèle.

La question est clairement idéologique. Mais il faut souligner la violence politique que la remise en cause de l’évidence du canon et de la primauté masculine dans la littérature a provoquée. La défense du canon – et, dans la culture anglo-saxonne, en particulier de la prééminence de Shakespeare – a mobilisé les plus grands critiques et intellectuels[1]. Surtout, elle a pris la forme d’attaques extrêmement virulentes et caricaturales contre les féministes dans l’université, accusées de manipuler les programmes pour favoriser l’enseignement d’autrices, par définition mineures, de préférence noires et lesbiennes… C’est la thèse d’un Dinesh D’Souza, qui prend particulièrement pour cible Harvard, dans son Illiberal Education: The Politics of Race and Sex on Campus (1991). De manière caractéristique, la défense du canon est alors présentée comme neutre, face à un programme attribué aux féministes et dénoncé comme idéologique.

De fait, l’intervention des féministes des années 1980 a permis de remettre en question l’évidence du canon comme index de la valeur des œuvres (selon, par exemple la formulation de Boileau qui, en 1701, affirmait que le temps fonctionnaire comme un filtre, qui permettait aux œuvres de valeur d’être finalement reconnues malgré les cabales ou le faux éclat qui peut, de manière éphémère, faire illusion). Toutefois, les enjeux sont plus larges. Tout en limitant la présence des femmes dans le répertoire des auteurs, les processus de sélection (inclusion/exclusion) qui engendrent la formation du canon – et qui varient de nature et d’intensité avec les époques, certaines, comme le dix-septième siècle français constituant des temps forts – organisent, non seulement des connexions naturelles entre certains genres littéraires et les genres comme gender (la lettre d’amour étant ainsi pensée au dix-septième siècle comme l’apanage des femmes), mais encore des hiérarchies au sein même des auteurs masculins (majeurs/mineurs), hiérarchies qui peuvent aussi être réinterprétées en fonction de paradigmes de genre (de la masculinité).

Mais ce n’est pas seulement la dénaturalisation des masculinités qui a modifié la donne. En mettant en regard deux auteurs de l’Antiquité pourtant tous deux canoniques, comme Virgile et Ovide, on peut se demander comment leur place dans la culture – romaine et latine d’abord, puis moderne et contemporaine – est déterminée par leur position socio-historique (le soutien idéologique du nouveau régime impérial contre le poète exilé). Plus largement, même si l’on adopte la catégorie du genre comme voie privilégiée d’analyse, le développement d’une conceptualisation intersectionnelle doit permettre de revisiter les canons historiques et contemporains.

De nombreux travaux de grande valeur ont vu le jour depuis les premières remises en cause des années 80, issus de champs divers (sociologie ou historiographie[2]), et conduisant également à la publication nécessaire d’anthologies[3]. Mais la question n’en continue pas moins de revêtir une grande actualité : l’invisibilité construite, par l’occultation d’une certaine catégorie d’artistes et de leurs œuvres, reste criante comme suffiraient à le prouver les polémiques récurrentes, sur la place des autrices dans les programmes scolaires (bac L ou programmes des concours de l’enseignement)[4], ou l’appel des auteurs de BD contre le sexisme réagissant à la sélection pour le Grand Prix du 43e festival d’Angoulême de 2016 qui n’avait sélectionné que des hommes (avant de revenir sur sa décision)[5]. Il convient donc de se demander si n’opère pas une hiérarchisation systémique, avec la reproduction des mêmes processus d’exclusion par exemple dans les littératures de genre, reconduisant un binarisme qui est toujours déjà une hiérarchie (il existerait de grands films, de grandes séries TV, de grands romans de SF, etc.) et où le critère genré joue en défaveur des autrices, discriminées et invisibilisées[6]. Le canon se révèle ici aussi sélectif dans ses inclusions et politique dans ses formes d’exclusion.

L’enquête que nous souhaitons mener entend donc aussi penser les différents niveaux, échelles et régimes de légitimation produisant des hiérarchies internes, les débats sur canonicité et processus de canonisation, en articulant perspective genrée et perspective générique, les littératures de genre étant un terrain de réflexion éclairant dans leur quête sans cesse rejouée de la légitimité et la combinaison de marginalisations qui peuvent s’y jouer, les phénomènes d’exclusion pouvant en effet se combiner et renforcer (œuvre invisibilisée, parce que produite par une autrice, originaire de la périphérie, ou écrivant dans une langue rare et dans un genre littéraire délégitimé). Comment en effet expliquer, au sein d’un mouvement de reconnaissance accrue des littératures de genre, l’absence de légitimité persistante du roman sentimental, « à l’eau de rose » « pour filles/femmes », sous toutes ses formes (Bit-Lit, Chick-Lit, roman photo, roman d’amour, etc.) ? La journée pourra aussi être l’occasion de réfléchir aux catégories critiques en jeu ainsi qu’aux phénomènes de circulation, soulignant du reste le caractère instable des catégories, fluides et fluctuantes, conduisant à la visibilité et/ou à la légitimation, à l’intégration dans le canon d’œuvres et auteur.e.s du fait des prix littéraires, grâce aux adaptations ou traductions qui peuvent conduire à un changement de classification (qu’on pense ainsi à la réévaluation de Daphné du Maurier), soulignant la nécessité d’analyser les trajectoires sociales et historiques (dans la lignée par exemple des travaux exemplaires de Diana Holmes).

Le genre (au sens de gender) est ainsi un outil d’exploration des mécanismes du canon dont il permet en même temps de dénaturaliser la formation. Outre la critique des canons traditionnels, il est au cœur d’un double travail de contestation : ce qu’on pourrait appeler une correction, qui joue sur la réhabilitation et la réintégration des autrices exclues sur un critère de genre, et la formation de canons alternatifs. De ce point de vue, le développement de la pensée postcoloniale permet de décentrer la réflexion. Si les féministes ont été des pionnières, on ne peut penser aujourd’hui une lecture genrée des canons à la seule échelle occidentale ni à la seule échelle de la « haute » culture. Les réalités économiques, sociales et idéologiques qui informent la production dans le monde ont des répercussions sur les canons, et le croisement de ces phénomènes contemporains avec les époques antérieures, dans les contextes culturels et linguistiques les plus variés, est au cœur de la réflexion que nous souhaitons mener.

Les propositions de contribution pourront s’attacher aux pistes suivantes :

  • y a-t-il une histoire genrée des canons ? Genre (littéraire) et Gender : la question d’une assignation sociale des genres (des formes) se pose-t-elle toujours aujourd’hui, et dans quels termes ?

  • des remises en cause féministes à l’ère post- et décoloniale : comment recontextualiser la pensée du canon aujourd’hui (postcolonial, intersectionnalité,…) ? Comment l’émergence de nouveaux questionnements en termes de genre et/ou de sexualité (masculinités, transgenres, intersexe, etc.) a-t-elle modifié la pensée du rapport entre genre et canon ? Peut-on penser le canon en termes supra-nationaux/globaux ?

  • Canon, Gender et littératures de genre : une reconduction des mécanismes d’invisibilisation et d’exclusion des autrices ?

  • Processus de canonisation et circulation : quel est le rôle des catégories critiques ? Gender, reconnaissance et traduction. Trajectoires sociales et historiques

  • éthique, politique et idéologie : la fonction du canon (et de sa remise en cause). Questions de valeur et processus de dénaturalisation : résistances, blocages, modalités, évolutions. Une attention particulière pourra être portée à la perspective didactique et aux questions d’enseignement.


 

Organisation pratique

Le format de la journée d’études du 5 juin 2020 doit permettre l’échange le plus riche et nourri possible. Les interventions peuvent prendre deux formats :

  • soit une communication complète d’une vingtaine de minutes, suivie d’une discussion générale ;

  • soit la diffusion d’un texte de travail à tou.te.s les participant.e.s en amont de la rencontre. L’intervenant.e disposera d’une dizaine de minutes pour présenter son travail ; un.e discutant.e réagira à cette proposition ; enfin la discussion sera ouverte à l’ensemble de l’assemblée.


 

Les langues de la journée d’études sont le français et l’anglais.

Les propositions pour soumettre une communication ou un texte (400 mots maximum, et une brève présentation de l’auteur.e indiquant le statut universitaire, l’université et, le cas échéant, le laboratoire de rattachement, le domaine de recherche et quelques éléments bibliographiques) devront être adressées avant le 1er février 2020 aux deux adresses suivantes : Anne Isabelle François (anne-isabelle.francois@sorbonne-nouvelle.fr) et Pierre Zoberman (pzparis13@gmail.com).

 

Bibliographie

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[1] Harold Bloom, The Western Canon: The Books and Schools of the Ages, New York, Harcourt & Brace, 1994.

[2] Voir ainsi la manière dont la critique d’inspiration féministe repense histoire littéraire à l’échelle européenne : Martine Reid, Des femmes en littérature, Paris, Belin, 2010 ; Audrey Lasserre, « Y a-t-il une histoire littéraire des femmes ? », LHT n° 7 [en ligne], 2010 (https://www.fabula.org/lht/7/); Virginia Cox, Chiara Ferrari (éds.), Verso una storia di genere della letteratura italiana, Bologne, Il Mulino, 2012 ; Annette Keilhauer et Lieselotte Steinbrügge (éds.), Pour une histoire genrée des littératures romanes, Tübingen, Narr Francke Attempto, 2013.

[3] Par exemple Vicki Mistacco (éd.), Les Femmes et la tradition littéraire. Anthologie du Moyen âge à nos jours, 2 vol. New Haven, Yale UP, 2006 ; Christine Planté (éd.), Femmes poètes du xixe siècle : une anthologie, Lyon, PU de Lyon, 2e éd. revue, corrigée et complétée, 2010 ; Mireille Calle-Gruber, Béatrice Didier, Antoinette Fouque (dir.), Le Dictionnaire des créatrices, Éd. des femmes (2013), 2018.

[4] Pétition pour la présence des autrices ds les pgmes scolaires, lancée par Françoise Cahen en 2016 adressée à Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : « Pour donner leur place aux femmes dans les programmes de littérature au bac L »

[5] Le collectif des auteurs de BD contre le sexisme a rapidement réagi : « Nous nous élevons contre cette discrimination évidente, cette négation totale de notre représentativité dans un médium qui compte de plus en plus de femmes » (http://bdegalite.org/fibd-femmes-interdites-de-bande-dessinee/). La réaction, désolante mais symptomatique, de la FIBD « nous n’allons pas refaire l’histoire de la BD » mérite aussi d’être lue (http://bdegalite.org/le-fibd-dit-ne-pas-pouvoir-refaire-lhistoire-de-la-bd-et-na-clairement-pas-lintention-de-la-moderniser/).

Cf. Frank-Michel Goergeard, « Le classique en bande dessinée », Comicalités [En ligne], 2011 (https://journals.openedition.org/comicalites/296) et Harry Morgan, « Y a-t-il un canon des littératures dessinées? », Comicalités [En ligne], 2011 (http://journals.openedition.org/comicalites/620).

[6] Voir les travaux de Geneviève Sellier, sur l’avant-garde cinématographique française, et de Griselda Pollock et Rozsika Parker, sur l’avant-garde artistique, qui rejoignent les conclusions d’Anne Tomiche et Guillaume Bridet sur les relations entre avant-gardes littéraires et genre.
: Anne Isabelle François